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Le Collectif Haïti de France (C.H.F.) est composé d'associations (80) et d'individus (150) qui ont comme point commun d'être engagés dans des actions en faveur d'Haïti.
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UNE SEMAINE EN HAÏTI
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1646 | mercredi 17 avril 2024
TITRES DE LA SEMAINE
Confusion, tergiversations et tâtonnements à propos de la nomination officielle des membres du Conseil présidentiel de transition
Le numéro spécial du journal officiel « Le Moniteur », contenant l’arrêté de nomination des membres du Conseil présidentiel de transition, aurait été effectivement publié, selon l’ancien président de la chambre des députés, Jean Tholbert Alexis, du parti politique « Ansanm Nou Fò », membre de l’accord du 21 décembre 2022, sur lequel est fondé le pouvoir de facto encore en place. La confusion règne depuis que le gouvernement de facto a démenti, ce 15 avril, sur les réseaux sociaux, la publication de l’arrêté, qualifié de « Fake News ». « Le gouvernement travaille à effectuer ces nominations dans les meilleurs délais et dans les meilleures conditions possibles. », selon le ministère de la communication. Une source au sein du Conseil présidentiel de transition a confirmé pour AlterPresse l’authenticité du document en circulation sur divers réseaux et portant la date du 12 avril 2024. « L’arrêté est bel et bien publié, et engage la république », affirme Jean Tholbert Alexis, chef de cabinet au ministère de la jeunesse et des sports de l’actuel gouvernement de facto. « Trop de tergiversations et de tâtonnements. On ne peut plus reculer », estime l’ancien parlementaire, qui invite les personnes concernées à prendre toutes les dispositions pour l’installation de ce Conseil présidentiel de transition. Des divergences existeraient entre plusieurs membres du gouvernement de facto à propos de la nomination de personnalités. Plus tôt dans la journée, l’Union Européenne a appelé le gouvernement à la nomination formelle « sans plus attendre » du Conseil présidentiel de transition.
Persistance de tirs d’armes à Port-au-Prince
Des tirs d’armes continuent d’être signalés, ce mardi 16 avril, à Port-au-Prince. Ces tirs ont provoqué une panique à Drouillard (sur la route nationale No1), également au carrefour des routes de Delmas et de l’aéroport international de Port-au-Prince, où est remarqué un véhicule blindé de la Police Nationale d’Haïti. Des individus armés auraient été signalés à Clercine, dans la commune de Tabarre (nord-est de Port-au-Prince). Des rafales d’armes automatiques, qui ont duré plusieurs heures dans la nuit du 15 au 16 avril, ont réveillé plusieurs riverains, notamment à l’avenue Martin Luther King (Nazon), sur la route de l’aéroport international, à Delmas. Des hélicoptères, qui survolaient plusieurs zones dans Port-au-Prince, ont été également entendus. Les activités commerciales peinent à fonctionner normalement dans les quartiers occupés par les gangs armés, notamment au centre-ville de Port-au-Prince. Beaucoup d’écoles sont fermées dans ces lieux infestés de bandits. Devant le Conseil des droits humains, à Genève, l’Américain William O’Neill, l’expert des Nations Unies sur les droits humains en Haïti, a estimé, le 2 avril, que Port-au-Prince et ses environs, centre économique, politique, universitaire, sanitaire du pays. Les habitants ne peuvent pas sortir de chez eux, car ils craignent pour leur vie, a-t-il relevé, soulignant que la criminalité, les violences des gangs armés représentent « le défi numéro un à l’heure actuelle en Haïti ». Des institutions publiques et des entreprises privées ont été attaquées, vandalisées et/ou incendiées à Port-au-Prince et dans les communes avoisinantes. 19 postes de police, 5 tribunaux de paix et un tribunal de première instance ont connu le même sort selon le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) dans un rapport daté du 10 avril 2024. De janvier à mars, les Nations Unies ont recensé plus de 1 500 personnes tuées, alors que le RNDDH a pu dénombrer, pour la même période, au moins 208 morts, dont 13 policiers. Par ailleurs, la police a procédé, le 13 avril, à l’arrestation du chef de service et superviseur en douane Jean Bernard Joseph, au Cap-Haïtien (Nord). Il est soupçonné d’implication dans le débarquement de 12 fusils d’assaut, 14 pistolets, environ 1000 cartouches et 34 chargeurs, en provenance des États-Unis, saisis lors d’un contrôle douanier d’un container, le 5 avril.
Selon l’OIM, 95 000 personnes ont fui Port-au-Prince en un mois
Du 8 mars au 9 avril, environ 95 000 personnes ont fui Port-au-Prince, pour aller se réfugier dans les villes de province, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). 58% de ces personnes déplacées ont pris la direction des départements du Grand Sud (Sud-Est, Sud, Grande Anse et Nippes / Sud-Ouest). Cette zone accueille déjà plus de 116 000 personnes, qui ont été contraintes de se déplacer. « Les provinces n’ont pas suffisamment d’infrastructures et les communautés hôtes n’ont pas de ressources suffisantes, qui peuvent leur permettre de faire face à ces flux massifs venant de la capitale ». Les violences des gangs armés se sont intensifiées depuis la fin du mois de février. Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a rappelé que plus de 360 000 personnes sont actuellement déplacées (depuis 2023), dont quelque 160 000 à Port-au-Prince.
Haïti-R.D./Migration : Le GARR exige des sanctions sévères contre l’auteur du viol présumé sur une fillette haïtienne
Lors d’une opération de nuit, de 3h du matin jusqu’à l’aube le 5 avril, dans la localité de Villa Plywood, à Punta Cana, en République Dominicaine, des agents de la migration dominicaine ont fait intrusion au domicile d’une famille haïtienne. L’un d’entre eux a violé une fillette de 14 ans. C’est ce que révèle Santiago Molina, un responsable de la Commission nationale des droits humains de la République Dominicaine, cité par la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et refugiés (GARR). Le militant des droits humains précise, dans la presse dominicaine, que le silence de la victime a été exigé sous peine de mort. « Beaucoup de maisons ont été détruites au cours [de cette opération]. Les victimes couraient çà et là, toutes nues, dans le froid de la nuit. Une vraie pagaille ».
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1646 | mercredi 17 avril 2024
TITRES DE LA SEMAINE
- Confusion, tergiversations et tâtonnements à propos de la nomination officielle des membres du Conseil présidentiel de transition
- Persistance de tirs d’armes à Port-au-Prince
- Selon l’OIM, 95 000 personnes ont fui Port-au-Prince en un mois
- Haïti-R.D./Migration : Le GARR exige des sanctions sévères contre l’auteur du viol présumé sur une fillette haïtienne
Confusion, tergiversations et tâtonnements à propos de la nomination officielle des membres du Conseil présidentiel de transition
Le numéro spécial du journal officiel « Le Moniteur », contenant l’arrêté de nomination des membres du Conseil présidentiel de transition, aurait été effectivement publié, selon l’ancien président de la chambre des députés, Jean Tholbert Alexis, du parti politique « Ansanm Nou Fò », membre de l’accord du 21 décembre 2022, sur lequel est fondé le pouvoir de facto encore en place. La confusion règne depuis que le gouvernement de facto a démenti, ce 15 avril, sur les réseaux sociaux, la publication de l’arrêté, qualifié de « Fake News ». « Le gouvernement travaille à effectuer ces nominations dans les meilleurs délais et dans les meilleures conditions possibles. », selon le ministère de la communication. Une source au sein du Conseil présidentiel de transition a confirmé pour AlterPresse l’authenticité du document en circulation sur divers réseaux et portant la date du 12 avril 2024. « L’arrêté est bel et bien publié, et engage la république », affirme Jean Tholbert Alexis, chef de cabinet au ministère de la jeunesse et des sports de l’actuel gouvernement de facto. « Trop de tergiversations et de tâtonnements. On ne peut plus reculer », estime l’ancien parlementaire, qui invite les personnes concernées à prendre toutes les dispositions pour l’installation de ce Conseil présidentiel de transition. Des divergences existeraient entre plusieurs membres du gouvernement de facto à propos de la nomination de personnalités. Plus tôt dans la journée, l’Union Européenne a appelé le gouvernement à la nomination formelle « sans plus attendre » du Conseil présidentiel de transition.
Persistance de tirs d’armes à Port-au-Prince
Des tirs d’armes continuent d’être signalés, ce mardi 16 avril, à Port-au-Prince. Ces tirs ont provoqué une panique à Drouillard (sur la route nationale No1), également au carrefour des routes de Delmas et de l’aéroport international de Port-au-Prince, où est remarqué un véhicule blindé de la Police Nationale d’Haïti. Des individus armés auraient été signalés à Clercine, dans la commune de Tabarre (nord-est de Port-au-Prince). Des rafales d’armes automatiques, qui ont duré plusieurs heures dans la nuit du 15 au 16 avril, ont réveillé plusieurs riverains, notamment à l’avenue Martin Luther King (Nazon), sur la route de l’aéroport international, à Delmas. Des hélicoptères, qui survolaient plusieurs zones dans Port-au-Prince, ont été également entendus. Les activités commerciales peinent à fonctionner normalement dans les quartiers occupés par les gangs armés, notamment au centre-ville de Port-au-Prince. Beaucoup d’écoles sont fermées dans ces lieux infestés de bandits. Devant le Conseil des droits humains, à Genève, l’Américain William O’Neill, l’expert des Nations Unies sur les droits humains en Haïti, a estimé, le 2 avril, que Port-au-Prince et ses environs, centre économique, politique, universitaire, sanitaire du pays. Les habitants ne peuvent pas sortir de chez eux, car ils craignent pour leur vie, a-t-il relevé, soulignant que la criminalité, les violences des gangs armés représentent « le défi numéro un à l’heure actuelle en Haïti ». Des institutions publiques et des entreprises privées ont été attaquées, vandalisées et/ou incendiées à Port-au-Prince et dans les communes avoisinantes. 19 postes de police, 5 tribunaux de paix et un tribunal de première instance ont connu le même sort selon le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) dans un rapport daté du 10 avril 2024. De janvier à mars, les Nations Unies ont recensé plus de 1 500 personnes tuées, alors que le RNDDH a pu dénombrer, pour la même période, au moins 208 morts, dont 13 policiers. Par ailleurs, la police a procédé, le 13 avril, à l’arrestation du chef de service et superviseur en douane Jean Bernard Joseph, au Cap-Haïtien (Nord). Il est soupçonné d’implication dans le débarquement de 12 fusils d’assaut, 14 pistolets, environ 1000 cartouches et 34 chargeurs, en provenance des États-Unis, saisis lors d’un contrôle douanier d’un container, le 5 avril.
Selon l’OIM, 95 000 personnes ont fui Port-au-Prince en un mois
Du 8 mars au 9 avril, environ 95 000 personnes ont fui Port-au-Prince, pour aller se réfugier dans les villes de province, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). 58% de ces personnes déplacées ont pris la direction des départements du Grand Sud (Sud-Est, Sud, Grande Anse et Nippes / Sud-Ouest). Cette zone accueille déjà plus de 116 000 personnes, qui ont été contraintes de se déplacer. « Les provinces n’ont pas suffisamment d’infrastructures et les communautés hôtes n’ont pas de ressources suffisantes, qui peuvent leur permettre de faire face à ces flux massifs venant de la capitale ». Les violences des gangs armés se sont intensifiées depuis la fin du mois de février. Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a rappelé que plus de 360 000 personnes sont actuellement déplacées (depuis 2023), dont quelque 160 000 à Port-au-Prince.
Haïti-R.D./Migration : Le GARR exige des sanctions sévères contre l’auteur du viol présumé sur une fillette haïtienne
Lors d’une opération de nuit, de 3h du matin jusqu’à l’aube le 5 avril, dans la localité de Villa Plywood, à Punta Cana, en République Dominicaine, des agents de la migration dominicaine ont fait intrusion au domicile d’une famille haïtienne. L’un d’entre eux a violé une fillette de 14 ans. C’est ce que révèle Santiago Molina, un responsable de la Commission nationale des droits humains de la République Dominicaine, cité par la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et refugiés (GARR). Le militant des droits humains précise, dans la presse dominicaine, que le silence de la victime a été exigé sous peine de mort. « Beaucoup de maisons ont été détruites au cours [de cette opération]. Les victimes couraient çà et là, toutes nues, dans le froid de la nuit. Une vraie pagaille ».
UNE SEMAINE EN HAÏTI
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal No 1645 | mercredi 10 avril 2024 TITRES DE LA SEMAINE
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L’OIM demande d’éviter une éventuelle utilisation de civils comme boucliers humains par les gangs armés
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) alerte sur la flambée de violence, depuis la fin du mois de février, qui a atteint des niveaux sans précédent, entraînant une aggravation de la situation humanitaire, une détérioration de la sécurité alimentaire, une crise de protection et de nombreux déplacements de personnes dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Les équipes psychosociales de l'OIM ont rencontré des cas de tendances suicidaires, qui étaient autrefois un sujet tabou, mais qui sont maintenant de plus en plus souvent divulgués, en particulier parmi les déplacés. Le professeur de droit international, James Boyard, explique, sur son compte X que « L’appel, lancé par les gangs à la population civile de regagner leurs maisons, n’est qu’une stratégie leur permettant de sanctuariser leur territoire, grâce à la présence d’une masse critique de citoyens pouvant être utilisés comme boucliers humains en cas d’attaques des forces publiques ». Plusieurs gangs de Carrefour Feuilles (sud-est de la capitale) et de Croix-des-Bouquets (nord-est) ont, ces dernières semaines, lancé des appels en faveur du retour d’habitants de plusieurs quartiers qu’ils avaient abandonnés à cause de la violence des bandits. « En faisant usage, depuis au moins 4 ans, d’une violence prédatrice contre la population civile, forçant près de 400 000 personnes à se déplacer, les gangs, sans le savoir, ont fini eux-mêmes par ébranler leur propre stratégie de survie », analyse James Boyard. Les chefs des gangs tentent de mettre en avant « les menaces des dommages collatéraux élevés ou la nature trop asymétrique de la situation locale pour forcer les acteurs locaux et internationaux à jouer la carte de la négociation ». Ils deviennent à présent « conscients de l’éventualité d’une intervention énergique d’une force internationale, associée aux forces publiques locales ». Après avoir empêché le premier ministre de facto Ariel Henry de retourner dans son pays, les gangs veulent maintenant participer aux négociations. Bloqué à Porto Rico, Ariel Henry a été contraint de démissionner, le 11 mars, sous la pression étasunienne. Même s’ils jouissent d’une visibilité internationale, les groupes armés sont des bandits. Ils n’ont aucun mobile idéologique et sont émiettés, selon l’économiste et politologue Joseph Harold Pierre. Il précise s’opposer à ce que les gangs soient mis autour de la table des négociations.
Saisie au Cap-Haïtien de près d’une trentaine d’armes à feu et d’un millier de cartouches en provenance des États-Unis L’Administration générale des douanes informe avoir saisi, le 5 avril, au Bureau de la douane du Cap-Haïtien (Nord), 12 fusils d’assaut et 14 pistolets de calibre 9 mm, suite au contrôle douanier d’un container en provenance des États-Unis. Environ 1000 cartouches de plusieurs calibres ainsi que 34 chargeurs ont été également confisqués. La Police Nationale d’Haïti est à la poursuite d’un commissionnaire en douane, Wilmane Jean, et d’une autre personne dénommée Barthold, qui seraient impliqués dans ce « trafic d’armes et de munitions vers Haïti ». Devant le Conseil des droits humains, à Genève, le 2 avril, l’Expert des Nations Unies sur les droits humains en Haïti, l’Américain William O’Neill, a appelé tous les pays du monde à arrêter le flux d’armes et de munitions vers Haïti. Aucune disposition sérieuse n’a été prise par les autorités nationales et internationales pour endiguer ce trafic en Haïti. Dans un rapport publié en octobre 2023 par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, quatre principales routes maritimes et terrestres, utilisées pour les flux illicites d’armes à feu et de munitions vers Haïti, principalement en provenance des États-Unis d’Amérique, ont été identifiées.
Ndlr : US $ 1.00 = + 140.00 gourdes ; 1 euro = 144.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 99.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.40 gourdes aujourd’hui
Le représentant permanent d’Haïti auprès de l’ONU craint le risque d’un génocide
« Plus nous tardons à trouver une solution, plus la population haïtienne est exposée aux risques d’un génocide. Le temps est venu d’agir avec solidarité et coopération véritable », a préconisé le représentant permanent d’Haïti auprès de l’ONU, Justin Viard, lors de la 55e session du Conseil des droits humains à Genève. Il précise qu’il faut empêcher que cette crise devienne « une tragédie, inscrite dans les pages de l’histoire comme un échec de la communauté internationale ». La situation a permis l’expansion de gangs criminels qui sèment la terreur et provoquent un nombre croissant de 400 000 personnes déplacées internes. Il est conscient des défis immenses, exacerbés notamment par une criminalité alarmante, que traverse la république d’Haïti.
De nombreux enfants sont traumatisés et sont privés d’accès aux services de base, alerte l’Unicef
« Plus nous tardons à trouver une solution, plus la population haïtienne est exposée aux risques d’un génocide. Le temps est venu d’agir avec solidarité et coopération véritable », a préconisé le représentant permanent d’Haïti auprès de l’ONU, Justin Viard, lors de la 55e session du Conseil des droits humains à Genève. Il précise qu’il faut empêcher que cette crise devienne « une tragédie, inscrite dans les pages de l’histoire comme un échec de la communauté internationale ». La situation a permis l’expansion de gangs criminels qui sèment la terreur et provoquent un nombre croissant de 400 000 personnes déplacées internes. Il est conscient des défis immenses, exacerbés notamment par une criminalité alarmante, que traverse la république d’Haïti.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) alerte sur la flambée de violence, depuis la fin du mois de février, qui a atteint des niveaux sans précédent, entraînant une aggravation de la situation humanitaire, une détérioration de la sécurité alimentaire, une crise de protection et de nombreux déplacements de personnes dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Les équipes psychosociales de l'OIM ont rencontré des cas de tendances suicidaires, qui étaient autrefois un sujet tabou, mais qui sont maintenant de plus en plus souvent divulgués, en particulier parmi les déplacés. Le professeur de droit international, James Boyard, explique, sur son compte X que « L’appel, lancé par les gangs à la population civile de regagner leurs maisons, n’est qu’une stratégie leur permettant de sanctuariser leur territoire, grâce à la présence d’une masse critique de citoyens pouvant être utilisés comme boucliers humains en cas d’attaques des forces publiques ». Plusieurs gangs de Carrefour Feuilles (sud-est de la capitale) et de Croix-des-Bouquets (nord-est) ont, ces dernières semaines, lancé des appels en faveur du retour d’habitants de plusieurs quartiers qu’ils avaient abandonnés à cause de la violence des bandits. « En faisant usage, depuis au moins 4 ans, d’une violence prédatrice contre la population civile, forçant près de 400 000 personnes à se déplacer, les gangs, sans le savoir, ont fini eux-mêmes par ébranler leur propre stratégie de survie », analyse James Boyard. Les chefs des gangs tentent de mettre en avant « les menaces des dommages collatéraux élevés ou la nature trop asymétrique de la situation locale pour forcer les acteurs locaux et internationaux à jouer la carte de la négociation ». Ils deviennent à présent « conscients de l’éventualité d’une intervention énergique d’une force internationale, associée aux forces publiques locales ». Après avoir empêché le premier ministre de facto Ariel Henry de retourner dans son pays, les gangs veulent maintenant participer aux négociations. Bloqué à Porto Rico, Ariel Henry a été contraint de démissionner, le 11 mars, sous la pression étasunienne. Même s’ils jouissent d’une visibilité internationale, les groupes armés sont des bandits. Ils n’ont aucun mobile idéologique et sont émiettés, selon l’économiste et politologue Joseph Harold Pierre. Il précise s’opposer à ce que les gangs soient mis autour de la table des négociations.
