Au Collège Pierre Labitrie de Tournefeuille, l'atmosphère était à la fête ce jeudi 23 juin, pour les tournois de foot et de basket, en solidarité avec les écoles haïtiennes que nos partenaires soutiennent. En lice les 10 classes de 6ème, avec 18 équipes de basket et 10 de foot, encadrés par leurs enseignants qui ont œuvré toute l'année au succès de l'action Du sport ici pour du sport là-bas. LES TOURNOIS EN MARGE DES TOURNOIS UN BREF RAPPEL DU DÉROULÉ DE CETTE ACTION L'action de solidarité avec les écoles haïtiennes se passe ici en trois temps :
LES RÉCOMPENSES DEVANT UN PUBLIC EN LIESSE UNE PARTIE DU STAFF DES ENCADRANTS
Sans les professeurs, les personnels de la vie scolaire, les personnels de direction, cette belle action ne pourrait avoir lieu, merci à tous ! Tous ne sont pas sur les photos, occupés à d'autres tâches.
0 Commentaires
Il nous a semblé utile de vous donner ci-dessous un résumé détaillé de la situation là-bas, compte tenu de l’état sinistré dans lequel se trouve Haïti et du nombre impressionnant d’actes de vandalisme commis par les gangs. Vous pourrez lire aussi des nouvelles des actions de nos partenaires, et notre initiative ici, au collège. Les détails sont donnés sur notre site dans le blog là-bas et dans la page du CHF. Haïti est aujourd’hui un État paria dont la réalité du pouvoir est exercée par des gangs armés ; des hordes de criminels sans foi ni loi qui tuent, violent, volent, kidnappent en toute impunité. Depuis plus de deux ans, la vie difficile des millions de travailleurs, des paysans pauvres, des chômeurs, des « djobbers » a basculé dans l’enfer, dans la barbarie.
Le dernier conflit en date entre gangs armés a eu lieu au début du mois de mai. Deux gangs ayant leur base à l’entrée nord de la capitale sont en conflit pour la conquête ou la consolidation de leurs territoires. Le gang 400 mawozo, l’un des plus criminels du pays attaque le gang Chien Mechan. Après deux semaines de rixes le bilan est catastrophique pour la population. Selon un rapport d’un organisme de droits de l’homme le RNDDH, il y aurait près de 175 morts, des milliers d’habitants contraints de fuir leur maison pour échapper à la mort, des centaines de blessés. Dans un autre quartier, Cité Soleil, l’affrontement entre gangs armés aurait fait plusieurs dizaines de tués dans la même semaine. Majoritairement des gens de la population. À longueur de journée, les réseaux sociaux rapportent des attaques : le détournement d’un bus avec tous les passagers, le kidnapping suivi de meurtre d’un étudiant, d’un professeur. À la Croix-des-Bouquets où sévit le groupe criminel des 400 mawozo, les bandits défoncent les clôtures des maisons, rentrent par effraction chez les gens pour les emmener en captivité. À l’autre bout de la capitale, à l’entrée sud, environ 1/3 de la population est toujours isolé du reste du pays. La guerre permanente entre gangs rivaux et les activités criminelles sur un tronçon de la route N.1 découragent mêmes les plus téméraires à s’y aventurer pour se rendre à la capitale. Partout dans le pays, crimes crapuleux et odieux se succèdent, les kidnappings contre rançon se multiplient. Cette violence permanente prend de l’ampleur chaque jour qui passe. Évoluant en toute impunité, les criminels étendent leurs territoires, s’équipent d’armes sophistiquées et rien ne semble les arrêter pour le moment. Ces milices ou gangs armés ont toujours été une constante. Aux côtés des forces légales comme l’Armée ou la Police, ces énergumènes jouent le rôle d’exécuteurs des basses œuvres, comme les assassinats, les crimes crapuleux que les officiels éprouvaient certaine gène à faire. L’histoire des 50 dernières années du pays est truffée d’exemples. Les tontons macoutes, de sinistre mémoire, les Duvalier père et fils ont marqué l’histoire de l’Amérique Latine pendant 29 ans. Puis plus récemment, il y a eu les « escadrons de la mort », les attachés, les chimères. Ce qui est nouveau dans la situation actuelle est le fait que les gangs armés ont su profiter de l’exacerbation des luttes politiques pour se développer et prendre une certaine autonomie tout en étant à leur service. Si autrefois, leurs tuteurs pouvaient facilement s’en débarrasser en les écrasant comme des rats aujourd’hui, cela devient plus difficile. Ces gangs armés s’autofinancent en se livrant à toutes sortes de trafics : le kidnapping, leur exercice favori, le commerce d’armes, de stupéfiants, les rapines contre la population, le contrôle des marchés publics etc. Ainsi, ils ont acquis une force de frappe et un mode opératoire qui mettent en échec quelques timides réactions d’une police corrompue, mal équipée et minée de l’intérieur par mille tensions. 