Saisie au Cap-Haïtien de près d’une trentaine d’armes à feu et d’un millier de cartouches en provenance des États-Unis L’Administration générale des douanes informe avoir saisi, le 5 avril, au Bureau de la douane du Cap-Haïtien (Nord), 12 fusils d’assaut et 14 pistolets de calibre 9 mm, suite au contrôle douanier d’un container en provenance des États-Unis. Environ 1000 cartouches de plusieurs calibres ainsi que 34 chargeurs ont été également confisqués. La Police Nationale d’Haïti est à la poursuite d’un commissionnaire en douane, Wilmane Jean, et d’une autre personne dénommée Barthold, qui seraient impliqués dans ce « trafic d’armes et de munitions vers Haïti ». Devant le Conseil des droits humains, à Genève, le 2 avril, l’Expert des Nations Unies sur les droits humains en Haïti, l’Américain William O’Neill, a appelé tous les pays du monde à arrêter le flux d’armes et de munitions vers Haïti. Aucune disposition sérieuse n’a été prise par les autorités nationales et internationales pour endiguer ce trafic en Haïti. Dans un rapport publié en octobre 2023 par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, quatre principales routes maritimes et terrestres, utilisées pour les flux illicites d’armes à feu et de munitions vers Haïti, principalement en provenance des États-Unis d’Amérique, ont été identifiées.
Ndlr : US $ 1.00 = + 140.00 gourdes ; 1 euro = 144.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 99.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.40 gourdes aujourd’hui
Le représentant permanent d’Haïti auprès de l’ONU craint le risque d’un génocide
« Plus nous tardons à trouver une solution, plus la population haïtienne est exposée aux risques d’un génocide. Le temps est venu d’agir avec solidarité et coopération véritable », a préconisé le représentant permanent d’Haïti auprès de l’ONU, Justin Viard, lors de la 55e session du Conseil des droits humains à Genève. Il précise qu’il faut empêcher que cette crise devienne « une tragédie, inscrite dans les pages de l’histoire comme un échec de la communauté internationale ». La situation a permis l’expansion de gangs criminels qui sèment la terreur et provoquent un nombre croissant de 400 000 personnes déplacées internes. Il est conscient des défis immenses, exacerbés notamment par une criminalité alarmante, que traverse la république d’Haïti.
De nombreux enfants sont traumatisés et sont privés d’accès aux services de base, alerte l’Unicef
« Plus nous tardons à trouver une solution, plus la population haïtienne est exposée aux risques d’un génocide. Le temps est venu d’agir avec solidarité et coopération véritable », a préconisé le représentant permanent d’Haïti auprès de l’ONU, Justin Viard, lors de la 55e session du Conseil des droits humains à Genève. Il précise qu’il faut empêcher que cette crise devienne « une tragédie, inscrite dans les pages de l’histoire comme un échec de la communauté internationale ». La situation a permis l’expansion de gangs criminels qui sèment la terreur et provoquent un nombre croissant de 400 000 personnes déplacées internes. Il est conscient des défis immenses, exacerbés notamment par une criminalité alarmante, que traverse la république d’Haïti.
UNE SEMAINE EN HAÏTI
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1642 | mercredi 20 mars 2024
TITRES DE LA SEMAINE
Plusieurs corps sans vie ont été découverts à Pétionville - Les quartiers de Laboule, Boutilliers et Thomassin attaqués par des gangs armés
Plusieurs corps sans vie, dont des femmes, ont été découverts, le 18 mars, sur l’avenue Panaméricaine à Pétionville (est de Port-au-Prince), dans un contexte de terreur des gangs. Les circonstances de ces meurtres par balles demeurent inconnues. Pétionville subissait des rafales de tirs depuis une semaine. Ce 18 mars, des alertes ont été lancées par les riverains de plusieurs résidences attaquées par des gangs armés encagoulés à Laboule, Boutilliers et Thomassin (sur les hauteurs de Pétionville). Lors de leur assaut, les gangs ont assassiné dans sa voiture l’éducatrice Esther Turnier, une des responsables du Collège classique féminin, ainsi que sa sœur Myrtha, membre de l’Union évangélique Baptiste d’Haïti. Des gens ont été tués par ces bandits, qui ont tenté de pénétrer dans des maisons à Laboule 12, où beaucoup de détonations ont été entendues depuis le matin très tôt. L’ancien porte-parole de la présidence du Parti haïtien tèt kale (PHTK) sous Michel Martelly (de 2011 à 2016) et celle de Jovenel Moïse, l’ancien journaliste Lucien Jura, a été enlevé à Vivy Mitchell, à Pétionville, le 18 mars. « Des bandits lourdement armés auraient fait un trou dans un mur à l’arrière de sa maison, se seraient introduits chez lui avant de l’enlever », a confirmé Péguy Jean, ancien animateur de l’émission « Moment de Vérité » sur Radio Signal FM. « Une source proche nous a confié que les ravisseurs ont déjà pris contact avec sa famille ». Ces violences ont considérablement affecté les commerces. Cette intensification des actes de violences à Pétionville survient à un moment où un processus de mise en place d’un conseil présidentiel de transition est engagé sous les auspices de la Communauté des Caraïbes (Caricom).
La Banque Centrale a été attaquée, les institutions stratégiques toujours en ligne de mire des gangs
Une attaque de la Banque de République d’Haïti, le 18 mars, par des membres de gangs, s’est soldée par la mort de plusieurs d’entre eux, face à des policiers déployés pour renforcer la protection du bâtiment. Un groupe de bandits a essayé de pénétrer dans l’enceinte de l’institution bancaire, située au centre-ville de Port-au-Prince, à la rue Pavée, tout près de plusieurs quartiers servant de bases à des gangs. « Nous sommes profondément reconnaissants envers nos agents [de sécurité] et de la police nationale, pour leur vigilance et leur engagement constants à protéger notre communauté. La sécurité de nos opérations et la protection de nos employés restent notre priorité absolue », a déclaré un responsable de la Banque Centrale. Depuis le lancement de leur offensive sur la capitale, le 29 février, les gangs coalisés n’ont pas cessé de cibler les institutions stratégiques du pays. Auparavant, ils ont donné l’assaut contre les deux plus grandes prisons du pays et laissé fuir des milliers de détenus. Des attaques ont également eu lieu contre la Direction générale de la police, l’Académie de police, plusieurs commissariats, sous-commissariats et stations de police. L’aéroport international de Port-au-Prince et l’aérogare Guy Malary ont essuyé des tirs intenses, à plusieurs reprises, tandis que de nombreux commerces, bureaux, hôpitaux et universités ont été vandalisés.
Poursuite des actes de pillage malgré des interventions de la police
Quand cesseront ces violences et ces actes de terreur des gangs armés contre la population en Haïti ? Est-ce que la détérioration de la situation des droits humains ne participerait pas au plan envisagé, pour favoriser le déploiement d’une force militaire internationale en Haïti ? Ce sont, entre autres, les questions qui se posent aujourd’hui, avec l’intensification de plus en plus marquée des agressions par les gangs. Il n’y a plus de gouvernement. La police nationale d’Haïti semble de plus en plus dépassée. Le samedi 16 mars, au port international de Port-au-Prince, les gangs ont de nouveau saccagé les bureaux de Caribbean Port Services, déjà vandalisés le 7 mars. Plusieurs organisations humanitaires, dont l’Unicef, se retrouvent ainsi privées de matériels, comme ceux destinés aux bébés, entreposés dans des containers. Depuis le début de l’année, les violences des gangs armés ont forcé plus de 160 000 personnes à quitter leurs domiciles dans plusieurs quartiers, selon un bilan partiel de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Beaucoup de ces familles ont éprouvé d’énormes difficultés pour aller retrouver des proches en province, en empruntant les routes nationales toujours sous le contrôle des gangs. Le 16 mars, les gangs ont aussi saccagé le bureau du consulat du Guatemala en Haïti. Plusieurs quartiers de Port-au-Prince ne peuvent plus être alimentés en courant électrique public en raison des actes de vandalisme sur plusieurs installations de l’Électricité d’Haïti (EDH). Quatre sous-stations dans la zone métropolitaine de la capitale ainsi que la Centrale de Varreux ont été détruites par ces actes de sabotage des gangs. « Des inverters, batteries, installations électriques, câbles, documents ainsi que du matériel informatique et bureautique ont été emportés par ces malfrats ». L’EDH souligne que « de tels agissements de vols et de sabotage ne font qu’aggraver la situation financière et technique de l’entreprise ». Elle appelle les autorités concernées à prendre des dispositions pour sécuriser ses sites à travers le pays. En début d’après-midi du 16 mars, plusieurs unités de la Police Nationale d’Haïti ont conduit une intervention d’envergure dans le fief du chef de gang Jimmy Chérizier, dit « Barbecue », au bas de Delmas (périphérie nord), où plusieurs bandits ont été tués lors des échanges de tirs avec les policiers.
Après la Faculté d’agronomie, la Faculté des sciences a été vandalisée et pillée
« Beaucoup de vitres des bâtiments de la Faculté des sciences ont été brisées. Des panneaux solaires, des téléviseurs ainsi que des équipements de laboratoires pédagogiques ou de recherche ont disparu ». Une quantité de matériels non négligeables ont été dérobés par un groupe de voleurs et de bandits armés dans l’enceinte de cette institution plus que centenaire, condamne le Rectorat de l’Université d’État d’Haïti. Quel que soit le contexte, il est inconcevable de détruire ainsi des institutions et des patrimoines physiques du pays, estime le Rectorat, soulignant qu’il y a lieu de les sauvegarder, afin de pouvoir assurer la continuité des services.
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No 1642 | mercredi 20 mars 2024
TITRES DE LA SEMAINE
- Plusieurs corps sans vie ont été découverts à Pétionville - Les quartiers de Laboule, Boutilliers et Thomassin attaqués par des gangs armés
- La Banque Centrale a été attaquée, les institutions stratégiques toujours en ligne de mire des gangs
- Poursuite des actes de pillage malgré des interventions de la police
- Après la Faculté d’agronomie, la Faculté des sciences a été vandalisée et pillée
Plusieurs corps sans vie ont été découverts à Pétionville - Les quartiers de Laboule, Boutilliers et Thomassin attaqués par des gangs armés
Plusieurs corps sans vie, dont des femmes, ont été découverts, le 18 mars, sur l’avenue Panaméricaine à Pétionville (est de Port-au-Prince), dans un contexte de terreur des gangs. Les circonstances de ces meurtres par balles demeurent inconnues. Pétionville subissait des rafales de tirs depuis une semaine. Ce 18 mars, des alertes ont été lancées par les riverains de plusieurs résidences attaquées par des gangs armés encagoulés à Laboule, Boutilliers et Thomassin (sur les hauteurs de Pétionville). Lors de leur assaut, les gangs ont assassiné dans sa voiture l’éducatrice Esther Turnier, une des responsables du Collège classique féminin, ainsi que sa sœur Myrtha, membre de l’Union évangélique Baptiste d’Haïti. Des gens ont été tués par ces bandits, qui ont tenté de pénétrer dans des maisons à Laboule 12, où beaucoup de détonations ont été entendues depuis le matin très tôt. L’ancien porte-parole de la présidence du Parti haïtien tèt kale (PHTK) sous Michel Martelly (de 2011 à 2016) et celle de Jovenel Moïse, l’ancien journaliste Lucien Jura, a été enlevé à Vivy Mitchell, à Pétionville, le 18 mars. « Des bandits lourdement armés auraient fait un trou dans un mur à l’arrière de sa maison, se seraient introduits chez lui avant de l’enlever », a confirmé Péguy Jean, ancien animateur de l’émission « Moment de Vérité » sur Radio Signal FM. « Une source proche nous a confié que les ravisseurs ont déjà pris contact avec sa famille ». Ces violences ont considérablement affecté les commerces. Cette intensification des actes de violences à Pétionville survient à un moment où un processus de mise en place d’un conseil présidentiel de transition est engagé sous les auspices de la Communauté des Caraïbes (Caricom).
La Banque Centrale a été attaquée, les institutions stratégiques toujours en ligne de mire des gangs
Une attaque de la Banque de République d’Haïti, le 18 mars, par des membres de gangs, s’est soldée par la mort de plusieurs d’entre eux, face à des policiers déployés pour renforcer la protection du bâtiment. Un groupe de bandits a essayé de pénétrer dans l’enceinte de l’institution bancaire, située au centre-ville de Port-au-Prince, à la rue Pavée, tout près de plusieurs quartiers servant de bases à des gangs. « Nous sommes profondément reconnaissants envers nos agents [de sécurité] et de la police nationale, pour leur vigilance et leur engagement constants à protéger notre communauté. La sécurité de nos opérations et la protection de nos employés restent notre priorité absolue », a déclaré un responsable de la Banque Centrale. Depuis le lancement de leur offensive sur la capitale, le 29 février, les gangs coalisés n’ont pas cessé de cibler les institutions stratégiques du pays. Auparavant, ils ont donné l’assaut contre les deux plus grandes prisons du pays et laissé fuir des milliers de détenus. Des attaques ont également eu lieu contre la Direction générale de la police, l’Académie de police, plusieurs commissariats, sous-commissariats et stations de police. L’aéroport international de Port-au-Prince et l’aérogare Guy Malary ont essuyé des tirs intenses, à plusieurs reprises, tandis que de nombreux commerces, bureaux, hôpitaux et universités ont été vandalisés.
Poursuite des actes de pillage malgré des interventions de la police
Quand cesseront ces violences et ces actes de terreur des gangs armés contre la population en Haïti ? Est-ce que la détérioration de la situation des droits humains ne participerait pas au plan envisagé, pour favoriser le déploiement d’une force militaire internationale en Haïti ? Ce sont, entre autres, les questions qui se posent aujourd’hui, avec l’intensification de plus en plus marquée des agressions par les gangs. Il n’y a plus de gouvernement. La police nationale d’Haïti semble de plus en plus dépassée. Le samedi 16 mars, au port international de Port-au-Prince, les gangs ont de nouveau saccagé les bureaux de Caribbean Port Services, déjà vandalisés le 7 mars. Plusieurs organisations humanitaires, dont l’Unicef, se retrouvent ainsi privées de matériels, comme ceux destinés aux bébés, entreposés dans des containers. Depuis le début de l’année, les violences des gangs armés ont forcé plus de 160 000 personnes à quitter leurs domiciles dans plusieurs quartiers, selon un bilan partiel de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Beaucoup de ces familles ont éprouvé d’énormes difficultés pour aller retrouver des proches en province, en empruntant les routes nationales toujours sous le contrôle des gangs. Le 16 mars, les gangs ont aussi saccagé le bureau du consulat du Guatemala en Haïti. Plusieurs quartiers de Port-au-Prince ne peuvent plus être alimentés en courant électrique public en raison des actes de vandalisme sur plusieurs installations de l’Électricité d’Haïti (EDH). Quatre sous-stations dans la zone métropolitaine de la capitale ainsi que la Centrale de Varreux ont été détruites par ces actes de sabotage des gangs. « Des inverters, batteries, installations électriques, câbles, documents ainsi que du matériel informatique et bureautique ont été emportés par ces malfrats ». L’EDH souligne que « de tels agissements de vols et de sabotage ne font qu’aggraver la situation financière et technique de l’entreprise ». Elle appelle les autorités concernées à prendre des dispositions pour sécuriser ses sites à travers le pays. En début d’après-midi du 16 mars, plusieurs unités de la Police Nationale d’Haïti ont conduit une intervention d’envergure dans le fief du chef de gang Jimmy Chérizier, dit « Barbecue », au bas de Delmas (périphérie nord), où plusieurs bandits ont été tués lors des échanges de tirs avec les policiers.
Après la Faculté d’agronomie, la Faculté des sciences a été vandalisée et pillée
« Beaucoup de vitres des bâtiments de la Faculté des sciences ont été brisées. Des panneaux solaires, des téléviseurs ainsi que des équipements de laboratoires pédagogiques ou de recherche ont disparu ». Une quantité de matériels non négligeables ont été dérobés par un groupe de voleurs et de bandits armés dans l’enceinte de cette institution plus que centenaire, condamne le Rectorat de l’Université d’État d’Haïti. Quel que soit le contexte, il est inconcevable de détruire ainsi des institutions et des patrimoines physiques du pays, estime le Rectorat, soulignant qu’il y a lieu de les sauvegarder, afin de pouvoir assurer la continuité des services.
UNE SEMAINE EN HAÏTI
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1641 | mercredi 13 mars 2024
TITRES DE LA SEMAINE
Le Kenya conditionne l’envoi de ses policiers à l’installation d’un nouveau gouvernement en Haïti
Korir Sing’oei, secrétaire général du Ministère kényan des affaires étrangères affirme, dans un article de l’AFP, que « Sans administration politique en Haïti, il n’y a pas de point d’ancrage, sur lequel un déploiement de la police puisse reposer. Le gouvernement [kényan] attendra donc l’installation d’une nouvelle autorité constitutionnelle en Haïti, avant de prendre d’autres décisions sur la question ». Il évoque un changement radical, à la suite de l’effondrement complet de l’ordre public et de la démission du premier ministre de facto Ariel Henry. Le Kenya a donc décidé de suspendre l’envoi prévu de policiers kenyans en Haïti, dans le cadre d’une Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas). « Je serais bien sûr préoccupé par tout retard, mais nous ne pensons pas qu’un retard soit nécessaire », a déclaré le porte-parole du département d’État des États-Unis, Matthew Miller. Selon le secrétaire général du Ministère kényan des affaires étrangères, le Kenya resterait, toutefois, disposé à fournir un leadership à la Mission internationale, qui avait été approuvée le 2 octobre 2023 par le Conseil de Sécurité de l’ONU. Le premier ministre de facto Ariel Henry avait signé un accord de réciprocité avec le Kenya pour contourner l’obstacle juridique qui bloquait ce déploiement de la Mission. Lors d’une réunion de la communauté des Caraïbes (Caricom), le 11 mars, sur la crise en Haïti, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a fait part de son optimisme. Il a annoncé une augmentation de 130 millions de dollars de l’aide américaine à Haïti, dont 100 millions en faveur du déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité. Cette annonce porte à 300 millions de dollars sa contribution pour la concrétisation de la résolution concernant cette force, dont la constitution suscite, pour le moins, du scepticisme. Face aux pressions des États-Unis et l’action des gangs armés à Port-au-Prince, Ariel Henry a finalement annoncé sa démission dans une vidéo pré-enregistrée publiée tard dans la soirée du lundi 11 mars.
Démission d’Ariel Henry, un Conseil présidentiel de transition de 7 membres en perspective
Lors d’une conférence de presse, Mohamed Irfaan Ali, président du Guyana et de la Communauté des Caraïbes (la Caricom), a déclaré, « Nous prenons acte de la démission du Premier ministre Ariel Henry » à l’issue de la réunion urgente organisée le 11 mars sur la crise haïtienne, à Kingston en Jamaïque. Par ailleurs, le bureau du premier ministre de facto en Haïti a publié sur les réseaux sociaux, le discours de sa démission pré-enregistré. Son gouvernement restera en place jusqu’à l’installation d’un conseil présidentiel de transition et la nomination d’un nouveau premier ministre. Largement impopulaire, le premier ministre de facto, désormais démissionnaire, était pressuré de toutes parts, notamment par les États-Unis, pour laisser le pouvoir. Le président de la Caricom a fait savoir que, suite à la proposition des secteurs haïtiens, un conseil présidentiel de transition de sept membres et de deux observateurs, sera mis en place. Les membres votants seront issus des entités et secteurs suivants : Collectif 30 janvier 2023, Accord du 21 décembre 2022, Résistance démocratique/Engagés pour le développement (Red/Ede), Lavalas, Montana, Pitit Dessalines et le secteur privé. Les deux observateurs viendront de la société civile et du secteur religieux. Ce conseil, qui aura à nommer un nouveau premier ministre par intérim, ne devrait inclure ni des personnes inculpées, ni sous sanctions internationales, qui sont opposées à la résolution de l’ONU en faveur du déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti, ou qui seront candidats aux prochaines élections. Sept propositions de sortie de crise ont été transmises à la Caricom par les secteurs politiques haïtiens. Des représentants de la France, du Canada et des Nations unies se sont également joints à la réunion de Kingston, où chacun a reconnu la gravité de la situation en Haïti. Durant la journée du 11 mars, des bandits ont longuement tiré, à nouveau, en direction de l’Académie de police, entre Pernier et Frères, à Pétionville (périphérie est). On ne peut pas dire que la disposition renouvelée de l’état d’urgence, décrété jusqu’au 3 avril sur le département de l’Ouest (donc Port au Prince) a apporté des résultats probants.
Une Faculté a été dépouillée de panneaux solaires, d’ordinateurs et de documents administratifs importants, condamne l’UEH
Le Rectorat de l’Université d’État d’Haïti informe qu’une quantité importante de matériels nécessaires au fonctionnement de la Faculté d’agronomie et de médecine vétérinaire (FAMV) de l’Université d’État d’Haïti, (panneaux solaires, ordinateurs, imprimantes), ont été emportés par des gangs armés, lors d’une nouvelle attaque, le 29 février. Les malfrats sont partis avec 118 panneaux solaires de 275 watts, 12 inverters de 10 kilowatts avec leurs régulateurs, 122 ordinateurs, 35 ordinateurs portables, 54 imprimantes et 130 tablettes. Ils ont aussi volé des bureaux, des chaises, des classeurs métalliques, des ventilateurs et plusieurs fontaines à eau. Du mobilier, tables, chaises, matelas, téléphones pour les étudiants, des pupitres et des documents académiques, administratifs et de nombreux équipements de laboratoire ont été perdus dans le saccage par les gangs armés. L’évaluation des dégâts est en cours. Un étudiant a été blessé par balle, lors de cette attaque. Dans une précédente note, début mars, le rectorat de l’UEH a dénoncé énergiquement cette attaque contre l’Université, qui constitue un « patrimoine dans le domaine des sciences agronomiques ».
Évacuation de plusieurs personnels diplomatiques, à cause des violences des gangs armés
Très tôt le dimanche 10 mars, plusieurs hélicoptères ont survolé Port-au-Prince. « À la demande du Département d’État des États-Unis, l’armée américaine a mené une opération pour renforcer la sécurité de l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince ». L’Union européenne a décidé de suspendre également ses activités en Haïti.
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1641 | mercredi 13 mars 2024
TITRES DE LA SEMAINE
- Le Kenya conditionne l’envoi de ses policiers à l’installation d’un nouveau gouvernement en Haïti
- Démission d’Ariel Henry, un Conseil présidentiel de transition de 7 membres en perspective
- Une Faculté a été dépouillée de panneaux solaires, d’ordinateurs et de documents administratifs importants, condamne l’UEH
- Évacuation de plusieurs personnels diplomatiques, à cause des violences des gangs armés
Le Kenya conditionne l’envoi de ses policiers à l’installation d’un nouveau gouvernement en Haïti
Korir Sing’oei, secrétaire général du Ministère kényan des affaires étrangères affirme, dans un article de l’AFP, que « Sans administration politique en Haïti, il n’y a pas de point d’ancrage, sur lequel un déploiement de la police puisse reposer. Le gouvernement [kényan] attendra donc l’installation d’une nouvelle autorité constitutionnelle en Haïti, avant de prendre d’autres décisions sur la question ». Il évoque un changement radical, à la suite de l’effondrement complet de l’ordre public et de la démission du premier ministre de facto Ariel Henry. Le Kenya a donc décidé de suspendre l’envoi prévu de policiers kenyans en Haïti, dans le cadre d’une Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas). « Je serais bien sûr préoccupé par tout retard, mais nous ne pensons pas qu’un retard soit nécessaire », a déclaré le porte-parole du département d’État des États-Unis, Matthew Miller. Selon le secrétaire général du Ministère kényan des affaires étrangères, le Kenya resterait, toutefois, disposé à fournir un leadership à la Mission internationale, qui avait été approuvée le 2 octobre 2023 par le Conseil de Sécurité de l’ONU. Le premier ministre de facto Ariel Henry avait signé un accord de réciprocité avec le Kenya pour contourner l’obstacle juridique qui bloquait ce déploiement de la Mission. Lors d’une réunion de la communauté des Caraïbes (Caricom), le 11 mars, sur la crise en Haïti, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a fait part de son optimisme. Il a annoncé une augmentation de 130 millions de dollars de l’aide américaine à Haïti, dont 100 millions en faveur du déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité. Cette annonce porte à 300 millions de dollars sa contribution pour la concrétisation de la résolution concernant cette force, dont la constitution suscite, pour le moins, du scepticisme. Face aux pressions des États-Unis et l’action des gangs armés à Port-au-Prince, Ariel Henry a finalement annoncé sa démission dans une vidéo pré-enregistrée publiée tard dans la soirée du lundi 11 mars.
- Ndlr : US $ 1.00 = + 140.00 gourdes ; 1 euro = 145.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 99.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.40 gourdes
Démission d’Ariel Henry, un Conseil présidentiel de transition de 7 membres en perspective
Lors d’une conférence de presse, Mohamed Irfaan Ali, président du Guyana et de la Communauté des Caraïbes (la Caricom), a déclaré, « Nous prenons acte de la démission du Premier ministre Ariel Henry » à l’issue de la réunion urgente organisée le 11 mars sur la crise haïtienne, à Kingston en Jamaïque. Par ailleurs, le bureau du premier ministre de facto en Haïti a publié sur les réseaux sociaux, le discours de sa démission pré-enregistré. Son gouvernement restera en place jusqu’à l’installation d’un conseil présidentiel de transition et la nomination d’un nouveau premier ministre. Largement impopulaire, le premier ministre de facto, désormais démissionnaire, était pressuré de toutes parts, notamment par les États-Unis, pour laisser le pouvoir. Le président de la Caricom a fait savoir que, suite à la proposition des secteurs haïtiens, un conseil présidentiel de transition de sept membres et de deux observateurs, sera mis en place. Les membres votants seront issus des entités et secteurs suivants : Collectif 30 janvier 2023, Accord du 21 décembre 2022, Résistance démocratique/Engagés pour le développement (Red/Ede), Lavalas, Montana, Pitit Dessalines et le secteur privé. Les deux observateurs viendront de la société civile et du secteur religieux. Ce conseil, qui aura à nommer un nouveau premier ministre par intérim, ne devrait inclure ni des personnes inculpées, ni sous sanctions internationales, qui sont opposées à la résolution de l’ONU en faveur du déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti, ou qui seront candidats aux prochaines élections. Sept propositions de sortie de crise ont été transmises à la Caricom par les secteurs politiques haïtiens. Des représentants de la France, du Canada et des Nations unies se sont également joints à la réunion de Kingston, où chacun a reconnu la gravité de la situation en Haïti. Durant la journée du 11 mars, des bandits ont longuement tiré, à nouveau, en direction de l’Académie de police, entre Pernier et Frères, à Pétionville (périphérie est). On ne peut pas dire que la disposition renouvelée de l’état d’urgence, décrété jusqu’au 3 avril sur le département de l’Ouest (donc Port au Prince) a apporté des résultats probants.
Une Faculté a été dépouillée de panneaux solaires, d’ordinateurs et de documents administratifs importants, condamne l’UEH
Le Rectorat de l’Université d’État d’Haïti informe qu’une quantité importante de matériels nécessaires au fonctionnement de la Faculté d’agronomie et de médecine vétérinaire (FAMV) de l’Université d’État d’Haïti, (panneaux solaires, ordinateurs, imprimantes), ont été emportés par des gangs armés, lors d’une nouvelle attaque, le 29 février. Les malfrats sont partis avec 118 panneaux solaires de 275 watts, 12 inverters de 10 kilowatts avec leurs régulateurs, 122 ordinateurs, 35 ordinateurs portables, 54 imprimantes et 130 tablettes. Ils ont aussi volé des bureaux, des chaises, des classeurs métalliques, des ventilateurs et plusieurs fontaines à eau. Du mobilier, tables, chaises, matelas, téléphones pour les étudiants, des pupitres et des documents académiques, administratifs et de nombreux équipements de laboratoire ont été perdus dans le saccage par les gangs armés. L’évaluation des dégâts est en cours. Un étudiant a été blessé par balle, lors de cette attaque. Dans une précédente note, début mars, le rectorat de l’UEH a dénoncé énergiquement cette attaque contre l’Université, qui constitue un « patrimoine dans le domaine des sciences agronomiques ».
Évacuation de plusieurs personnels diplomatiques, à cause des violences des gangs armés
Très tôt le dimanche 10 mars, plusieurs hélicoptères ont survolé Port-au-Prince. « À la demande du Département d’État des États-Unis, l’armée américaine a mené une opération pour renforcer la sécurité de l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince ». L’Union européenne a décidé de suspendre également ses activités en Haïti.
UNE SEMAINE EN HAÏTI
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1640 | mercredi 06 mars 2024
TITRES DE LA SEMAINE
Inquiétudes en Haïti après des assauts de gangs sur plusieurs institutions publiques
Nouveaux débordements de violences et de terreur des gangs armés depuis le 29 février, particulièrement à Port-au-Prince. La population hésite à s’aventurer dans les rues, pour éviter les attaques de bandits armés contre des édifices publics et privés. Les gens sont sur le qui-vive après des actes de vandalisme contre le sous-commissariat de police, situé au carrefour des routes de Delmas et de l’aéroport international, où la situation demeure très volatile. Les agents de police affectés à ce sous-commissariat ont battu en retraite. Celui de Morne-à-Cabris, non loin de Croix-des-Bouquets, a également été attaqué dans la nuit du 4 mars. La veille, les gangs armés de Canaan (au nord) ont incendié le sous-commissariat de Cabaret (à 35 km au nord de Port-au-Prince, sur la route nationale No. 1). Beaucoup de familles ont dû se déplacer, de peur de subir les assauts des gangs. Dans la soirée du 3 mars, en plein couvre-feu, des scènes de pillages ont été enregistrées dans plusieurs institutions, dont l’hôpital Saint-François de Sales (centre-ville), qui appartient à l’église catholique. Depuis le 29 février, les gangs armés ont commencé à piller la Faculté d’agronomie et de médecine vétérinaire de l’Université d’État d’Haïti ainsi que le Ministère de l’agriculture, où ils ont emporté des panneaux solaires, des ordinateurs et divers matériels. Ils ont même blessé par balle un étudiant de la Faculté, après avoir gardé en otage pendant plusieurs heures, des étudiants ainsi que le personnel administratif. Les gangs ont aussi saccagé de nombreux dépôts de produits alimentaires, au nord de Port-au-Prince. Ce sont plus de 15 000 personnes qui ont été de nouveau contraintes de se déplacer de leurs résidences, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Beaucoup de quartiers commencent à manquer d’eau potable et de nourriture. Des rafales d’armes automatiques ont été entendues dans la zone de l’aéroport international Toussaint Louverture (nord de la capitale), où sont situés également l’aérogare Guy Malary et la Direction générale de la police ainsi que la Direction centrale de la police judiciaire. Plusieurs vols internationaux et nationaux ont été annulés après ces attaques. Le 29 février, plusieurs vitres de l’aérogare Guy Malary à Port-au-Prince ont déjà été brisées par des balles des bandits. Ce 5 mars, une tendance à la reprise des activités commerciales et scolaires est observée à Carrefour (sud). Quelques banques commerciales, des écoles, les marchés publics et les transports en commun fonctionnent. Cinq corps sans vie ont été découverts près du parc industriel de Port-au-Prince, à proximité de l’aéroport international. L’Académie nationale de police, située sur la route de Frères à Pétionville (à l’est de la capitale), a été de nouveau attaquée par le gang Kraze Baryè de Vitelhomme Inmocent. Plusieurs blessés par balles ont été signalés, après une attaque de bandits sur un convoi de la Police à Bizoton, non loin de la Marine haïtienne. Un groupe d’individus armés occupent Bizoton et Diquini, depuis le 29 février, et bloquent cet axe pour empêcher la Police de venir les attaquer avec des blindés. Cette situation paralyse le circuit de Carrefour qui mène au centre-ville de Port-au-Prince. Arnel Rémy, l’avocat au Barreau de Port au Prince et coordonnateur général du Collectif des avocats pour la défense des droits humains, nous informe que six policiers, qui étaient en garde à vue au commissariat de Delmas 33, ont pris la fuite le 4 mars.
Rumeurs et manœuvres sur une possible destitution du gouvernement
Deyò deyò nèt (littéralement, que ceux du pouvoir qui se trouvent à l’extérieur d’Haïti y restent). C’est le slogan véhiculé sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours, pour signifier au premier ministre de facto Ariel Henry qu’il n’est pas bienvenu et qu’il ne serait pas accepté à la direction politique en Haïti, au retour de son voyage au Guyana et au Kenya. Le 4 mars, des militaires des Forces armées d’Haïti ont repoussé une tentative d’intrusion de gangs armés, qui ont essayé d’abattre un mur de l’aéroport international de Port-au-Prince. Au Cap-Haïtien (Nord) et à Jacmel (Sud-Est), des protestataires ont tenté d’empêcher tout débarquement d’Ariel Henry dans les aéroports. La République Dominicaine a interdit tous voyages d’avions et d’hélicoptères vers Haïti, en raison de la détérioration de la situation sécuritaire sur le territoire voisin. Des militaires dominicains sont déployés le long de la frontière. Plusieurs ambassades accréditées en Haïti ont décidé de suspendre leurs services au public. Par ailleurs, apparaît une alliance entre le parti politique Pitit Desalin de Moïse Jean-Charles et le groupe de l’ancien officier de police Guy Philippe, déporté des États-Unis, le 30 novembre 2023. Il a purgé une peine d’emprisonnement de 6 ans, aux États-Unis, pour blanchiment d’argent lié au trafic illicite de drogue. Cette alliance veut installer incessamment un collège présidentiel à la place de l’équipe de facto. Personne ne sait ce qui va advenir de cette alliance…
Le Pénitencier national à Port-au-Prince et le centre carcéral de Croix-des-Bouquets ont été attaqués et vidés d’environ 5 000 détenus
Après les assauts de gangs lourdement armés de ce weekend, il y a de grandes inquiétudes sur la sécurité de la population, après l’apparente « évasion » massives et spectaculaires de plus de 5 000 détenus du Pénitencier national à Port-au-Prince et celle de la prison de Croix-des-Bouquets (au nord-est de la capitale), dont les portes auraient été ouvertes. Environ une centaine de détenus ne se seraient pas échappés du Pénitencier national. Parmi les évadés de ce 2 mars, beaucoup ont été condamnés pour participation et complicité dans des d’assassinats, des kidnapping, des viols, des vols, et d’association de malfaiteurs avec les gangs. Les organismes de droits humains, avocats et juges, alertent sur les risques élevés d’une augmentation des actes de criminalité dans le pays. Les syndicats de la police avaient lancé, en vain, des appels à l’aide sur les réseaux sociaux, pour face à un assaut supposé de bandits armés contre la prison. Depuis le 29 février, les gangs armés ont augmenté la pression sur Port-au-Prince, redoublant d’actions violentes, qui visent des zones d’habitations, et des institutions publiques et privées, comme l’aéroport international, l’Académie de police et des banques.
Il n’y aura pas de troupes américaines pour contrer l’offensive des gangs en Haïti
Selon la presse américaine, les États-Unis ont annoncé qu’ils n’enverront pas de troupes en Haïti pour contrer l’offensive des gangs armés à Port-au-Prince.
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
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No 1640 | mercredi 06 mars 2024
TITRES DE LA SEMAINE
- Inquiétudes en Haïti après des assauts de gangs sur plusieurs institutions publiques
- Rumeurs et manœuvres sur une possible destitution du gouvernement
- Le Pénitencier national à Port-au-Prince et le centre carcéral de Croix-des-Bouquets ont été attaqués et vidés d’environ 5 000 détenus
- Il n’y aura pas de troupes américaines pour contrer l’offensive des gangs en Haïti
Inquiétudes en Haïti après des assauts de gangs sur plusieurs institutions publiques
Nouveaux débordements de violences et de terreur des gangs armés depuis le 29 février, particulièrement à Port-au-Prince. La population hésite à s’aventurer dans les rues, pour éviter les attaques de bandits armés contre des édifices publics et privés. Les gens sont sur le qui-vive après des actes de vandalisme contre le sous-commissariat de police, situé au carrefour des routes de Delmas et de l’aéroport international, où la situation demeure très volatile. Les agents de police affectés à ce sous-commissariat ont battu en retraite. Celui de Morne-à-Cabris, non loin de Croix-des-Bouquets, a également été attaqué dans la nuit du 4 mars. La veille, les gangs armés de Canaan (au nord) ont incendié le sous-commissariat de Cabaret (à 35 km au nord de Port-au-Prince, sur la route nationale No. 1). Beaucoup de familles ont dû se déplacer, de peur de subir les assauts des gangs. Dans la soirée du 3 mars, en plein couvre-feu, des scènes de pillages ont été enregistrées dans plusieurs institutions, dont l’hôpital Saint-François de Sales (centre-ville), qui appartient à l’église catholique. Depuis le 29 février, les gangs armés ont commencé à piller la Faculté d’agronomie et de médecine vétérinaire de l’Université d’État d’Haïti ainsi que le Ministère de l’agriculture, où ils ont emporté des panneaux solaires, des ordinateurs et divers matériels. Ils ont même blessé par balle un étudiant de la Faculté, après avoir gardé en otage pendant plusieurs heures, des étudiants ainsi que le personnel administratif. Les gangs ont aussi saccagé de nombreux dépôts de produits alimentaires, au nord de Port-au-Prince. Ce sont plus de 15 000 personnes qui ont été de nouveau contraintes de se déplacer de leurs résidences, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Beaucoup de quartiers commencent à manquer d’eau potable et de nourriture. Des rafales d’armes automatiques ont été entendues dans la zone de l’aéroport international Toussaint Louverture (nord de la capitale), où sont situés également l’aérogare Guy Malary et la Direction générale de la police ainsi que la Direction centrale de la police judiciaire. Plusieurs vols internationaux et nationaux ont été annulés après ces attaques. Le 29 février, plusieurs vitres de l’aérogare Guy Malary à Port-au-Prince ont déjà été brisées par des balles des bandits. Ce 5 mars, une tendance à la reprise des activités commerciales et scolaires est observée à Carrefour (sud). Quelques banques commerciales, des écoles, les marchés publics et les transports en commun fonctionnent. Cinq corps sans vie ont été découverts près du parc industriel de Port-au-Prince, à proximité de l’aéroport international. L’Académie nationale de police, située sur la route de Frères à Pétionville (à l’est de la capitale), a été de nouveau attaquée par le gang Kraze Baryè de Vitelhomme Inmocent. Plusieurs blessés par balles ont été signalés, après une attaque de bandits sur un convoi de la Police à Bizoton, non loin de la Marine haïtienne. Un groupe d’individus armés occupent Bizoton et Diquini, depuis le 29 février, et bloquent cet axe pour empêcher la Police de venir les attaquer avec des blindés. Cette situation paralyse le circuit de Carrefour qui mène au centre-ville de Port-au-Prince. Arnel Rémy, l’avocat au Barreau de Port au Prince et coordonnateur général du Collectif des avocats pour la défense des droits humains, nous informe que six policiers, qui étaient en garde à vue au commissariat de Delmas 33, ont pris la fuite le 4 mars.