2. Délitement des institutions de l’État Les grandes puissances tiennent à bout de bras un gouvernement fantoche depuis l’assassinat de Jovenel Moïse le 7 juillet 2021. Après avoir activement contribué à l’éclosion des gangs armés dans leurs luttes pour le pouvoir, les politiciens sont réduits aujourd’hui au rang de potiches par la puissance de feu de leurs créatures. Ce qui reste c’est un État voyou qui réprime durement la population quand celle-ci se bat pour améliorer ses conditions d’existence, à l’image de la répression brutale par la Police des manifestations ouvrières au début du mois de février, pour arracher un ajustement du salaire minimum. Toutes les institutions de l’État sont par terre : hôpitaux, écoles, voirie, justice, etc. 3. Délitement économique Aux côtés des gangs armés, de la répression policière, les banquiers, les grands commerçants, les patrons mènent aussi leur guerre contre les populations. Quelle que soit la situation qui prévaut dans le pays, ils sont toujours là. Par exemple, il y a quelques mois, les gangs avaient bloqué la sortie des terminaux où sont stockés les produits pétroliers qui alimentent tout le pays. Alors que tout était arrêté, dans certaines zones du pays, ces mêmes produits étaient vendus au prix fort. Les gros bonnets qui opèrent dans ce secteur avaient organisé cette pénurie artificielle pour s’en mettre plein les poches. Il en va de même du dollar, la devise américaine. La banque nationale déverse des devises aux banques (environ 3 milliards venant de la diaspora), mais ces devises sont vendues au prix fort sur le marché parallèle à des taux exorbitants. Comme conséquence, la monnaie locale perd sa valeur à un rythme effréné et le coût de la vie qui augmente frappe durement les plus pauvres. Le chômage a bondi. Des centaines de petites entreprises ont fermé leurs portes, leurs propriétaires fuient les menaces et les attaques des bandits. Les travailleurs qui gagnaient difficilement leur vie rejoignent les plus de 80% de la population qui végétait dans le chômage. 4. Du côté de la population Contraints de prendre la route tôt le matin pour se rendre au travail et tard le soir pour rentrer chez soi, le monde du travail, les scolaires, les étudiants, les petits marchands sont durement touchés par la violence des gangs armés. Depuis 2019, les salaires étaient bloqués et l’inflation battait des records allant jusqu’à 25%. Mais au début du mois de février, les consciences se sont réveillées : profitant d’un appel à manifester de certains syndicats, les travailleurs ont gagné les rues pour cracher leur indignation devant la cupidité des patrons, la complicité de l’État, la violence des gangs armés. Ils avaient tous une revendication : l’ajustement du salaire minimum. Pendant 3 semaines, ils ont affronté la répression de la Police, la raillerie des commentateurs. Ils ont alors obtenu un ajustement de 37% par décret du gouvernement. Les luttes ne se sont pas arrêtées là. À la reprise du travail, de nombreuses usines se sont mises en grève pour exiger l’application de ce décret. Là-bas, dans ces circonstances particulièrement dangereuses pour tous, nos partenaires ont maintenu des activités qui portent les jeunes à avancer, comme en témoignent leurs récentes initiatives, développées sur notre site : Février 2022, Lekòl pa ka tan (« l’école n’attend pas »), marche pacifique pour les écoles sinistrées du Grand Sud 16 avril 2022, résultats du concours scolaire de nouvelles, 6ème édition et lancement de la 7ème 29 avril 2022, journée nationale du livre 7 et 8 mai 2022, présence de la plate-forme numérique lekòl au salon des compétences techniques Et pour nous ici : en 2022, notre solidarité, minime mais essentielle se poursuit, l’action Du sport ici pour du sport là-bas a pu reprendre avec les classes de 6ème et leurs professeurs. La matinée du 23 juin sera consacrée aux joutes sportives qui la clôtureront. Le projet Du Sport ici pour du sport là-bas est enfin possible en 2022 ! Les 17 et 21 mars nous intervenons dans les 10 classes de 6ème du Collège Pierre Labitrie. C'est l'occasion de présenter les conditions d'éducation en Haïti en cette période de grave crise et le travail de nos partenaires sur les écoles : l'électrification de Pierre Labitrie, le plan de secours SOS Grand Sud pour la centaine d'écoles sinistrées au cours du séisme d'août 2021, les concours de nouvelles, le projet de cours en ligne avec la plate-forme LEKOL. C'est aussi l'occasion d'aborder des points plus généraux comme la situation sociale et économique du pays, la vie quotidienne, à partir du rapport que nous a envoyé le CET en février 2022. Les questions fusent, les jeunes collégiens se montrent particulièrement intéressés.