Rumeurs et manœuvres sur une possible destitution du gouvernement
Deyò deyò nèt (littéralement, que ceux du pouvoir qui se trouvent à l’extérieur d’Haïti y restent). C’est le slogan véhiculé sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours, pour signifier au premier ministre de facto Ariel Henry qu’il n’est pas bienvenu et qu’il ne serait pas accepté à la direction politique en Haïti, au retour de son voyage au Guyana et au Kenya. Le 4 mars, des militaires des Forces armées d’Haïti ont repoussé une tentative d’intrusion de gangs armés, qui ont essayé d’abattre un mur de l’aéroport international de Port-au-Prince. Au Cap-Haïtien (Nord) et à Jacmel (Sud-Est), des protestataires ont tenté d’empêcher tout débarquement d’Ariel Henry dans les aéroports. La République Dominicaine a interdit tous voyages d’avions et d’hélicoptères vers Haïti, en raison de la détérioration de la situation sécuritaire sur le territoire voisin. Des militaires dominicains sont déployés le long de la frontière. Plusieurs ambassades accréditées en Haïti ont décidé de suspendre leurs services au public. Par ailleurs, apparaît une alliance entre le parti politique Pitit Desalin de Moïse Jean-Charles et le groupe de l’ancien officier de police Guy Philippe, déporté des États-Unis, le 30 novembre 2023. Il a purgé une peine d’emprisonnement de 6 ans, aux États-Unis, pour blanchiment d’argent lié au trafic illicite de drogue. Cette alliance veut installer incessamment un collège présidentiel à la place de l’équipe de facto. Personne ne sait ce qui va advenir de cette alliance…
Le Pénitencier national à Port-au-Prince et le centre carcéral de Croix-des-Bouquets ont été attaqués et vidés d’environ 5 000 détenus
Après les assauts de gangs lourdement armés de ce weekend, il y a de grandes inquiétudes sur la sécurité de la population, après l’apparente « évasion » massives et spectaculaires de plus de 5 000 détenus du Pénitencier national à Port-au-Prince et celle de la prison de Croix-des-Bouquets (au nord-est de la capitale), dont les portes auraient été ouvertes. Environ une centaine de détenus ne se seraient pas échappés du Pénitencier national. Parmi les évadés de ce 2 mars, beaucoup ont été condamnés pour participation et complicité dans des d’assassinats, des kidnapping, des viols, des vols, et d’association de malfaiteurs avec les gangs. Les organismes de droits humains, avocats et juges, alertent sur les risques élevés d’une augmentation des actes de criminalité dans le pays. Les syndicats de la police avaient lancé, en vain, des appels à l’aide sur les réseaux sociaux, pour face à un assaut supposé de bandits armés contre la prison. Depuis le 29 février, les gangs armés ont augmenté la pression sur Port-au-Prince, redoublant d’actions violentes, qui visent des zones d’habitations, et des institutions publiques et privées, comme l’aéroport international, l’Académie de police et des banques.
Il n’y aura pas de troupes américaines pour contrer l’offensive des gangs en Haïti
Selon la presse américaine, les États-Unis ont annoncé qu’ils n’enverront pas de troupes en Haïti pour contrer l’offensive des gangs armés à Port-au-Prince.
UNE SEMAINE EN HAÏTI
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
n°1639
TITRES DE LA SEMAINE
Des tirs nourris ont provoqué de vives tensions dans plusieurs rues du centre-ville de Port-au-Prince, le 26 février. Des affrontements auraient éclaté entre des agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) et un groupe armé au bas de la ville. Cette situation a provoqué la paralysie des transports publics, des activités commerciales et des écoles au centre-ville de Port-au-Prince, spécialement à Portail Léogane, aux rues Chareron, de la Réunion et Joseph Janvier. Le lycée Toussaint Louverture, rue Saint-Honoré, n’a pas pu fonctionner. Au moins huit personnes, dont un policier, ont été tuées les 21, 22 et 23 février, dans des violences de gangs armés à Carrefour (sud de Port-au-Prince) et à Fort national (au centre-ville). Gerto Cadet, agent de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO), a été tué par balle, mutilé et brûlé à Marotière 85 (Carrefour), le 22 février. Cinq autres personnes auraient été tuées. Cherchant à occuper de nouveaux territoires, des bandits armés de Mariani ont effectué des assauts répétés dans les zones de Sapotille, de Michel, Lagrenade et Rivière Froide, obligeant plusieurs familles à abandonner leurs maisons. Le Mouvement de liberté et d’égalité des Haïtiens pour la fraternité (Moleghaf) signale qu’à Fort national, deux personnes ont été tuées par balles et plusieurs autres blessées le 21 février, lors d’attaques du gang de Bel Air, dans le but de prendre le contrôle de la zone. Des habitants ont été contraints de déménager pour se réfugier à Solino et à Christ-Roi. Le Moleghaf appelle tous les policiers de Fort national et Solino, qui sont conscients de la situation, à adhérer au comité de vigilance et au comité de mobilisation pour renforcer la lutte de la population contre les gangs armés. Ces attaques sont intervenues après un mouvement organisé le 19 février pour protester contre une éventuelle délocalisation de la Brigade d’opérations et d’interventions départementales par le haut commandant de la PNH. Des tirs nourris ainsi que des barricades dressées à Fort national et ses environs ont créé une panique. Dans une note, la Direction générale de la Police Nationale d’Haïti apporte un démenti formel concernant les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux et faisant croire que la Brigade de Fort-National sera délocalisée. Par ailleurs, depuis le 23 février, de nombreuses familles ont fui leurs habitations à la rue Cameau, en raison d’attaques des bandits de Gran ravin, qui ont incendié plusieurs maisons. Dans un rapport, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a dénombré 9 901 personnes qui se sont déplacées, en raison des attaques perpétrées par les gangs armés, du 5 au 13 février, dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, particulièrement à Carrefour (sud de la capitale, à Cité Soleil (nord) et à Tabarre (nord-est). C’est près de 20 000 personnes qui ont été déplacées depuis le début de l’année 2024, selon l’OIM.
7 religieux et 1 enseignant ont été kidnappés à Port-au-Prince
Six frères de la Congrégation du Sacré Cœur ainsi qu’un enseignant, en route pour aller au Collège Jean XXIII à Port-au-Prince, ont été kidnappés par des bandits armés au Bicentenaire, le 23 février. Un autre prêtre catholique, qui venait de célébrer la messe à la chapelle Notre-Dame de Fatima, dans le même quartier, a été également enlevé, confirme le site Vatican News. Toutes les activités du Collège Jean XXIII ont été suspendues, « la seule école encore en activité dans la zone à risque du centre de Port-au-Prince », rappellent les religieux. Les gangs armés continuent de perpétrer en toute impunité, sans aucune action des autorités de facto ni de la Police Nationale d’Haïti, leurs actes de terreur, particulièrement dans la capitale et dans le département de l’Artibonite. Kidnappées le 19 janvier à Port-au-Prince, les 8 personnes, dont six religieuses de la Congrégation des Sœurs de Sainte-Anne, ont été libérées dans la soirée du 24 janvier. Ces derniers mois, avec cette terreur des gangs, plus de 310 000 personnes ont été contraintes de se déplacer de leurs résidences pour aller se réfugier dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince.
L’Université du Michigan révèle qu’il existe un risque élevé de cancers et d’autres maladies dû au riz américain importé
La Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA) estime qu’il est important pour l’État de s’assurer de la qualité des produits importés, comme le riz et les morceaux de poulets remplis d’hormones nuisibles à la santé. Une plainte pourra être portée devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et au pénal contre l’État américain. Selon une étude réalisée par des chercheurs de l’Université du Michigan aux États-Unis, en partenariat avec l’Organisation communautaire pour l’agriculture haïtienne, le riz exporté vers Haïti contient deux fois plus d’arsenic et de cadmium que le riz cultivé localement. Ces hauts niveaux peuvent augmenter le risque de contracter divers cancers, maladies cardiaques, diabète et plusieurs autres maladies. « Une autre raison importante de plaider et de soutenir la production alimentaire locale durable en Haïti ». Cette étude est la première à comparer la quantité de métaux lourds dans le riz local par rapport au riz exporté par des pays étrangers, affirment les chercheurs de l’Université du Michigan. L’étude souligne la nécessité de recherches plus approfondies pour évaluer les niveaux d’arsenic présents dans le corps des consommateurs haïtiens, et la probabilité d’effets néfastes sur la santé, liés à une exposition chronique à l’arsenic. Elle conseille au gouvernement de facto, aux Haïtiens de faire davantage pour soutenir le secteur agricole national, pour leur permettre d’avoir accès à des aliments sûrs cultivés localement et à une alimentation saine et diversifiée. La recherche mentionne également « le besoin urgent de renforcer l’efficacité des réglementations et des interventions en matière de sécurité alimentaire […] ». Elle lance un appel à une enquête éthique sur les sociétés rizicoles aux États-Unis et dans d’autres pays qui exportent des aliments contenant des niveaux élevés d’arsenic vers des pays à revenu faible ou intermédiaire.
Justice : Démission de Léon Charles comme représentant d’Haïti à l’OEA, après son inculpation dans le dossier de l’assassinat de Jovenel Moïse
Léon Charles justifie sa démission comme représentant permanent de la république d’Haïti auprès de l’Organisation des États américains (OEA), le 21 février, par sa mise en cause « de manière absolument injuste et calomnieuse » par l’ordonnance du juge d’instruction Walter Wesser Voltaire, chargé de l’instruction de l’assassinat de Jovenel Moïse, le 7 février 2021.
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
n°1639
TITRES DE LA SEMAINE
- Au moins 8 personnes, dont un policier, ont été tuées dans des violences armées à Carrefour et Fort national
- 7 religieux et 1 enseignant ont été kidnappés à Port-au-Prince
- L’Université du Michigan révèle qu’il existe un risque élevé de cancers et d’autres maladies dû au riz américain importé
- Justice : Démission de Léon Charles comme représentant d’Haïti à l’OEA, après son inculpation dans le dossier de l’assassinat de Jovenel Moïse
Des tirs nourris ont provoqué de vives tensions dans plusieurs rues du centre-ville de Port-au-Prince, le 26 février. Des affrontements auraient éclaté entre des agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) et un groupe armé au bas de la ville. Cette situation a provoqué la paralysie des transports publics, des activités commerciales et des écoles au centre-ville de Port-au-Prince, spécialement à Portail Léogane, aux rues Chareron, de la Réunion et Joseph Janvier. Le lycée Toussaint Louverture, rue Saint-Honoré, n’a pas pu fonctionner. Au moins huit personnes, dont un policier, ont été tuées les 21, 22 et 23 février, dans des violences de gangs armés à Carrefour (sud de Port-au-Prince) et à Fort national (au centre-ville). Gerto Cadet, agent de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO), a été tué par balle, mutilé et brûlé à Marotière 85 (Carrefour), le 22 février. Cinq autres personnes auraient été tuées. Cherchant à occuper de nouveaux territoires, des bandits armés de Mariani ont effectué des assauts répétés dans les zones de Sapotille, de Michel, Lagrenade et Rivière Froide, obligeant plusieurs familles à abandonner leurs maisons. Le Mouvement de liberté et d’égalité des Haïtiens pour la fraternité (Moleghaf) signale qu’à Fort national, deux personnes ont été tuées par balles et plusieurs autres blessées le 21 février, lors d’attaques du gang de Bel Air, dans le but de prendre le contrôle de la zone. Des habitants ont été contraints de déménager pour se réfugier à Solino et à Christ-Roi. Le Moleghaf appelle tous les policiers de Fort national et Solino, qui sont conscients de la situation, à adhérer au comité de vigilance et au comité de mobilisation pour renforcer la lutte de la population contre les gangs armés. Ces attaques sont intervenues après un mouvement organisé le 19 février pour protester contre une éventuelle délocalisation de la Brigade d’opérations et d’interventions départementales par le haut commandant de la PNH. Des tirs nourris ainsi que des barricades dressées à Fort national et ses environs ont créé une panique. Dans une note, la Direction générale de la Police Nationale d’Haïti apporte un démenti formel concernant les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux et faisant croire que la Brigade de Fort-National sera délocalisée. Par ailleurs, depuis le 23 février, de nombreuses familles ont fui leurs habitations à la rue Cameau, en raison d’attaques des bandits de Gran ravin, qui ont incendié plusieurs maisons. Dans un rapport, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a dénombré 9 901 personnes qui se sont déplacées, en raison des attaques perpétrées par les gangs armés, du 5 au 13 février, dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, particulièrement à Carrefour (sud de la capitale, à Cité Soleil (nord) et à Tabarre (nord-est). C’est près de 20 000 personnes qui ont été déplacées depuis le début de l’année 2024, selon l’OIM.
7 religieux et 1 enseignant ont été kidnappés à Port-au-Prince
Six frères de la Congrégation du Sacré Cœur ainsi qu’un enseignant, en route pour aller au Collège Jean XXIII à Port-au-Prince, ont été kidnappés par des bandits armés au Bicentenaire, le 23 février. Un autre prêtre catholique, qui venait de célébrer la messe à la chapelle Notre-Dame de Fatima, dans le même quartier, a été également enlevé, confirme le site Vatican News. Toutes les activités du Collège Jean XXIII ont été suspendues, « la seule école encore en activité dans la zone à risque du centre de Port-au-Prince », rappellent les religieux. Les gangs armés continuent de perpétrer en toute impunité, sans aucune action des autorités de facto ni de la Police Nationale d’Haïti, leurs actes de terreur, particulièrement dans la capitale et dans le département de l’Artibonite. Kidnappées le 19 janvier à Port-au-Prince, les 8 personnes, dont six religieuses de la Congrégation des Sœurs de Sainte-Anne, ont été libérées dans la soirée du 24 janvier. Ces derniers mois, avec cette terreur des gangs, plus de 310 000 personnes ont été contraintes de se déplacer de leurs résidences pour aller se réfugier dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince.
L’Université du Michigan révèle qu’il existe un risque élevé de cancers et d’autres maladies dû au riz américain importé
La Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA) estime qu’il est important pour l’État de s’assurer de la qualité des produits importés, comme le riz et les morceaux de poulets remplis d’hormones nuisibles à la santé. Une plainte pourra être portée devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et au pénal contre l’État américain. Selon une étude réalisée par des chercheurs de l’Université du Michigan aux États-Unis, en partenariat avec l’Organisation communautaire pour l’agriculture haïtienne, le riz exporté vers Haïti contient deux fois plus d’arsenic et de cadmium que le riz cultivé localement. Ces hauts niveaux peuvent augmenter le risque de contracter divers cancers, maladies cardiaques, diabète et plusieurs autres maladies. « Une autre raison importante de plaider et de soutenir la production alimentaire locale durable en Haïti ». Cette étude est la première à comparer la quantité de métaux lourds dans le riz local par rapport au riz exporté par des pays étrangers, affirment les chercheurs de l’Université du Michigan. L’étude souligne la nécessité de recherches plus approfondies pour évaluer les niveaux d’arsenic présents dans le corps des consommateurs haïtiens, et la probabilité d’effets néfastes sur la santé, liés à une exposition chronique à l’arsenic. Elle conseille au gouvernement de facto, aux Haïtiens de faire davantage pour soutenir le secteur agricole national, pour leur permettre d’avoir accès à des aliments sûrs cultivés localement et à une alimentation saine et diversifiée. La recherche mentionne également « le besoin urgent de renforcer l’efficacité des réglementations et des interventions en matière de sécurité alimentaire […] ». Elle lance un appel à une enquête éthique sur les sociétés rizicoles aux États-Unis et dans d’autres pays qui exportent des aliments contenant des niveaux élevés d’arsenic vers des pays à revenu faible ou intermédiaire.
Justice : Démission de Léon Charles comme représentant d’Haïti à l’OEA, après son inculpation dans le dossier de l’assassinat de Jovenel Moïse
Léon Charles justifie sa démission comme représentant permanent de la république d’Haïti auprès de l’Organisation des États américains (OEA), le 21 février, par sa mise en cause « de manière absolument injuste et calomnieuse » par l’ordonnance du juge d’instruction Walter Wesser Voltaire, chargé de l’instruction de l’assassinat de Jovenel Moïse, le 7 février 2021.
UNE SEMAINE EN HAÏTI
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1638 | mercredi 21 février 2024
TITRES DE LA SEMAINE
En dernière heure, c’est un total de 16 personnes qui ont été tuées dans l’attaque du 18 février à Morne-à-Cabris (nord-est de Port-au-Prince). Les premières données faisaient état d’une dizaine de personnes, dont le chauffeur d’un minibus, Jean Rony Kersaint, assurant la liaison Mirebalais/Port-au-Prince. L’Association des propriétaires et chauffeurs d’Haïti (APCH) a confirmé le carnage qui a eu lieu à proximité d’un sous-commissariat de police. Le 17 février, des passagers ont été tués par balles dans une attaque de bandits de Savien qui ont incendié trois bus d’une compagnie de transports dans le département de l'Artibonite. « Les chauffeurs des 3 camions ont eu le temps de prendre la fuite. Les passagers ont été assassinés et calcinés » selon l’APCH. Des gangs lourdement armés, comme Kokorat san ras, ont investi les routes nationales des départements de l’Artibonite, du Nord-Ouest et du Nord, où elles ont installé des bases criminelles qui rançonnent en toute impunité les chauffeurs de transports publics par des « droits de passage ».
Une cinquantaine de personnes, dont Martine Moïse et Claude Joseph, sont inculpées dans l’assassinat de Jovenel Moïse
Martine Moïse, veuve de l’ancien président Jovenel Moïse, l’ancien premier ministre et ex-ministre des affaires étrangères, Claude Joseph, et l’ex-directeur général de la police, Léon Charles, figurent parmi les 51 personnes renvoyées par devant le tribunal criminel, dans le cadre du dossier de cet assassinat, le 7 juillet 2021. C’est ce qui ressort de l’ordonnance du juge d’instruction Walther Wesser Voltaire, en date du 25 janvier 2024 (rendue publique le 19 février). L’ancien ministre de l’intérieur et des collectivités territoriales, Louis Gonzague Edner Day, l’ancien chef de la police, Léon Charles, l’ancien responsable de l’Unité de sécurité générale du Palais national, l’inspecteur de police Dimitri Hérard, l’ancien directeur général de l’Agence nationale des aires protégées, Jeantel Joseph et Joseph Félix Badio arrêté par la police à Pétionville le 19 octobre 2023, sont également renvoyés par devant ce tribunal pour leur complicité dans l’assassinat de l’ex-président Jovenel Moïse. « Les déclarations de Martine Moïse, relatives à l’assassinat de [son mari], sont si entachées de contradictions qu’elles laissent à désirer et la discréditent », relève l’ordonnance. « Martine Moïse laissait entendre que pour s’être protégée des assaillants, elle se réfugiait sous le lit conjugal du couple présidentiel. Pourtant, la visite des lieux a permis à notre chambre d’instruction criminelle de découvrir que tel que ce meuble est fabriqué, même un rat géant, dont la taille mesure entre 35 et 45 centimètres, ne peut accéder au-dessous duquel pour s’y cacher », poursuit l’ordonnance du cabinet d’instruction, non sans ironie.
Plusieurs dizaines de morts et de nombreux déplacés en plaine du Cul-de-Sac
Il n’y a pas encore de chiffres exacts sur le nombre de victimes dans les violences des gangs en Plaine du Cul-de-Sac (au nord de Port-au-Prince), selon les témoignages. Une demi-douzaine de personnes aurait été victime de violences à Blanchard, le 10 février, et une vingtaine de cadavres, dont certains calcinés, auraient été signalés le 12 février, après des affrontements entre gangs rivaux. Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre plusieurs corps calcinés et des maisons incendiées dans la zone de Marie Madeleine, attaquée par les gangs de Chen Mechan et de Jeff Larose. Plusieurs exactions ont été ensuite commises à Bigarade par un gang rival de Terre Noire, près de Cité Soleil. Deux bandits armés en provenance de Simon Pelé auraient été tués à Terre Noire dans ces conflits. Une personne a été tuée et plusieurs maisons ont été incendiées à Baryè fè. Munis d’armes de guerre, plusieurs groupes issus de la Croix-des-Missions, ayant à leur tête les chefs de gangs Chen Mechan et de Canaan, ont attaqué la Plaine du Cul-de-Sac particulièrement les zones de Duvivier, Terre noire, Baryè fè, Sibert, Blanchardet et Marie Madeleine (non loin de Marin). Ces violences de gangs, qui tentent d’élargir leurs territoires pour contrôler les activités économiques, ont contraint plusieurs familles désespérées à abandonner leurs domiciles pour les places de « Trois Mains » (rond-point de l’aéroport) et de Delmas 3 et Delmas 19. En janvier, au moins 71 civils ont été tués et 87 autres blessés à la Saline, près de Cité Soleil. L’hôpital de Chancerelles, la Clinique Méthodiste, le Médical Center, l’hôpital Bennett (à La Saline), l’hôpital Fontaine (de Cité Soleil), figurent parmi les infrastructures ne pouvant plus opérer depuis octobre 2023 à cause des violences des gangs armés. Cette situation affecte sévèrement les enfants et femmes enceintes, relève le Bureau des Nations-Unies pour la coordination des affaires humanitaires en Haïti / OCHA.
10 000 personnes déplacées en 9 jours, selon l’OIM
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), « Plus de 313 000 personnes sont déplacées à travers Haïti. Plus de 1 000 écoles […], notamment à Port-au-Prince et dans d’autres zones urbaines, ont été temporairement fermées depuis le milieu du mois dernier (janvier 2024) en raison des manifestations en cours ». « En raison des attaques perpétrées du 5 au 13 février, par les gangs armés, 7 261 personnes se sont déplacées avec les assauts dans des quartiers limitrophes des communes de Cité Soleil (nord) et Tabarre (nord-est), et 2 640 dans la commune de Carrefour (sud de Port-au-Prince). L’OIM précise encore que « La plupart de ces personnes (90%) se sont réfugiées dans des zones situées dans le département de l’Ouest et les autres sont parties en provinces, notamment vers les Nippes (Sud-Ouest, 5%) et le Plateau central (3%) ». La majorité (63%) se sont réfugiées dans des familles d’accueil et 37% dans 13 sites.
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1638 | mercredi 21 février 2024
TITRES DE LA SEMAINE
- Un chauffeur de transports publics et 9 passagers ont été criblés de balles par des bandits à Morne à Cabris
- Une cinquantaine de personnes, dont Martine Moïse et Claude Joseph, sont inculpées dans l’assassinat de Jovenel Moïse
- Plusieurs dizaines de morts et de nombreux déplacés en plaine du Cul-de-Sac
- 10 000 personnes déplacées en 9 jours, selon l’OIM
En dernière heure, c’est un total de 16 personnes qui ont été tuées dans l’attaque du 18 février à Morne-à-Cabris (nord-est de Port-au-Prince). Les premières données faisaient état d’une dizaine de personnes, dont le chauffeur d’un minibus, Jean Rony Kersaint, assurant la liaison Mirebalais/Port-au-Prince. L’Association des propriétaires et chauffeurs d’Haïti (APCH) a confirmé le carnage qui a eu lieu à proximité d’un sous-commissariat de police. Le 17 février, des passagers ont été tués par balles dans une attaque de bandits de Savien qui ont incendié trois bus d’une compagnie de transports dans le département de l'Artibonite. « Les chauffeurs des 3 camions ont eu le temps de prendre la fuite. Les passagers ont été assassinés et calcinés » selon l’APCH. Des gangs lourdement armés, comme Kokorat san ras, ont investi les routes nationales des départements de l’Artibonite, du Nord-Ouest et du Nord, où elles ont installé des bases criminelles qui rançonnent en toute impunité les chauffeurs de transports publics par des « droits de passage ».
Une cinquantaine de personnes, dont Martine Moïse et Claude Joseph, sont inculpées dans l’assassinat de Jovenel Moïse
Martine Moïse, veuve de l’ancien président Jovenel Moïse, l’ancien premier ministre et ex-ministre des affaires étrangères, Claude Joseph, et l’ex-directeur général de la police, Léon Charles, figurent parmi les 51 personnes renvoyées par devant le tribunal criminel, dans le cadre du dossier de cet assassinat, le 7 juillet 2021. C’est ce qui ressort de l’ordonnance du juge d’instruction Walther Wesser Voltaire, en date du 25 janvier 2024 (rendue publique le 19 février). L’ancien ministre de l’intérieur et des collectivités territoriales, Louis Gonzague Edner Day, l’ancien chef de la police, Léon Charles, l’ancien responsable de l’Unité de sécurité générale du Palais national, l’inspecteur de police Dimitri Hérard, l’ancien directeur général de l’Agence nationale des aires protégées, Jeantel Joseph et Joseph Félix Badio arrêté par la police à Pétionville le 19 octobre 2023, sont également renvoyés par devant ce tribunal pour leur complicité dans l’assassinat de l’ex-président Jovenel Moïse. « Les déclarations de Martine Moïse, relatives à l’assassinat de [son mari], sont si entachées de contradictions qu’elles laissent à désirer et la discréditent », relève l’ordonnance. « Martine Moïse laissait entendre que pour s’être protégée des assaillants, elle se réfugiait sous le lit conjugal du couple présidentiel. Pourtant, la visite des lieux a permis à notre chambre d’instruction criminelle de découvrir que tel que ce meuble est fabriqué, même un rat géant, dont la taille mesure entre 35 et 45 centimètres, ne peut accéder au-dessous duquel pour s’y cacher », poursuit l’ordonnance du cabinet d’instruction, non sans ironie.
Plusieurs dizaines de morts et de nombreux déplacés en plaine du Cul-de-Sac
Il n’y a pas encore de chiffres exacts sur le nombre de victimes dans les violences des gangs en Plaine du Cul-de-Sac (au nord de Port-au-Prince), selon les témoignages. Une demi-douzaine de personnes aurait été victime de violences à Blanchard, le 10 février, et une vingtaine de cadavres, dont certains calcinés, auraient été signalés le 12 février, après des affrontements entre gangs rivaux. Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre plusieurs corps calcinés et des maisons incendiées dans la zone de Marie Madeleine, attaquée par les gangs de Chen Mechan et de Jeff Larose. Plusieurs exactions ont été ensuite commises à Bigarade par un gang rival de Terre Noire, près de Cité Soleil. Deux bandits armés en provenance de Simon Pelé auraient été tués à Terre Noire dans ces conflits. Une personne a été tuée et plusieurs maisons ont été incendiées à Baryè fè. Munis d’armes de guerre, plusieurs groupes issus de la Croix-des-Missions, ayant à leur tête les chefs de gangs Chen Mechan et de Canaan, ont attaqué la Plaine du Cul-de-Sac particulièrement les zones de Duvivier, Terre noire, Baryè fè, Sibert, Blanchardet et Marie Madeleine (non loin de Marin). Ces violences de gangs, qui tentent d’élargir leurs territoires pour contrôler les activités économiques, ont contraint plusieurs familles désespérées à abandonner leurs domiciles pour les places de « Trois Mains » (rond-point de l’aéroport) et de Delmas 3 et Delmas 19. En janvier, au moins 71 civils ont été tués et 87 autres blessés à la Saline, près de Cité Soleil. L’hôpital de Chancerelles, la Clinique Méthodiste, le Médical Center, l’hôpital Bennett (à La Saline), l’hôpital Fontaine (de Cité Soleil), figurent parmi les infrastructures ne pouvant plus opérer depuis octobre 2023 à cause des violences des gangs armés. Cette situation affecte sévèrement les enfants et femmes enceintes, relève le Bureau des Nations-Unies pour la coordination des affaires humanitaires en Haïti / OCHA.
10 000 personnes déplacées en 9 jours, selon l’OIM
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), « Plus de 313 000 personnes sont déplacées à travers Haïti. Plus de 1 000 écoles […], notamment à Port-au-Prince et dans d’autres zones urbaines, ont été temporairement fermées depuis le milieu du mois dernier (janvier 2024) en raison des manifestations en cours ». « En raison des attaques perpétrées du 5 au 13 février, par les gangs armés, 7 261 personnes se sont déplacées avec les assauts dans des quartiers limitrophes des communes de Cité Soleil (nord) et Tabarre (nord-est), et 2 640 dans la commune de Carrefour (sud de Port-au-Prince). L’OIM précise encore que « La plupart de ces personnes (90%) se sont réfugiées dans des zones situées dans le département de l’Ouest et les autres sont parties en provinces, notamment vers les Nippes (Sud-Ouest, 5%) et le Plateau central (3%) ». La majorité (63%) se sont réfugiées dans des familles d’accueil et 37% dans 13 sites.
UNE SEMAINE EN HAÏTI
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1637 | mercredi 14 février 2024
TITRES DE LA SEMAINE
Poursuite des vagues de déplacements forcés de familles par les gangs armés à Port-au-Prince
Les familles sont sous fortes tensions depuis plusieurs jours à Carrefour (au sud de Port-au-Prince), attaqué par les gangs armés. Au moins deux personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées à Sapotille, le l5 février, dans la commune de Carrefour, lors d’assauts de bandits armés basés à Mariani. Plusieurs familles ont été contraintes d’abandonner leurs maisons. Ces bandits, installés depuis le 1er novembre 2023 à Mariani, tentent d’envahir plusieurs zones de Carrefour, comme Rivière Froide, Bertin, etc. Les chauffeurs de transports publics, qui font la navette entre le Sud d’Haïti et Port-au-Prince, dénoncent que des blindés de la police sont utilisés comme « postes de péage » pour encaisser des droits de passage. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), du 5 au 11 février, ce sont 2 686 personnes, soit 629 familles, qui ont été contraintes à se déplacer dans les communes de Carrefour (sud), Cité Soleil (nord) et Tabarre (nord-est), à cause des attaques de gangs. Plusieurs milliers de familles dans les quartiers de Solino (centre-ville de Port-au-Prince), Carrefour-Feuilles (banlieue sud-est), Mariani (au sud) ont fui leurs maisons, car les gangs tentent d’élargir leurs territoires. Les actes de brutalités se sont révélés accrus dans plus de la moitié des vagues de déplacements forcés de plus de 310 000 personnes en 2023 en Haïti, a relevé l’OIM. La plupart des déplacés en 2023, sont des femmes et des enfants. Au cours de l’année 2023, plus de 8 400 personnes ont été tuées, blessées et/ou kidnappées, a souligné le Bureau intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH). Les Nations-Unies reconnaissent qu’avec plus de 800 personnes tuées, blessées par balles et kidnappées, le mois de janvier 2024 se révèle le plus violent depuis plus de deux ans en Haïti.
Suspension des activités de Rhum Barbancourt, après l’incendie de champs de canne
La société du Rhum Barbancourt déclare être contrainte de suspendre ses activités publiques, après l’incendie de plusieurs champs de canne à sucre, totalisant 8 hectares, lors d’affrontements armés qui ont éclaté depuis plusieurs jours entre gangs rivaux dans la plaine du Cul-de-Sac, à Cité Soleil. Ces conflits se sont poursuivis le 10 février dans les zones de Terre noire et de Blanchard autour de l’enceinte de la distillerie Barbancourt. Cet incendie n’a pas affecté la production. L’entreprise a annoncé, par précaution, la suspension de ses activités comme la distribution gratuite d’eau traitée, l’accès au centre de soins médicaux gratuits, l’utilisation d’aires de jeux en terrains de sports. « Notre inquiétude première demeure la sécurité de nos employés, de leurs familles et des communautés avoisinantes de Barbancourt. Nous continuons de suivre la situation sécuritaire au jour le jour, afin de déterminer quand il sera prudent de rouvrir les activités de la Fondation Barbancourt ». Plusieurs familles sont obligées de quitter leurs domiciles dans ces zones à risque.
Plusieurs blessés par balles dans les festivités caranavalesques
Quelle insouciance ! Lundi 12 février, plusieurs personnes participant au carnaval ont été blessées par balles au Champ de Mars. En dépit des récentes manifestations antigouvernementales émaillées de troubles et des violences des gangs armés, notamment à Port-au-Prince, le conseil exécutif intérimaire jouant le rôle de conseil municipal, a donné le coup d’envoi des festivités. Ce dimanche, le 11 février, des protestataires ont lancé des pierres en direction de bandes à pied, qui voulaient se joindre au carnaval à Petit-Goâve (au sud de Port-au-Prince). Depuis plusieurs années, le carnaval perd de son rayonnement en raison de l’aggravation de la situation sécuritaire et des conditions de vie difficiles de la population. Malgré tout, des défilés de bandes à pied et de danseurs étaient au rendez-vous. D’aucuns y voient une forme de déni, et les gens seraient manipulés par le pouvoir de facto en place. Le Ministère de la culture et de la communication félicite « tous les acteurs impliqués, pour les multiples rôles qu’ils jouent dans la réussite des festivités carnavalesques à travers le pays, notamment celles de Port-au-Prince ». Cependant, selon une protestataire au Champs-de-Mars « il n’y a pas de carnaval. Ils savent qu’ils ne peuvent pas organiser le carnaval, mais cela ne les empêche pas de voler l’argent du carnaval. Cet argent devrait plutôt être utilisé pour venir en aide aux familles déplacées ». Les défilés ont eu lieu près de camps de personnes déplacées. Beaucoup de familles pauvres, déplacées depuis août 2023 de Carrefour-Feuilles, (sud-est de la capitale), sont encore logées dans de très mauvaises conditions à l’ancien Rex Théâtre, au Champ-de-Mars. Une forte présence policière a été remarquée pour sécuriser le déroulement de ces festivités, alors que les autorités rechignent à mobiliser cette même force pour combattre les gangs armés dans le pays.
Vives condamnations après l’exécution d’agents de la BSAP et des brutalités policières contre les journalistes
L’Association militaire d’Haïti met en garde le gouvernement de facto d’Ariel Henry contre un affrontement fratricide entre la Brigade de surveillance des aires protégées (BSAP), la Police Nationale d’Haïti (PNH), les Forces armées d’Haïti (FAd’H), les gangs et de possibles mercenaires. Le 7 février, cinq agents de la BSAP ont été tués par la Police dans des circonstances encore floues, à Laboule, à Pétionville (à l’est de Port-au-Prince). Trois autres membres de cette brigade ont été arrêtés. Par ailleurs, plusieurs associations de journalistes appellent à la protection de ses membres sur le terrain. Elles dénoncent les brutalités policières contre les confrères qui couvraient les manifestations antigouvernementales ces derniers jours. Le 8 février, à Delmas, Jean-Marc Jean a été atteint à un œil par une bonbonne de gaz lacrymogène tirée par la police. Il risque de perdre son œil. Le 7 février, les journalistes Lémy Brutus, Stanley Belford et Ymozan Wilboard, ont été blessés à Jérémie (Sud-Ouest) par des balles tirées par la police. Ce même jour, le matériel de plusieurs travailleurs de la presse a été saisi et endommagé par des policiers au Cap-Haïtien (Nord). Une dizaine d’entre eux ont été victimes de brutalités policières lors de protestations antigouvernementales dans le pays. Alain Charles, un chroniqueur de Radio Poltron, basée à Gros Morne (Artibonite), a été blessé le 7 février par une balle à ses parties génitales lors d’un assaut de gangs armés.
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1637 | mercredi 14 février 2024
TITRES DE LA SEMAINE
- Poursuite des vagues de déplacements forcés de familles par les gangs armés à Port-au-Prince
- Suspension des activités de Rhum Barbancourt, après l’incendie de champs de canne
- Plusieurs blessés par balles dans les festivités caranavalesques
- Vives condamnations après l’exécution d’agents de la BSAP et des brutalités policières contre les journalistes
Poursuite des vagues de déplacements forcés de familles par les gangs armés à Port-au-Prince
Les familles sont sous fortes tensions depuis plusieurs jours à Carrefour (au sud de Port-au-Prince), attaqué par les gangs armés. Au moins deux personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées à Sapotille, le l5 février, dans la commune de Carrefour, lors d’assauts de bandits armés basés à Mariani. Plusieurs familles ont été contraintes d’abandonner leurs maisons. Ces bandits, installés depuis le 1er novembre 2023 à Mariani, tentent d’envahir plusieurs zones de Carrefour, comme Rivière Froide, Bertin, etc. Les chauffeurs de transports publics, qui font la navette entre le Sud d’Haïti et Port-au-Prince, dénoncent que des blindés de la police sont utilisés comme « postes de péage » pour encaisser des droits de passage. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), du 5 au 11 février, ce sont 2 686 personnes, soit 629 familles, qui ont été contraintes à se déplacer dans les communes de Carrefour (sud), Cité Soleil (nord) et Tabarre (nord-est), à cause des attaques de gangs. Plusieurs milliers de familles dans les quartiers de Solino (centre-ville de Port-au-Prince), Carrefour-Feuilles (banlieue sud-est), Mariani (au sud) ont fui leurs maisons, car les gangs tentent d’élargir leurs territoires. Les actes de brutalités se sont révélés accrus dans plus de la moitié des vagues de déplacements forcés de plus de 310 000 personnes en 2023 en Haïti, a relevé l’OIM. La plupart des déplacés en 2023, sont des femmes et des enfants. Au cours de l’année 2023, plus de 8 400 personnes ont été tuées, blessées et/ou kidnappées, a souligné le Bureau intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH). Les Nations-Unies reconnaissent qu’avec plus de 800 personnes tuées, blessées par balles et kidnappées, le mois de janvier 2024 se révèle le plus violent depuis plus de deux ans en Haïti.
Suspension des activités de Rhum Barbancourt, après l’incendie de champs de canne
La société du Rhum Barbancourt déclare être contrainte de suspendre ses activités publiques, après l’incendie de plusieurs champs de canne à sucre, totalisant 8 hectares, lors d’affrontements armés qui ont éclaté depuis plusieurs jours entre gangs rivaux dans la plaine du Cul-de-Sac, à Cité Soleil. Ces conflits se sont poursuivis le 10 février dans les zones de Terre noire et de Blanchard autour de l’enceinte de la distillerie Barbancourt. Cet incendie n’a pas affecté la production. L’entreprise a annoncé, par précaution, la suspension de ses activités comme la distribution gratuite d’eau traitée, l’accès au centre de soins médicaux gratuits, l’utilisation d’aires de jeux en terrains de sports. « Notre inquiétude première demeure la sécurité de nos employés, de leurs familles et des communautés avoisinantes de Barbancourt. Nous continuons de suivre la situation sécuritaire au jour le jour, afin de déterminer quand il sera prudent de rouvrir les activités de la Fondation Barbancourt ». Plusieurs familles sont obligées de quitter leurs domiciles dans ces zones à risque.
Plusieurs blessés par balles dans les festivités caranavalesques
Quelle insouciance ! Lundi 12 février, plusieurs personnes participant au carnaval ont été blessées par balles au Champ de Mars. En dépit des récentes manifestations antigouvernementales émaillées de troubles et des violences des gangs armés, notamment à Port-au-Prince, le conseil exécutif intérimaire jouant le rôle de conseil municipal, a donné le coup d’envoi des festivités. Ce dimanche, le 11 février, des protestataires ont lancé des pierres en direction de bandes à pied, qui voulaient se joindre au carnaval à Petit-Goâve (au sud de Port-au-Prince). Depuis plusieurs années, le carnaval perd de son rayonnement en raison de l’aggravation de la situation sécuritaire et des conditions de vie difficiles de la population. Malgré tout, des défilés de bandes à pied et de danseurs étaient au rendez-vous. D’aucuns y voient une forme de déni, et les gens seraient manipulés par le pouvoir de facto en place. Le Ministère de la culture et de la communication félicite « tous les acteurs impliqués, pour les multiples rôles qu’ils jouent dans la réussite des festivités carnavalesques à travers le pays, notamment celles de Port-au-Prince ». Cependant, selon une protestataire au Champs-de-Mars « il n’y a pas de carnaval. Ils savent qu’ils ne peuvent pas organiser le carnaval, mais cela ne les empêche pas de voler l’argent du carnaval. Cet argent devrait plutôt être utilisé pour venir en aide aux familles déplacées ». Les défilés ont eu lieu près de camps de personnes déplacées. Beaucoup de familles pauvres, déplacées depuis août 2023 de Carrefour-Feuilles, (sud-est de la capitale), sont encore logées dans de très mauvaises conditions à l’ancien Rex Théâtre, au Champ-de-Mars. Une forte présence policière a été remarquée pour sécuriser le déroulement de ces festivités, alors que les autorités rechignent à mobiliser cette même force pour combattre les gangs armés dans le pays.