Notre dernière lettre (N° 36) date du 31 01 2022. Nous attendions depuis décembre des nouvelles de là-bas et nous venons de les recevoir. C’est donc ces derniers échanges que nous vous envoyons :
A. Le courrier email du CET du 16 02 B. Notre réponse du 17 02 C. Le message de Sherly du 19 02 Bonne lecture. Vous verrez leurs besoins. Votre aide sera très bienvenue et bien utilisée. Il ne s’agit pas là de charité, seulement de la solidarité. A. Rapport du CET reçu le 16 02 2022 Bonjour à tous, J’espère que vous allez bien. Je veux d’abord prendre le temps pour vous remercier du soutien inconditionnel et précieux que vous apportez au Centre Éducation pour Tous et à ses partenaires. J’en profite pour vous souhaiter, au nom du CET et en mon nom propre, une année 2022 pleine de succès. Je vous prie de m’excuser pour ce retour de mail tardif écrit depuis fin décembre mais on attendait un rapport de la directrice de Pierre Labitrie pour y annexer, lequel n’est jamais arrivé. Je l’ai envoyé fin janvier à Étienne pour compléter comme d’habitude mais il était plus que submergé dans la mobilisation des populations sinistrées du Sud où, avec l’aide précieuse des jeunes (JVC) sur place, il a déjà organisé 4 manifestations pour réclamer la reconstruction des écoles effondrées, le paiement de 2 années d’études pour les familles vraiment en grande difficulté, une aide au crédit pour les PME et la construction de logements sociaux. Il a dû vous envoyer des images et des vidéos de la dernière manifestation qui a été un grand succès selon la presse locale. Le ministre de l’Éducation auquel les directeurs d’écoles avaient écrit s’est dépêché de rencontrer les organisateurs de la manifestation tout de suite après pour éviter que le mouvement de protestation ne se répande dans les autres départements affectés par le séisme du 14 août dernier. Selon le rapport des jeunes du CET en mission dans la région, beaucoup de familles sinistrées crèvent littéralement dans l’indifférence et le silence total des autorités. Par ailleurs, je regrette de n’avoir pas pu participer à la visio-conférence du début du mois de décembre à laquelle ont pris part Justine et Junette, deux membres du CET à l’étranger mais toujours très actives et dévouées pour la cause qu’embrasse le CET. Plusieurs points sont abordés dans ce mail : 1. La situation du pays ne s’améliore pas, nous faisons toujours face au problème d’insécurité omniprésente et qui n’est pas malheureusement pas la priorité du gouvernement. Chacun se débrouille comme il peut pour vaquer à ses activités. On se déplace avec son petit cercueil sous le bras. D’un point à un autre, on est presqu’obligés de signaler par téléphone de temps à autre qu’on est en vie. Arrivé au travail, on doit rassurer la maison qu’on est au bureau et au retour, faut appeler les collègues pour rassurer qu’on a atteint chez soi sain et sauf. Chaque fois qu’on quitte chez soi, on court le risque de ne pas y retourner. Le stress envahit la population. De plus, depuis plusieurs jours, des secousses sismiques sont ressenties un peu partout dans le pays et viennent renforcer les inquiétudes et les soucis de la population. 2. Nous vous confirmons avoir bien reçu le dernier versement. Ce montant nous a permis de : - Payer la dette des uniformes - Soutenir l’acquisition de cadeaux aux enfants (fêtes de Pierre Labitrie et du CET) - Fournir une aide alimentaire aux familles de notre réseau en proie à la vie chère 3. L’école Pierre Labitrie fonctionne bien au point de vue académique. La majorité des élèves ont accédé en classe supérieure à la dernière année scolaire mais les professeurs vivent une situation financière difficile : 3 mois sans salaire et ils viennent de découvrir que le maire principal leur a volé le bonus (équivalent d’un mois) pendant plusieurs années. 