Vives condamnations après l’exécution d’agents de la BSAP et des brutalités policières contre les journalistes
L’Association militaire d’Haïti met en garde le gouvernement de facto d’Ariel Henry contre un affrontement fratricide entre la Brigade de surveillance des aires protégées (BSAP), la Police Nationale d’Haïti (PNH), les Forces armées d’Haïti (FAd’H), les gangs et de possibles mercenaires. Le 7 février, cinq agents de la BSAP ont été tués par la Police dans des circonstances encore floues, à Laboule, à Pétionville (à l’est de Port-au-Prince). Trois autres membres de cette brigade ont été arrêtés. Par ailleurs, plusieurs associations de journalistes appellent à la protection de ses membres sur le terrain. Elles dénoncent les brutalités policières contre les confrères qui couvraient les manifestations antigouvernementales ces derniers jours. Le 8 février, à Delmas, Jean-Marc Jean a été atteint à un œil par une bonbonne de gaz lacrymogène tirée par la police. Il risque de perdre son œil. Le 7 février, les journalistes Lémy Brutus, Stanley Belford et Ymozan Wilboard, ont été blessés à Jérémie (Sud-Ouest) par des balles tirées par la police. Ce même jour, le matériel de plusieurs travailleurs de la presse a été saisi et endommagé par des policiers au Cap-Haïtien (Nord). Une dizaine d’entre eux ont été victimes de brutalités policières lors de protestations antigouvernementales dans le pays. Alain Charles, un chroniqueur de Radio Poltron, basée à Gros Morne (Artibonite), a été blessé le 7 février par une balle à ses parties génitales lors d’un assaut de gangs armés.
UNE SEMAINE EN HAÏTI
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1636 | mercredi 07 février 2024
TITRES DE LA SEMAINE
Grande incertitude politique sur l’après 7 février en Haïti
La date du 7 février, qui marque le 38e anniversaire de la chute de la dictature des Duvalier (1986), devrait être la fin de gestion de l’équipe de facto d’Ariel Henry. Le 7 février est la date retenue pour les passations de pouvoir en Haïti. 30 mois de gestion calamiteuse et catastrophique, avec un niveau de plus en plus élevé de criminalité qui bloque le fonctionnement de toutes les activités socioéconomiques en Haïti. Malgré l’absence de résultats à tous les niveaux, ce gouvernement illégitime est toujours appuyé par les Nations-Unies et la Communauté internationale. C’est contre cette situation de terreur et de criminalité que des milliers de personnes s’élèvent depuis plusieurs semaines, en exigeant la démission de l’équipe de facto. Des barricades de pneus enflammés sont érigées dans plusieurs villes. La Police Nationale réprime brutalement, à coups de gaz lacrymogènes, les mouvements de rues qui s’étendent à travers le pays. Après l’assassinat, la semaine dernière, de 5 personnes dans la Grande Anse, des bandits armés ont tué 2 personnes et en ont blessé plusieurs autres lors d’assauts à Mariani, le 5 février. Plusieurs familles ont été contraintes d’abandonner leurs maisons pour aller se réfugier chez des proches. Depuis plusieurs jours, des tirs nourris d’armes à feu retentissent à Carrefour. Le 5 février encore, des dizaines de personnes, kidnappées le 31 janvier, ont été libérées par des gangs contre rançon. Le même jour, une personne a été tuée par balle et plusieurs autres blessées, lors d’une manifestation antigouvernementale aux Cayes (Sud). Les 5 et 6 février, les activités ont été paralysées au Cap-Haïtien (Nord), aux Gonaïves (Artibonite), à Port-de-Paix (Nord-Ouest), à Ouanaminthe (Nord-Est) et dans une grande partie du pays par un mouvement de grande ampleur de protestations antigouvernementales. Dans plusieurs villes du pays, y compris Port-au-Prince, des agents de la Brigade de surveillance des aires protégées (BSAP), qui relève du Ministère de l’environnement, circulent lourdement armés et supportent Guy Philippe, qui a passé 6 années en prison aux États-Unis pour blanchiment d’argent et trafic de drogue. Le 6 février, des échanges de tirs ont eu lieu devant le commissariat de police de Pétionville (à l’est de Port-au-Prince) entre des agents de cette brigade et des policiers.
Troisième semaine de perturbation des activités scolaires
Les activités scolaires sont encore paralysées ce lundi 5 février à Port-au-Prince, et en province, pour une troisième semaine consécutive de grève générale et de mobilisations contre la criminalité et pour exiger le départ du gouvernement de facto. Les établissements scolaires sont fermés, en raison de la situation sécuritaire. La plupart des responsables d’écoles ont demandé aux parents de ne pas y envoyer leurs enfants. Des rafales ont été entendues, tôt ce lundi, dans certains quartiers, comme Solino, Delmas 24, Nazon, Christ-Roi, etc. Un ralentissement de la circulation automobile est nettement visible à Port-au-Prince. Des patrouilles policières sont positionnées sur plusieurs axes du centre-ville à l’approche de la date du 7 février. Le commerce formel et informel fonctionne normalement. Dans ce contexte délétère, l’ambassade du Canada en Haïti a annoncé sa fermeture aux visiteurs le 5 février, indiquant que « les opérations se poursuivent, mais que tous les rendez-vous en personne sont annulés ». Beaucoup d’organisations internationales ont également exhorté leurs personnels à observer une certaine prudence et à travailler en distanciel dans la mesure du possible. Ce 5 février également, plusieurs routes sont bloquées aux Cayes (Sud) par des barricades de pierres et de pneus enflammés Du 4 au 6 février, à Port-au-Prince, la police a violemment dispersé plusieurs manifestations à coups de gaz lacrymogènes Elles ont rassemblé des centaines de contestataires, dont des militants politiques, pour exiger le départ d’Ariel Henry.
Fermeture de plus d’un millier d’écoles en Haïti, à cause de la terreur des gangs
La Coalition de la jeunesse haïtienne pour l’intégration (COJHIT) alerte, dans une enquête, sur un véritable désastre scolaire qui met en péril le devenir de plusieurs milliers d’enfants et de jeunes. La dégradation du climat sécuritaire en Haïti, notamment à Port-au-Prince, a provoqué la fermeture brutale de très nombreux établissements publics et privés. Situés au bas de Delmas, à Bel Air, La Saline et Carrefour Feuilles, ils sont affectés par les manœuvres criminelles des gangs armés. Les écoles congréganistes sont également touchées. Dans une circulaire, l’institution Sainte Rose de Lima (les Sœurs de Lalue / avenue John Brown), à Port-au-Prince, annonce la suspension de ses cours, après qu’une balle perdue a heurté la fenêtre d’une salle de classe avant de retomber sur la cour de récréation. Après le kidnapping, le 19 janvier à Port-au-Prince, de 6 religieuses finalement libérées le 24 janvier, la congrégation des Sœurs de Sainte Anne avait décidé de suspendre les cours de tous ses établissements dans le pays.
Plus de trois mille personnes déplacées en 6 jours à Pernier et Cité Soleil, selon l’OIM
1 398 personnes à Pernier, 1 239 autres au wharf de la Saline ainsi que 677 à Drouillard, ont été contraintes de se déplacer à cause des violences perpétrées ces derniers jours par les gangs armés, selon un décompte de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). « La majorité des déplacés (60%) se sont réfugiés dans des familles d’accueil et 40% dans des sites ». 1 331 personnes se trouvent dans 4 sites d’hébergement. Les attaques à Pernier et Drouillard ont débuté le 30 janvier et au wharf de la Saline le 27 janvier. Une dizaine de personnes auraient été tuées à Pernier et des dizaines d’autres à Cité Soleil, lors des affrontements entre ces gangs.
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1636 | mercredi 07 février 2024
TITRES DE LA SEMAINE
- Grande incertitude politique sur l’après 7 février en Haïti
- Troisième semaine de perturbation des activités scolaires
- Fermeture de plus d’un millier d’écoles en Haïti, à cause de la terreur des gangs
- Plus de trois mille personnes déplacées en 6 jours à Pernier et Cité Soleil, selon l’OIM
Grande incertitude politique sur l’après 7 février en Haïti
La date du 7 février, qui marque le 38e anniversaire de la chute de la dictature des Duvalier (1986), devrait être la fin de gestion de l’équipe de facto d’Ariel Henry. Le 7 février est la date retenue pour les passations de pouvoir en Haïti. 30 mois de gestion calamiteuse et catastrophique, avec un niveau de plus en plus élevé de criminalité qui bloque le fonctionnement de toutes les activités socioéconomiques en Haïti. Malgré l’absence de résultats à tous les niveaux, ce gouvernement illégitime est toujours appuyé par les Nations-Unies et la Communauté internationale. C’est contre cette situation de terreur et de criminalité que des milliers de personnes s’élèvent depuis plusieurs semaines, en exigeant la démission de l’équipe de facto. Des barricades de pneus enflammés sont érigées dans plusieurs villes. La Police Nationale réprime brutalement, à coups de gaz lacrymogènes, les mouvements de rues qui s’étendent à travers le pays. Après l’assassinat, la semaine dernière, de 5 personnes dans la Grande Anse, des bandits armés ont tué 2 personnes et en ont blessé plusieurs autres lors d’assauts à Mariani, le 5 février. Plusieurs familles ont été contraintes d’abandonner leurs maisons pour aller se réfugier chez des proches. Depuis plusieurs jours, des tirs nourris d’armes à feu retentissent à Carrefour. Le 5 février encore, des dizaines de personnes, kidnappées le 31 janvier, ont été libérées par des gangs contre rançon. Le même jour, une personne a été tuée par balle et plusieurs autres blessées, lors d’une manifestation antigouvernementale aux Cayes (Sud). Les 5 et 6 février, les activités ont été paralysées au Cap-Haïtien (Nord), aux Gonaïves (Artibonite), à Port-de-Paix (Nord-Ouest), à Ouanaminthe (Nord-Est) et dans une grande partie du pays par un mouvement de grande ampleur de protestations antigouvernementales. Dans plusieurs villes du pays, y compris Port-au-Prince, des agents de la Brigade de surveillance des aires protégées (BSAP), qui relève du Ministère de l’environnement, circulent lourdement armés et supportent Guy Philippe, qui a passé 6 années en prison aux États-Unis pour blanchiment d’argent et trafic de drogue. Le 6 février, des échanges de tirs ont eu lieu devant le commissariat de police de Pétionville (à l’est de Port-au-Prince) entre des agents de cette brigade et des policiers.
Troisième semaine de perturbation des activités scolaires
Les activités scolaires sont encore paralysées ce lundi 5 février à Port-au-Prince, et en province, pour une troisième semaine consécutive de grève générale et de mobilisations contre la criminalité et pour exiger le départ du gouvernement de facto. Les établissements scolaires sont fermés, en raison de la situation sécuritaire. La plupart des responsables d’écoles ont demandé aux parents de ne pas y envoyer leurs enfants. Des rafales ont été entendues, tôt ce lundi, dans certains quartiers, comme Solino, Delmas 24, Nazon, Christ-Roi, etc. Un ralentissement de la circulation automobile est nettement visible à Port-au-Prince. Des patrouilles policières sont positionnées sur plusieurs axes du centre-ville à l’approche de la date du 7 février. Le commerce formel et informel fonctionne normalement. Dans ce contexte délétère, l’ambassade du Canada en Haïti a annoncé sa fermeture aux visiteurs le 5 février, indiquant que « les opérations se poursuivent, mais que tous les rendez-vous en personne sont annulés ». Beaucoup d’organisations internationales ont également exhorté leurs personnels à observer une certaine prudence et à travailler en distanciel dans la mesure du possible. Ce 5 février également, plusieurs routes sont bloquées aux Cayes (Sud) par des barricades de pierres et de pneus enflammés Du 4 au 6 février, à Port-au-Prince, la police a violemment dispersé plusieurs manifestations à coups de gaz lacrymogènes Elles ont rassemblé des centaines de contestataires, dont des militants politiques, pour exiger le départ d’Ariel Henry.
Fermeture de plus d’un millier d’écoles en Haïti, à cause de la terreur des gangs
La Coalition de la jeunesse haïtienne pour l’intégration (COJHIT) alerte, dans une enquête, sur un véritable désastre scolaire qui met en péril le devenir de plusieurs milliers d’enfants et de jeunes. La dégradation du climat sécuritaire en Haïti, notamment à Port-au-Prince, a provoqué la fermeture brutale de très nombreux établissements publics et privés. Situés au bas de Delmas, à Bel Air, La Saline et Carrefour Feuilles, ils sont affectés par les manœuvres criminelles des gangs armés. Les écoles congréganistes sont également touchées. Dans une circulaire, l’institution Sainte Rose de Lima (les Sœurs de Lalue / avenue John Brown), à Port-au-Prince, annonce la suspension de ses cours, après qu’une balle perdue a heurté la fenêtre d’une salle de classe avant de retomber sur la cour de récréation. Après le kidnapping, le 19 janvier à Port-au-Prince, de 6 religieuses finalement libérées le 24 janvier, la congrégation des Sœurs de Sainte Anne avait décidé de suspendre les cours de tous ses établissements dans le pays.
Plus de trois mille personnes déplacées en 6 jours à Pernier et Cité Soleil, selon l’OIM
1 398 personnes à Pernier, 1 239 autres au wharf de la Saline ainsi que 677 à Drouillard, ont été contraintes de se déplacer à cause des violences perpétrées ces derniers jours par les gangs armés, selon un décompte de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). « La majorité des déplacés (60%) se sont réfugiés dans des familles d’accueil et 40% dans des sites ». 1 331 personnes se trouvent dans 4 sites d’hébergement. Les attaques à Pernier et Drouillard ont débuté le 30 janvier et au wharf de la Saline le 27 janvier. Une dizaine de personnes auraient été tuées à Pernier et des dizaines d’autres à Cité Soleil, lors des affrontements entre ces gangs.
Le CHF exprime ses inquiétudes face au risque d’éclatement d’émeutes violentes en Haïti à l’approche du 7 février
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni le 25 janvier pour faire un point sur la situation toujours aussi désastreuse en Haïti, en proie aux gangs armés. Encore une fois, les grandes organisations internationales sont au chevet de ce pays au bord du gouffre et n’ont toujours pas pris les bonnes décisions pour faire cesser au plus vite cet état de fait. Les rapports officiels des unes et des autres soulignent la situation sécuritaire, humanitaire et sanitaire dramatique d’Haïti qui est engendrée actuellement par une augmentation constante des assassinats et des kidnappings, ainsi que par l’extrême violence des gangs. L’instabilité chronique et cette violence ont contribué à la flambée des prix et à l’insécurité alimentaire. La moitié de la population ne mange pas à sa faim. Les conséquences de cette grave crise vont bien au-delà des frontières d’Haïti avec une augmentation exponentielle du nombre de migrants haïtiens vers les pays voisins. Lors de cette réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU, la directrice exécutive de l’organisation internationale Human Rights Watch, Tirana Hassan, a considéré que « L’ONU a commis de nombreuses erreurs en Haïti. C’est l’occasion de bien faire les choses, de soutenir les efforts haïtiens en faveur d’une gouvernance démocratique et du respect des droits humains, et de mettre fin aux cycles mortels de violences et d’abus ».
L’Unicef en Haïti déplore cette insécurité grandissante qui paralyse le système éducatif. Des groupes armés pillent des écoles, le matériel scolaire et les sacs de nourriture prévus pour les repas. Les parents n’ont plus les moyens d’y envoyer leurs enfants qui sont traumatisés par la situation. Beaucoup d’écoles et d’universités sont partiellement fermées depuis la rentrée qui aurait dû se faire en septembre. Des élèves et des enseignants ont été atteints par des balles perdues. Les membres des gangs ont également recours à la violence sexuelle contre les filles et les femmes enlevées, pour soumettre la population et pousser les familles à payer une rançon. Selon l’OIM, environ 300 000 personnes ont fui leurs maisons et se sont installées dans des camps de fortune.
Ariel Henry, le premier ministre de facto, a été nommé le 6 juillet 2021. Il est toujours appuyé par le Core Group (constitué par l'Allemagne, le Brésil, le Canada, l'Espagne, les États-Unis, la France, l'Union européenne), et les visites régulières des émissaires de l'Organisation des États américains, de la CARICOM et de l'ONU n’ont pas permis à ce jour de trouver une solution haïtienne à la crise. L'ingérence des puissances occidentales, particulièrement des États-Unis, dans le processus de sa désignation a été dénoncée depuis toutes ces années par des centaines d’organisations de la société civile haïtienne. Pour 2023, Ariel Henry avait promis des élections libres dans un pays apaisé et une lutte acharnée contre la criminalité des gangs armés et la corruption. Nous constatons avec amertume qu’il n’en est rien. Il a seulement obtenu la décision du Conseil de Sécurité de l’ONU pour le déploiement d’une éventuelle « Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) », dirigée par le Kenya. Mais la Haute Cour de ce pays a jugé, le 26 janvier, inconstitutionnel de déployer des policiers en dehors de son territoire sans accord de réciprocité avec le pays concerné.
Le journal haïtien Le Nouvelliste du 29 janvier 2024 nous informe que “ La ville du Cap-Haïtien a été le théâtre, le lundi 29 janvier 2024, d'une grande manifestation à l'initiative du leader [du parti politique]” Pitit Dessalines, Moïse Jean Charles. Des milliers de personnes se sont rassemblées pour exprimer leur mécontentement et réclamer la démission du Premier ministre Ariel Henry avant le 7 février 2024. “[...] [Il] a appelé ses partisans à tout détruire, promettant de reconstruire le pays une fois qu'il serait président. [...]”
Le Collectif Haïti de France craint que la prochaine crise risque d’être déclenchée le 7 février. En effet, cette date symbolique marque la fin de la dictature des Duvalier père et fils de 1957 à 1986, et c’est celle qui a été retenue pour les passations de pouvoir en Haïti.
Ce que nous pouvons retenir c’est que les efforts déployés par la communauté internationale sont apparemment concentrés autour du soutien de ce premier ministre illégitime au-delà du 7 février 2024, date de la fin de la transition politique.
Nous appelons les dirigeants de notre pays, les responsables des institutions européennes et les directeurs des services de l’ONU concernés à prendre conscience de l’échec des solutions appliquées en Haïti depuis de si nombreuses années, qui n’ont permis aucune amélioration réelle de la vie de la population, ni l’assainissement durable de la politique du pays. Les Haïtiens et les Haïtiennes savent très bien de quoi ils ont besoin, la communauté internationale ne peut et ne doit pas leur imposer indéfiniment sa vision. Il y a une possibilité d’une autre gouvernance qui a été déjà proposée, une opportunité de changement à saisir rapidement.
Pour le Collectif Haïti de France, Ornella Braceschi, présidente
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni le 25 janvier pour faire un point sur la situation toujours aussi désastreuse en Haïti, en proie aux gangs armés. Encore une fois, les grandes organisations internationales sont au chevet de ce pays au bord du gouffre et n’ont toujours pas pris les bonnes décisions pour faire cesser au plus vite cet état de fait. Les rapports officiels des unes et des autres soulignent la situation sécuritaire, humanitaire et sanitaire dramatique d’Haïti qui est engendrée actuellement par une augmentation constante des assassinats et des kidnappings, ainsi que par l’extrême violence des gangs. L’instabilité chronique et cette violence ont contribué à la flambée des prix et à l’insécurité alimentaire. La moitié de la population ne mange pas à sa faim. Les conséquences de cette grave crise vont bien au-delà des frontières d’Haïti avec une augmentation exponentielle du nombre de migrants haïtiens vers les pays voisins. Lors de cette réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU, la directrice exécutive de l’organisation internationale Human Rights Watch, Tirana Hassan, a considéré que « L’ONU a commis de nombreuses erreurs en Haïti. C’est l’occasion de bien faire les choses, de soutenir les efforts haïtiens en faveur d’une gouvernance démocratique et du respect des droits humains, et de mettre fin aux cycles mortels de violences et d’abus ».
L’Unicef en Haïti déplore cette insécurité grandissante qui paralyse le système éducatif. Des groupes armés pillent des écoles, le matériel scolaire et les sacs de nourriture prévus pour les repas. Les parents n’ont plus les moyens d’y envoyer leurs enfants qui sont traumatisés par la situation. Beaucoup d’écoles et d’universités sont partiellement fermées depuis la rentrée qui aurait dû se faire en septembre. Des élèves et des enseignants ont été atteints par des balles perdues. Les membres des gangs ont également recours à la violence sexuelle contre les filles et les femmes enlevées, pour soumettre la population et pousser les familles à payer une rançon. Selon l’OIM, environ 300 000 personnes ont fui leurs maisons et se sont installées dans des camps de fortune.
Ariel Henry, le premier ministre de facto, a été nommé le 6 juillet 2021. Il est toujours appuyé par le Core Group (constitué par l'Allemagne, le Brésil, le Canada, l'Espagne, les États-Unis, la France, l'Union européenne), et les visites régulières des émissaires de l'Organisation des États américains, de la CARICOM et de l'ONU n’ont pas permis à ce jour de trouver une solution haïtienne à la crise. L'ingérence des puissances occidentales, particulièrement des États-Unis, dans le processus de sa désignation a été dénoncée depuis toutes ces années par des centaines d’organisations de la société civile haïtienne. Pour 2023, Ariel Henry avait promis des élections libres dans un pays apaisé et une lutte acharnée contre la criminalité des gangs armés et la corruption. Nous constatons avec amertume qu’il n’en est rien. Il a seulement obtenu la décision du Conseil de Sécurité de l’ONU pour le déploiement d’une éventuelle « Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) », dirigée par le Kenya. Mais la Haute Cour de ce pays a jugé, le 26 janvier, inconstitutionnel de déployer des policiers en dehors de son territoire sans accord de réciprocité avec le pays concerné.
Le journal haïtien Le Nouvelliste du 29 janvier 2024 nous informe que “ La ville du Cap-Haïtien a été le théâtre, le lundi 29 janvier 2024, d'une grande manifestation à l'initiative du leader [du parti politique]” Pitit Dessalines, Moïse Jean Charles. Des milliers de personnes se sont rassemblées pour exprimer leur mécontentement et réclamer la démission du Premier ministre Ariel Henry avant le 7 février 2024. “[...] [Il] a appelé ses partisans à tout détruire, promettant de reconstruire le pays une fois qu'il serait président. [...]”
Le Collectif Haïti de France craint que la prochaine crise risque d’être déclenchée le 7 février. En effet, cette date symbolique marque la fin de la dictature des Duvalier père et fils de 1957 à 1986, et c’est celle qui a été retenue pour les passations de pouvoir en Haïti.
Ce que nous pouvons retenir c’est que les efforts déployés par la communauté internationale sont apparemment concentrés autour du soutien de ce premier ministre illégitime au-delà du 7 février 2024, date de la fin de la transition politique.
Nous appelons les dirigeants de notre pays, les responsables des institutions européennes et les directeurs des services de l’ONU concernés à prendre conscience de l’échec des solutions appliquées en Haïti depuis de si nombreuses années, qui n’ont permis aucune amélioration réelle de la vie de la population, ni l’assainissement durable de la politique du pays. Les Haïtiens et les Haïtiennes savent très bien de quoi ils ont besoin, la communauté internationale ne peut et ne doit pas leur imposer indéfiniment sa vision. Il y a une possibilité d’une autre gouvernance qui a été déjà proposée, une opportunité de changement à saisir rapidement.
Pour le Collectif Haïti de France, Ornella Braceschi, présidente
UNE SEMAINE EN HAÏTI
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1635 | mercredi 31 janvier 2024
TITRES DE LA SEMAINE
Les mouvements de rue, parfois émaillés de violences, se multiplient depuis plusieurs jours dans plusieurs villes de province pour exiger le départ du premier ministre de facto Ariel Henry. Celles-ci ont provoqué des perturbations des commerces, des écoles et des transports. Deux personnes auraient trouvé la mort, lors de protestations dans le département du Nord-Est. Au Cap-Haïtien, aux Cayes, à Ouanaminthe et Petit-Goâve, des manifestants ont dressé des barricades de pneus enflammés dans les rues. Le 29 janvier, à l’appel du dirigeant du parti politique Pitit Dessalines, Moïse Jean-Charles, une manifestation pour réclamer la démission d’Ariel Henry avant le 7 février, a rassemblé des milliers de personnes au Cap-Haïtien. Ce même jour, dans la commune des Roseaux (Grande Anse), Gilbert Merzier a été tué par balle lors d’une intervention musclée de la Police Nationale d’Haïti pour disperser la foule. Sa mort porte à cinq le nombre de personnes tuées depuis le début des mouvements de protestations dans la Grande Anse contre le gouvernement de facto. À Jérémie, le journaliste Xavier Charlemagne, de Radio Lanbi, a été blessé au pied, lors de la dispersion des manifestants. Quatre personnes ont été tuées par balles et plusieurs autres blessées, lors d’une fusillade le 22 janvier également à Jérémie, lors d’une protestation anti-gouvernementale. Des violences sont également enregistrées, quelques jours après la décision du gouvernement de nommer de nouveaux dirigeants à la délégation départementale et au conseil exécutif intérimaire de cette ville. Lors d’une conférence de presse à Jérémie le 29 janvier, les agents de la Brigade de surveillance des aires protégées (BSAP) ont déclaré appuyer les mobilisations anti-gouvernementales, visant à libérer Haïti et ont réitéré leur soutien à l’ancien officier de police Guy Philippe et Jeantel Joseph, ex-directeur général de l’Agence nationale des aires protégées (ANAP). Selon un communiqué du gouvernement de facto d’Ariel Henry, « Les agents environnementaux de la BSAP ne sont plus autorisés à circuler avec armes et uniformes ».
Écoles paralysées, commerce au ralenti, tensions...
La grève générale de 3 jours a pris fin ce mercredi 31 janvier pour permettre aux élèves de revenir en classe. Mais, les organisations syndicales projettent 3 autres journées de grève générale la semaine prochaine. Les gens sont restés chez eux et cela a causé une paralysie des activités, pendant que de violentes tensions sont observées dans plusieurs villes de province. Beaucoup d’établissements scolaires ont gardé leurs portes fermées à Port-au-Prince, où la circulation a été très réduite, les magasins fermés et le commerce informel absent. Beaucoup d’élèves étaient également renvoyés chez eux. Des entreprises, comme les banques et les stations-services, ont ouvert très tard dans la journée. Des patrouilles de police sillonnaient les rues dans certains endroits stratégiques. En fin de semaine dernière, des gens ont tenté de se ravitailler en prévision d’éventuelles turbulences à l’approche du 7 février.
Human Rights Watch souhaite une réponse internationale urgente contre les niveaux de violence terrifiants
La directrice exécutive de l’organisation internationale Human Rights Watch (HRW), l’Australienne Tirana Hassan, déplore les niveaux de violence terrifiants, auxquels sont confrontés les Haïtiennes et Haïtiens, dans un discours prononcé lors d’une réunion, le 25 janvier, au Conseil de sécurité de l’ONU sur la crise en Haïti. « Chaque jour qui passe, sans une augmentation significative du soutien international pour répondre à tous les aspects de la crise, met davantage de vies en danger » en Haïti, prévient-elle. « L’ONU a commis de nombreuses erreurs en Haïti. C’est l’occasion de bien faire les choses, de soutenir les efforts haïtiens en faveur d’une gouvernance démocratique et du respect des droits humains, et de mettre fin aux cycles mortels de violences et d’abus ». HRW rapporte que de nombreuses personnes ont déclaré ne voir aucune alternative au soutien international, en dépit des échecs et des abus associés aux interventions internationales passées en Haïti.
Violences des gangs : Brutalités accrues dans plus de 50% des déplacements forcés de plus de 310 000 personnes en 2023, relève l’OIM
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) signale que « L’extrême brutalité, à laquelle sont confrontés les Haïtiennes et Haïtiens, aggrave les profondes inégalités, les niveaux élevés de privation des besoins humains fondamentaux et un environnement sécuritaire fragmenté. 94% des personnes déplacées en Haïti sont originaires du département de l’Ouest, la capitale en étant la principale source ». Selon la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM, rendue publique en octobre 2023 à Genève, la plupart des personnes déplacées, à cause de la terreur des gangs armés en 2023 en Haïti, sont des femmes et des enfants. Ces milliers de personnes se trouvent dans des installations spontanées et des centres collectifs inadéquats et précaires, dorment dans la rue et sont entassées dans des salles de classes. « Les conditions dans les sites improvisés en Haïti sont extrêmement précaires, exposant les personnes déplacées internes à une plus grande vulnérabilité et à de nouvelles formes de violence ».
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No 1635 | mercredi 31 janvier 2024
TITRES DE LA SEMAINE
- Intensification des manifestations antigouvernementales émaillées de violences dans plusieurs villes
- Écoles paralysées, commerce au ralenti, tensions...
- Human Rights Watch souhaite une réponse internationale urgente contre les niveaux de violence terrifiants
- Violences des gangs : Brutalités accrues dans plus de 50% des déplacements forcés de plus de 310 000 personnes en 2023, relève l’OIM
Les mouvements de rue, parfois émaillés de violences, se multiplient depuis plusieurs jours dans plusieurs villes de province pour exiger le départ du premier ministre de facto Ariel Henry. Celles-ci ont provoqué des perturbations des commerces, des écoles et des transports. Deux personnes auraient trouvé la mort, lors de protestations dans le département du Nord-Est. Au Cap-Haïtien, aux Cayes, à Ouanaminthe et Petit-Goâve, des manifestants ont dressé des barricades de pneus enflammés dans les rues. Le 29 janvier, à l’appel du dirigeant du parti politique Pitit Dessalines, Moïse Jean-Charles, une manifestation pour réclamer la démission d’Ariel Henry avant le 7 février, a rassemblé des milliers de personnes au Cap-Haïtien. Ce même jour, dans la commune des Roseaux (Grande Anse), Gilbert Merzier a été tué par balle lors d’une intervention musclée de la Police Nationale d’Haïti pour disperser la foule. Sa mort porte à cinq le nombre de personnes tuées depuis le début des mouvements de protestations dans la Grande Anse contre le gouvernement de facto. À Jérémie, le journaliste Xavier Charlemagne, de Radio Lanbi, a été blessé au pied, lors de la dispersion des manifestants. Quatre personnes ont été tuées par balles et plusieurs autres blessées, lors d’une fusillade le 22 janvier également à Jérémie, lors d’une protestation anti-gouvernementale. Des violences sont également enregistrées, quelques jours après la décision du gouvernement de nommer de nouveaux dirigeants à la délégation départementale et au conseil exécutif intérimaire de cette ville. Lors d’une conférence de presse à Jérémie le 29 janvier, les agents de la Brigade de surveillance des aires protégées (BSAP) ont déclaré appuyer les mobilisations anti-gouvernementales, visant à libérer Haïti et ont réitéré leur soutien à l’ancien officier de police Guy Philippe et Jeantel Joseph, ex-directeur général de l’Agence nationale des aires protégées (ANAP). Selon un communiqué du gouvernement de facto d’Ariel Henry, « Les agents environnementaux de la BSAP ne sont plus autorisés à circuler avec armes et uniformes ».
Écoles paralysées, commerce au ralenti, tensions...
La grève générale de 3 jours a pris fin ce mercredi 31 janvier pour permettre aux élèves de revenir en classe. Mais, les organisations syndicales projettent 3 autres journées de grève générale la semaine prochaine. Les gens sont restés chez eux et cela a causé une paralysie des activités, pendant que de violentes tensions sont observées dans plusieurs villes de province. Beaucoup d’établissements scolaires ont gardé leurs portes fermées à Port-au-Prince, où la circulation a été très réduite, les magasins fermés et le commerce informel absent. Beaucoup d’élèves étaient également renvoyés chez eux. Des entreprises, comme les banques et les stations-services, ont ouvert très tard dans la journée. Des patrouilles de police sillonnaient les rues dans certains endroits stratégiques. En fin de semaine dernière, des gens ont tenté de se ravitailler en prévision d’éventuelles turbulences à l’approche du 7 février.
Human Rights Watch souhaite une réponse internationale urgente contre les niveaux de violence terrifiants
La directrice exécutive de l’organisation internationale Human Rights Watch (HRW), l’Australienne Tirana Hassan, déplore les niveaux de violence terrifiants, auxquels sont confrontés les Haïtiennes et Haïtiens, dans un discours prononcé lors d’une réunion, le 25 janvier, au Conseil de sécurité de l’ONU sur la crise en Haïti. « Chaque jour qui passe, sans une augmentation significative du soutien international pour répondre à tous les aspects de la crise, met davantage de vies en danger » en Haïti, prévient-elle. « L’ONU a commis de nombreuses erreurs en Haïti. C’est l’occasion de bien faire les choses, de soutenir les efforts haïtiens en faveur d’une gouvernance démocratique et du respect des droits humains, et de mettre fin aux cycles mortels de violences et d’abus ». HRW rapporte que de nombreuses personnes ont déclaré ne voir aucune alternative au soutien international, en dépit des échecs et des abus associés aux interventions internationales passées en Haïti.
Violences des gangs : Brutalités accrues dans plus de 50% des déplacements forcés de plus de 310 000 personnes en 2023, relève l’OIM
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) signale que « L’extrême brutalité, à laquelle sont confrontés les Haïtiennes et Haïtiens, aggrave les profondes inégalités, les niveaux élevés de privation des besoins humains fondamentaux et un environnement sécuritaire fragmenté. 94% des personnes déplacées en Haïti sont originaires du département de l’Ouest, la capitale en étant la principale source ». Selon la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM, rendue publique en octobre 2023 à Genève, la plupart des personnes déplacées, à cause de la terreur des gangs armés en 2023 en Haïti, sont des femmes et des enfants. Ces milliers de personnes se trouvent dans des installations spontanées et des centres collectifs inadéquats et précaires, dorment dans la rue et sont entassées dans des salles de classes. « Les conditions dans les sites improvisés en Haïti sont extrêmement précaires, exposant les personnes déplacées internes à une plus grande vulnérabilité et à de nouvelles formes de violence ».
UNE SEMAINE EN HAÏTI
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1634 | mercredi 24 janvier 2024
TITRES DE LA SEMAINE
En signe de protestation contre le kidnapping du 19 janvier, la résidence provinciale de la Congrégation des Sœurs de Sainte-Anne décide de fermer, à partir du 22 janvier, toutes les écoles dirigées par ses religieuses, sur le territoire. L’Archevêché de Port-au-Prince et la Conférence haïtienne des religieux (CHR) demandent de prendre les mesures nécessaires pour éradiquer les fléaux du kidnapping et de la violence des groupes armés en Haïti. L’enlèvement de ces six religieuses, avec le chauffeur et un enseignant « nous plonge dans l’inquiétude et dans l’angoisse ». La CHR leur demande de les libérer sans condition, ils appellent les ravisseurs à arrêter « de violer les droits de la population de circuler librement et en toute sécurité dans son pays ». De tels fléaux « plongent le pays dans une situation de plus en plus confuse et chaotique ». A l’issue de l’Angélus, le dimanche 21 janvier, le Pape François a dit apprendre « avec tristesse la nouvelle de l’enlèvement, en Haïti, d’un groupe de personnes, dont six religieuses », tout en demandant leur libération, a rapporté le Vatican News. L’évêque d’Anse-à-Veau et Miragoâne, Mgr Pierre-André Dumas, a aussi condamné « avec vigueur et fermeté, cet ultime acte odieux et barbare, qui ne respecte même pas la dignité de ces femmes consacrées qui se donnent à cœur joie complètement à Dieu, pour éduquer et former les jeunes, les plus pauvres et les vulnérables de notre société ». Dans une note du 21 janvier, l’Office de la protection du citoyen (OPC) voit ce kidnapping comme une incitation à la souillure et à la profanation généralisée. Il a été perpétré par des individus lourdement armés, près de Carrefour Feuilles, où plusieurs milliers de familles sont chassées de leurs domiciles par des gangs armés depuis août 2023. Les kidnappings contre rançons connaissent une recrudescence à Port-au-Prince, depuis plusieurs mois.
Près de 5 000 morts en 2023 en Haïti, l’ONU est consternée
Dans un rapport publié le 23 janvier, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, indique que le nombre d’homicides a plus que doublé en Haïti en 2023, avec près de
5 000 personnes tuées. Il se dit « consterné par le niveau stupéfiant de la violence des gangs armés, qui continue de s’aggraver et qui détruit la vie des Haïtiennes et Haïtiens, en particulier à Port-au-Prince ». Il dénonce aussi la poursuite des meurtres, violences sexuelles et enlèvements commis par les bandes organisées, en toute impunité, notamment contre les femmes et les jeunes filles. Face à cette grave crise sécuritaire et humanitaire, le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé le 2 octobre 2023, l’envoi en Haïti d’une mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya pour aider la Police Nationale d’Haïti à combattre les gangs armés. La Haute cour de Nairobi doit se prononcer le 26 janvier, sur le recours d’un membre de l’opposition au déploiement de cette mission. Pour avoir « un impact durable », elle devra être accompagnée d’une « consolidation des systèmes judiciaire et pénitentiaire », ainsi que de solutions pour faire face à « l’usure de la police ». Le rapport onusien fait état d’une diminution « à un rythme alarmant » des effectifs de la Police Nationale d’Haïti.
3 présumés bandits ont été tués, un véhicule et beaucoup de munitions ont été confisqués par la police à Port-au-Prince
Dans des échanges de tirs avec une patrouille de police, trois présumés bandits « ont été mortellement blessés » le 19 janvier, à l’avenue Mgr. Guilloux. L’un des 4 suspects qui étaient dans une voiture, a ouvert le feu sur la patrouille. Il a pu s’enfuir en se mêlant à la foule qui courait pour se protéger. Le véhicule a été récupéré par la police, il « transportait une grande quantité de munitions en provenance de Gran Ravin vers Bel Air », souligne la PNH. Depuis plusieurs jours, les habitants des quartiers de Solino, de Delmas 24 et de Delmas 18 sont très inquiets face à d’autres éventuelles attaques de gangs armés.
La 17e édition du Pap Jazz est de retour à Port-au-Prince, du 25 au 28 janvier
En 2023, le festival a eu lieu au Cap-Haïtien, en hommage à Toussaint Louverture à l’occasion des 280 ans de la naissance de ce héros de l’indépendance. Mais, cette année 2024, le festival international de jazz de Port-au-Prince (PapJazz) aura bien lieu à Port-au-Prince. « Si son format est un peu différent cette année, par la force des choses, l’esprit du PapJazz demeure inchangé ». Mélina Sandler, la directrice générale de la Fondation Haïti Jazz, assure que depuis 17 années (2007), le festival de Jazz de Port-au-Prince est devenu un rendez-vous incontournable. « Normalement le festival dure huit jours, mais cette fois-ci il s’étendra sur quatre jours, car la situation économique est complexe. Le festival montrera le meilleur de la musique haïtienne, internationale et de nos artistes, il y aura des ateliers pour les jeunes musiciens ».