4. Le séjour des jeunes dans le Sud a été prolongé vu l’accueil chaleureux des bénéficiaires et le travail efficace qu’ils réalisent. Certains sont au chômage et sont bien contents d’être utiles là-bas. 5 Les jeunes ont relevé plus d'une centaine de familles sinistrées qui n’ont pas les moyens de payer les études de leurs enfants. Il y en a une vingtaine dont les enfants sont en contact avec nous et qui participent à nos activités régulièrement dans le coin. Vu la gravité du problème, Étienne propose la continuation de la mobilisation pour une solution collective. On n’en sortira pas par la charité, dit-il, ce que nous partageons certes, mais … B. Notre réponse le 17 02 2022 Bonjour à tous, Un grand merci Sherly du rapport reçu ce jour. Malgré la situation extrêmement difficile qui perdure, nous voyons que vous continuez vos activités dans le Sud et à PAP. Merci Étienne des vidéos reçues en même temps qui montrent l’importance du mouvement social en cours. 1. Où en est le projet de fresque avec Maxam ? Nous en avions demandé la budgétisation prévisionnelle. Si ça ne peut pas se faire, envoyez nous en priorité des photos des enseignants et élèves de l’école en situation dans les classes, pendant la cantine, dans la cour.. 2. Relativement à l’action au collège Du sport ici pour du sport là-bas, MM ne sera pas présente à cette époque, Robert et Lucie se partageront les 10 classes de 6ème les 17 et 21 mars prochain. Ils utiliseront le diaporama effectué par Lucie et à ce propos, nous voudrions quelques photos illustrant le travail des boursiers avec les scolaires qu’ils aident par exemple… ceci en vue également de réaliser un panneau informatif au collège. Avec nos faibles moyens, nous sommes toujours avec vous. MM Lucie, Robert et tout le bureau de Soutien Haïti C. Le message de Sherly du 19 02 2022 Bonjour, Je suis personnellement étonnée voire émerveillée de constater les réalisations de l’équipe du CET et des partenaires sur le terrain (APROFH, CPECC, etc.). J’ai travaillé dans des ONGs et j’y travaille encore, il m’arrive de comparer leurs budgets par rapport à leurs réalisations avec ceux du CET. On fait quand même beaucoup avec peu de moyens comme le dit souvent Étienne. Et ce que j’ai appris aussi avec le réseau du CET, contrairement aux ONGs, on ne cherche pas de visibilité, de vitrine. On fait ce qui est bien parce que c’est bien. C’est tout, pas de gloire ni d’article de presse, etc. On va achever le labo dans le meilleur délai. Toutes les dispositions sont prises. Avec le labo nous allons intégrer l’école officiellement sur la plateforme éducative « Lekol ». Cela a aussi un coût, notamment pour l’accès à l’internet, etc. Maxan a déjà fait 2 séances de travail en peinture avec les élèves. On attend la fin des examens pour qu’il redémarre les séances. On souhaite avoir des photos de l’école Pierre Labitrie de Tournefeuille sous différents angles. Les profs et les élèves sont très motivés. Votre soutien moral et psychologique, vos pensées à distance représentent un vrai sérum, un vrai booster pour nous. Merci d’être toujours restés en contact avec nous pour nous remonter le moral dans les conditions difficiles que nous vivons ici. Nos amitiés et sincères considérations à tous les membres de SH Sherly Dans le contexte de misère et de souffrance que vivent nos partenaires, un point très positif : l’électrification de l’école Pierre Labitrie est enfin réalisée, avec sécurisation pour une bonne partie de l’installation. De plus, un espace numérique a été créé pour une douzaine d’ordinateurs, à destination de quatre écoles du quartier, mais il manque des batteries pour en assurer le fonctionnement. Le financement global des travaux a été réglé, pour les 2/3 par le COMOSEH (COntribution à la MOdernisation du Système Éducatif Haïtien, voir leur programme sur notre site), et Soutien Haïti pour le tiers restant. Pour les nouvelles batteries, la Mairie de Delmas devrait en assurer le financement. Informations complémentaires au niveau du CET, malgré la situation, nos partenaires ont maintenu ou initié les actions suivantes :
Pour le détail de ces actions reportez-vous à notre site : https://soutien-haiti.weebly.com Ici, après l’Assemblée Générale du 09 novembre 2021 nous envisageons de relancer l’action : « Du sport ici pour du sport là-bas » et une intervention dans les classes de 6ème du collège au mois de mars. Sur notre site vous pouvez voir une page d’exposition virtuelle concernant des artistes du CET. La salle informatique et les travaux d'électrification de l'école
Un adhérent de la première heure nous livre ses réflexions et témoigne de son engagement humanitaire. Merci Jean-Louis.
Freda, un film de Gessica Geneus, sorti en France le 13 octobre 2021, décrit les milieux populaires du Port-au-Prince d'après 2019.
Synopsis : Freda habite avec sa mère, sa sœur et son petit frère dans un quartier populaire d’Haïti. Ils survivent avec leur petite boutique de rue. Face à la précarité et la violence de leur quotidien chacun cherche une façon de fuir cette situation. Quitte à renoncer à son propre bonheur, Freda décide de croire en l’avenir de son pays. "Un petit tour en enfer"... C'était à Toulouse, au forum de la Renaissance, une rencontre autour du tout dernier ouvrage d'Emmelie Prophète, Les Villages de Dieu. À travers une fiction, l'auteure haïtienne nous dit l'insoutenable réalité des gangs dans les quartiers populaires aux noms ironiquement bibliques (Villages de Dieu, Bethléem...). Elle nous dit aussi l'amour, la vaillance de femmes qui, comme son héroïne Cécé, cherchent tout simplement à survivre. Un livre phare en cette rentrée, salué par Dany Lafferrière et qui "explique mieux que personne la situation d'Haïti". Un livre à ne pas manquer, qui "fait un tatouage dans notre mémoire" (Ricot Marc Sony, Le Nouvelliste). Nymeria commente sur Amazon Livres : Livre primé par l'Académie française. Puissance Divine, Bethléem, d'autres encore : autant de noms, autant de références à la Bible, mais ces "villages de Dieu" sont en réalité autant d'enfers . Ce sont des cités misérables, des bidonvilles où la survie exige des exploits quotidiens. Emmelie Prophète connaît bien de tels quartiers. Bien que le livre soit un roman, c'est en même temps du vécu. Les gangs font la loi. Chaque chef terrorise son quartier jusqu'à ce qu'il soit assassiné par un subordonné cherchant à prendre sa place. Dans ce contexte, Celia fait tout pour survivre, de la prostitution à la publicité mensongère. Pour survivre et pour élargir son horizon. Le moyen qu'elle trouve, c'est l'utilisation des réseaux sociaux, qui lui permet d'avoir une petite influence (qui lui permet de faire cette publicité), et surtout de faire connaître la réalité de ces femmes haitiennes, qui luttent pour leur survie et leur dignité là où retentissent périodiquement les bruits des fusillades entre gangs qui laisseront des morts sur le carreau, parfois par dizaines. Le 17 janvier 2022, Emmelie Prophète est nommée ministre de la culture et de la communication. Le premier ministre Ariel Henry dit compter sur sa collaboration pour redynamiser le secteur culturel. Deux ouvrages à lire, une pièce de théâtre historique de Jean D'Amérique, Opéra poussière, sur la résistante anticolonialiste Sanine Bélair, assassinée en 1802 et un récit actuel, véritable plongée en enfer, d'Emmelie Prophète, Les Villages de Dieu.
|
|