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
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No 1634 | mercredi 24 janvier 2024
TITRES DE LA SEMAINE
- Kidnapping de 8 personnes dont 6 religieuses, l’Archevêché de Port-au-Prince, la CHR et plusieurs autres institutions appellent à éradiquer ce fléau
- Près de 5 000 morts en 2023 en Haïti, l’ONU est consternée
- 3 présumés bandits ont été tués, un véhicule et beaucoup de munitions ont été confisqués par la police à Port-au-Prince
- La 17e édition du Pap Jazz est de retour à Port-au-Prince, du 25 au 28 janvier
En signe de protestation contre le kidnapping du 19 janvier, la résidence provinciale de la Congrégation des Sœurs de Sainte-Anne décide de fermer, à partir du 22 janvier, toutes les écoles dirigées par ses religieuses, sur le territoire. L’Archevêché de Port-au-Prince et la Conférence haïtienne des religieux (CHR) demandent de prendre les mesures nécessaires pour éradiquer les fléaux du kidnapping et de la violence des groupes armés en Haïti. L’enlèvement de ces six religieuses, avec le chauffeur et un enseignant « nous plonge dans l’inquiétude et dans l’angoisse ». La CHR leur demande de les libérer sans condition, ils appellent les ravisseurs à arrêter « de violer les droits de la population de circuler librement et en toute sécurité dans son pays ». De tels fléaux « plongent le pays dans une situation de plus en plus confuse et chaotique ». A l’issue de l’Angélus, le dimanche 21 janvier, le Pape François a dit apprendre « avec tristesse la nouvelle de l’enlèvement, en Haïti, d’un groupe de personnes, dont six religieuses », tout en demandant leur libération, a rapporté le Vatican News. L’évêque d’Anse-à-Veau et Miragoâne, Mgr Pierre-André Dumas, a aussi condamné « avec vigueur et fermeté, cet ultime acte odieux et barbare, qui ne respecte même pas la dignité de ces femmes consacrées qui se donnent à cœur joie complètement à Dieu, pour éduquer et former les jeunes, les plus pauvres et les vulnérables de notre société ». Dans une note du 21 janvier, l’Office de la protection du citoyen (OPC) voit ce kidnapping comme une incitation à la souillure et à la profanation généralisée. Il a été perpétré par des individus lourdement armés, près de Carrefour Feuilles, où plusieurs milliers de familles sont chassées de leurs domiciles par des gangs armés depuis août 2023. Les kidnappings contre rançons connaissent une recrudescence à Port-au-Prince, depuis plusieurs mois.
Près de 5 000 morts en 2023 en Haïti, l’ONU est consternée
Dans un rapport publié le 23 janvier, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, indique que le nombre d’homicides a plus que doublé en Haïti en 2023, avec près de
5 000 personnes tuées. Il se dit « consterné par le niveau stupéfiant de la violence des gangs armés, qui continue de s’aggraver et qui détruit la vie des Haïtiennes et Haïtiens, en particulier à Port-au-Prince ». Il dénonce aussi la poursuite des meurtres, violences sexuelles et enlèvements commis par les bandes organisées, en toute impunité, notamment contre les femmes et les jeunes filles. Face à cette grave crise sécuritaire et humanitaire, le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé le 2 octobre 2023, l’envoi en Haïti d’une mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya pour aider la Police Nationale d’Haïti à combattre les gangs armés. La Haute cour de Nairobi doit se prononcer le 26 janvier, sur le recours d’un membre de l’opposition au déploiement de cette mission. Pour avoir « un impact durable », elle devra être accompagnée d’une « consolidation des systèmes judiciaire et pénitentiaire », ainsi que de solutions pour faire face à « l’usure de la police ». Le rapport onusien fait état d’une diminution « à un rythme alarmant » des effectifs de la Police Nationale d’Haïti.
3 présumés bandits ont été tués, un véhicule et beaucoup de munitions ont été confisqués par la police à Port-au-Prince
Dans des échanges de tirs avec une patrouille de police, trois présumés bandits « ont été mortellement blessés » le 19 janvier, à l’avenue Mgr. Guilloux. L’un des 4 suspects qui étaient dans une voiture, a ouvert le feu sur la patrouille. Il a pu s’enfuir en se mêlant à la foule qui courait pour se protéger. Le véhicule a été récupéré par la police, il « transportait une grande quantité de munitions en provenance de Gran Ravin vers Bel Air », souligne la PNH. Depuis plusieurs jours, les habitants des quartiers de Solino, de Delmas 24 et de Delmas 18 sont très inquiets face à d’autres éventuelles attaques de gangs armés.
La 17e édition du Pap Jazz est de retour à Port-au-Prince, du 25 au 28 janvier
En 2023, le festival a eu lieu au Cap-Haïtien, en hommage à Toussaint Louverture à l’occasion des 280 ans de la naissance de ce héros de l’indépendance. Mais, cette année 2024, le festival international de jazz de Port-au-Prince (PapJazz) aura bien lieu à Port-au-Prince. « Si son format est un peu différent cette année, par la force des choses, l’esprit du PapJazz demeure inchangé ». Mélina Sandler, la directrice générale de la Fondation Haïti Jazz, assure que depuis 17 années (2007), le festival de Jazz de Port-au-Prince est devenu un rendez-vous incontournable. « Normalement le festival dure huit jours, mais cette fois-ci il s’étendra sur quatre jours, car la situation économique est complexe. Le festival montrera le meilleur de la musique haïtienne, internationale et de nos artistes, il y aura des ateliers pour les jeunes musiciens ».
UNE SEMAINE EN HAÏTI
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1633 | mercredi 17 janvier 2024
TITRES DE LA SEMAINE
Le RNDDH déplore la situation des droits humains, qui a empiré durant les 12 derniers mois
Le respect des droits humains a été catastrophique au cours de l’année 2023, relève le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH). Le droit à la sécurité, à la vie, à l’intégrité physique, ont été violés pendant toute la dernière année, au cours de laquelle ont été enregistrés beaucoup de cas d’assassinats, d’enlèvements, de séquestration contre rançons, des massacres, des attaques armées, des vols, des viols et viols collectifs, note Rosy Auguste Ducéna. Il y a eu plus de « territoires perdus », plus de difficultés à circuler, de graves impacts sur les droits socio-économiques de la population. Plusieurs milliers de personnes sont contraintes de laisser leurs demeures, sous la terreur des gangs. Beaucoup évoquent la poursuite d’un processus de terrorisme d’État, qui couvre les forfaits des bandes criminelles en leur fournissant armes, munitions, argent, logistique et divers autres matériels, et aussi des véhicules officiels. Selon la Commission épiscopale Justice et paix (Ce-Jilap), 1 047 personnes sont mortes assassinées, de janvier à décembre 2023 à Port-au-Prince. « Pendant toute l’année 2023, entre 5 à 9 cas d’enlèvements ont été quotidiennement enregistrés dans le pays. Beaucoup de ces cas sont des assassinats et des enlèvements contre rançons, commis de manière spectaculaire. Des bandits ont pénétré dans les maisons, pour tuer, assassiner », dénonce le RNDDH. « Les autorités de l’État veulent que nous acceptions que les bandits armés installent des points de péage sur les routes. La police, la justice, les autorités du pouvoir central acceptent que les [gens] paient les bandits pour circuler […]. Ce qui est très grave », fustige le Réseau. Il cite le rapport de novembre 2023 de l’organisation féministe Nègès Mawon, qui fait état de 3 351 femmes et filles victimes de violences, de viols et viols collectifs, de violences physiques, et de violences psychologiques et économiques ainsi que des actes de harcèlement qui ont été répertoriés de janvier à novembre 2023 par Nègès Mawon. 818 mineures ont été identifiées parmi les victimes de viols collectifs au cours de l’année 2023. Les quartiers de Bel Air, Canaan, Carrefour, Carrefour Feuilles, Cité Soleil, Croix-des-Bouquets, La Saline et Source Matelas ont été également très dangereux pour les femmes et les filles. 43 policiers nationaux ont été assassinés et deux autres portés disparus, a dénombré le RNDDH. 13 commissariats de police ou des patrouilles ont également subi des attaques armées. Le niveau de la criminalité au cours de l’année passée montre bien qu’il n’y a eu aucun effort ni volonté politique pour mettre fin à la criminalité.
Mariani et plusieurs autres quartiers de Port-au-Prince sous les assauts de gangs armés
Mariani et ses environs (à Carrefour, au sud de la capitale) et plusieurs quartiers du centre-ville de Port-au-Prince continuent de vivre un calvaire, à cause de la terreur des gangs. Ces assauts répétés à Delmas sont faits pour s’assurer un contrôle des marchés publics à Delmas 18 et rançonner régulièrement les commerçants. Un grand nombre de familles sont de nouveau contraintes à abandonner leurs maisons pour aller chercher refuge ailleurs, augmentant à un niveau de plus en plus élevé le nombre de personnes déplacées. Le 16 janvier, des membres du gang de Bel Air, dirigé par Kempès Sanon (allié du gang de Village de Dieu), ont de nouveau attaqué les quartiers de Solino, Carrefour Péan, Delmas 24, Delmas 18 et ses environs. Des tirs nourris d’armes automatiques ont été entendus et ont créé une grande panique chez les habitants, qui lancent un S.O.S. aux autorités. Plusieurs maisons auraient été incendiées à Carrefour Péan. Les rues restent désertes, les gens se sont terrés chez eux pour éviter d’être victimes de ces bandes criminelles. De nombreux parents avaient gardé leurs enfants à la maison, en raison de l’annonce de manifestations à travers le pays, notamment dans la capitale, où les écoles ont ouvert timidement leurs portes. De nouvelles tensions ont aussi régné, dans l’après-midi du 14 janvier, dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, suite à des affrontements entre des gangs rivaux de Bel Air et de bas Delmas. Ces attaques ont été repoussées grâce à l’intervention d’agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) venus en renfort.
De nouvelles manifestations dans plusieurs villes pour réclamer le départ d’Ariel Henry
Les Cayes (Sud), Jérémie (Grande Anse Sud-Ouest), Miragoane (Nippes), Petit-Goâve, Carrefour, Delmas (département de l’Ouest), Ouanaminthe (Nord-Est, sur la frontière avec Dajabón / République Dominicaine), entre autres, sont en ébullition cette semaine, pour exiger la démission du premier ministre de facto Ariel Henry, au pouvoir depuis le 20 juillet 2021. Barricades de pneus enflammés, carcasses de véhicules, de camions… sont mis en travers des rues par les protestataires munis de pancartes de revendications. La route menant à l’aéroport de Jérémie a été bloquée par des barricades. « Nous supportons Guy Philippe », « Haïti dit non à l’intervention du Kenya », « Haïti n’est pas un pays de cadavres », « Trop de sang a coulé », « Non aux décisions américaines imposées au pays », lit-on sur des pancartes à Carrefour.
Environnement : l’ingénieur-géologue Claude Prépetit déplore la vulnérabilité accrue d’Haïti, 14 ans après le séisme dévastateur du 12 janvier 2010
Les nombreuses recommandations sur les comportements à adopter, les modes appropriés pour construire les maisons et les bâtiments publics, la cartographie sismique du pays, les caractéristiques du sous-sol, etc., ne sont toujours pas mises en application, regrette Claude Prépetit. « Ce qui a changé, c’est la vulnérabilité de la population qui s’accentue davantage. 14 ans plus tard, nous devons prendre des mesures pour agir et réduire la vulnérabilité. Je ne crois pas que nous atteignons cet objectif, malgré les nombreuses études sur la question sismique en Haïti et sur les mesures à prendre pour mieux préparer la population face à un éventuel puissant séisme ».
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1633 | mercredi 17 janvier 2024
TITRES DE LA SEMAINE
- Le RNDDH déplore la situation des droits humains, qui a empiré durant les 12 derniers mois
- Mariani et plusieurs autres quartiers de Port-au-Prince sous les assauts de gangs armés
- De nouvelles manifestations dans plusieurs villes pour réclamer le départ d’Ariel Henry
- Environnement : l’ingénieur-géologue Claude Prépetit déplore la vulnérabilité accrue d’Haïti, 14 ans après le séisme dévastateur du 12 janvier 2010
Le RNDDH déplore la situation des droits humains, qui a empiré durant les 12 derniers mois
Le respect des droits humains a été catastrophique au cours de l’année 2023, relève le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH). Le droit à la sécurité, à la vie, à l’intégrité physique, ont été violés pendant toute la dernière année, au cours de laquelle ont été enregistrés beaucoup de cas d’assassinats, d’enlèvements, de séquestration contre rançons, des massacres, des attaques armées, des vols, des viols et viols collectifs, note Rosy Auguste Ducéna. Il y a eu plus de « territoires perdus », plus de difficultés à circuler, de graves impacts sur les droits socio-économiques de la population. Plusieurs milliers de personnes sont contraintes de laisser leurs demeures, sous la terreur des gangs. Beaucoup évoquent la poursuite d’un processus de terrorisme d’État, qui couvre les forfaits des bandes criminelles en leur fournissant armes, munitions, argent, logistique et divers autres matériels, et aussi des véhicules officiels. Selon la Commission épiscopale Justice et paix (Ce-Jilap), 1 047 personnes sont mortes assassinées, de janvier à décembre 2023 à Port-au-Prince. « Pendant toute l’année 2023, entre 5 à 9 cas d’enlèvements ont été quotidiennement enregistrés dans le pays. Beaucoup de ces cas sont des assassinats et des enlèvements contre rançons, commis de manière spectaculaire. Des bandits ont pénétré dans les maisons, pour tuer, assassiner », dénonce le RNDDH. « Les autorités de l’État veulent que nous acceptions que les bandits armés installent des points de péage sur les routes. La police, la justice, les autorités du pouvoir central acceptent que les [gens] paient les bandits pour circuler […]. Ce qui est très grave », fustige le Réseau. Il cite le rapport de novembre 2023 de l’organisation féministe Nègès Mawon, qui fait état de 3 351 femmes et filles victimes de violences, de viols et viols collectifs, de violences physiques, et de violences psychologiques et économiques ainsi que des actes de harcèlement qui ont été répertoriés de janvier à novembre 2023 par Nègès Mawon. 818 mineures ont été identifiées parmi les victimes de viols collectifs au cours de l’année 2023. Les quartiers de Bel Air, Canaan, Carrefour, Carrefour Feuilles, Cité Soleil, Croix-des-Bouquets, La Saline et Source Matelas ont été également très dangereux pour les femmes et les filles. 43 policiers nationaux ont été assassinés et deux autres portés disparus, a dénombré le RNDDH. 13 commissariats de police ou des patrouilles ont également subi des attaques armées. Le niveau de la criminalité au cours de l’année passée montre bien qu’il n’y a eu aucun effort ni volonté politique pour mettre fin à la criminalité.
Mariani et plusieurs autres quartiers de Port-au-Prince sous les assauts de gangs armés
Mariani et ses environs (à Carrefour, au sud de la capitale) et plusieurs quartiers du centre-ville de Port-au-Prince continuent de vivre un calvaire, à cause de la terreur des gangs. Ces assauts répétés à Delmas sont faits pour s’assurer un contrôle des marchés publics à Delmas 18 et rançonner régulièrement les commerçants. Un grand nombre de familles sont de nouveau contraintes à abandonner leurs maisons pour aller chercher refuge ailleurs, augmentant à un niveau de plus en plus élevé le nombre de personnes déplacées. Le 16 janvier, des membres du gang de Bel Air, dirigé par Kempès Sanon (allié du gang de Village de Dieu), ont de nouveau attaqué les quartiers de Solino, Carrefour Péan, Delmas 24, Delmas 18 et ses environs. Des tirs nourris d’armes automatiques ont été entendus et ont créé une grande panique chez les habitants, qui lancent un S.O.S. aux autorités. Plusieurs maisons auraient été incendiées à Carrefour Péan. Les rues restent désertes, les gens se sont terrés chez eux pour éviter d’être victimes de ces bandes criminelles. De nombreux parents avaient gardé leurs enfants à la maison, en raison de l’annonce de manifestations à travers le pays, notamment dans la capitale, où les écoles ont ouvert timidement leurs portes. De nouvelles tensions ont aussi régné, dans l’après-midi du 14 janvier, dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, suite à des affrontements entre des gangs rivaux de Bel Air et de bas Delmas. Ces attaques ont été repoussées grâce à l’intervention d’agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) venus en renfort.
De nouvelles manifestations dans plusieurs villes pour réclamer le départ d’Ariel Henry
Les Cayes (Sud), Jérémie (Grande Anse Sud-Ouest), Miragoane (Nippes), Petit-Goâve, Carrefour, Delmas (département de l’Ouest), Ouanaminthe (Nord-Est, sur la frontière avec Dajabón / République Dominicaine), entre autres, sont en ébullition cette semaine, pour exiger la démission du premier ministre de facto Ariel Henry, au pouvoir depuis le 20 juillet 2021. Barricades de pneus enflammés, carcasses de véhicules, de camions… sont mis en travers des rues par les protestataires munis de pancartes de revendications. La route menant à l’aéroport de Jérémie a été bloquée par des barricades. « Nous supportons Guy Philippe », « Haïti dit non à l’intervention du Kenya », « Haïti n’est pas un pays de cadavres », « Trop de sang a coulé », « Non aux décisions américaines imposées au pays », lit-on sur des pancartes à Carrefour.
Environnement : l’ingénieur-géologue Claude Prépetit déplore la vulnérabilité accrue d’Haïti, 14 ans après le séisme dévastateur du 12 janvier 2010
Les nombreuses recommandations sur les comportements à adopter, les modes appropriés pour construire les maisons et les bâtiments publics, la cartographie sismique du pays, les caractéristiques du sous-sol, etc., ne sont toujours pas mises en application, regrette Claude Prépetit. « Ce qui a changé, c’est la vulnérabilité de la population qui s’accentue davantage. 14 ans plus tard, nous devons prendre des mesures pour agir et réduire la vulnérabilité. Je ne crois pas que nous atteignons cet objectif, malgré les nombreuses études sur la question sismique en Haïti et sur les mesures à prendre pour mieux préparer la population face à un éventuel puissant séisme ».
UNE SEMAINE EN HAÏTI
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1631 | mercredi 03 janvier 2024
TITRES DE LA SEMAINE
- Près de 10 000 cartouches en provenance de la République dominicaine ont été saisies par la police à Mirebalais
- Violences des gangs : 23 chauffeurs, 179 passagers ont été tués en 2023 à Port-au-Prince et dans l’Artibonite
- 37 policiers ont été tués par les gangs armés en 2023
- Plus d’un millier de personnes tuées à Port-au-Prince en 2023 par les gangs armés, selon la Commission épiscopale
Près de 10 000 cartouches en provenance de la République dominicaine ont été saisies par la police à Mirebalais
Ces milliers de cartouches de calibre 5 mm ont été cachées dans des cartons de poulets. La police de Mirebalais (bas Plateau central), qui les a saisies le 29 décembre, a arrêté le chauffeur et deux autres personnes. Encore une fois, ces munitions ont transité par Belladère/Comendador (province d’Elias Piña, en République Dominicaine). Dans un rapport du 3 mars 2023, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime a révélé que des armes à feu et des munitions de plus en plus sophistiquées et de gros calibre sont acheminées vers Haïti, via des frontières poreuses (avec la République Dominicaine), pour alimenter les marchés criminels d’Haïti. Aucune disposition n’est prise en Haïti pour juger les personnes arrêtées dans ce trafic. Celui-ci se poursuit principalement par Miami et la République Dominicaine, alimentant de manière continue les gangs qui sèment la terreur, a récemment dénoncé Frantz Voltaire, historien et éditeur au Canada, du Centre international de documentation et d’information haïtienne, caribéenne et afro-canadienne (Cidihca). Selon lui, les États-Unis auraient les moyens de stopper le flux d’armes et de munitions vers Haïti. Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, le 26 avril 2023, la Fédération de Russie et la Chine avaient pointé du doigt la responsabilité des États-Unis d’Amérique dans les flux illicites d’armes et de munitions vers Haïti. Au cours de la moitié de l’année 2022, les services douaniers de la République Dominicaine ont confisqué 112 000 armes à feu destinées à Haïti, a rappelé la Fédération de Russie.
Violences des gangs : 23 chauffeurs, 179 passagers ont été tués en 2023 à Port-au-Prince et dans l’Artibonite
En 2023, 23 chauffeurs de transports publics ainsi que 179 de leurs voyageurs ont été tués par les balles de bandits qui opèrent, notamment, à Port-au-Prince et dans le département de l’Artibonite, indique l’Association des propriétaires et chauffeurs d’Haïti. Parmi les 23 chauffeurs tués, six ont été calcinés. 5 ont été tués par des policiers. Le dernier cas remonte au 23 décembre à Belladère (département du Plateau central), où un agent douanier a tué un chauffeur de deux balles. Méhu Changeux, le président de cette association, précise également que 9 chauffeurs ont été kidnappés. La plupart d’entre eux l’ont été en présence même de policiers, précise-t-il encore. 382 voyageurs ont été enlevés par des membres de gangs dans les bus à Morne à Cabris (nord-est de Port-au-Prince), Mariani, Martissant (au sud), Canaan (au nord), alors que 182 autres ont été blessés à Canaan, Martissant, Bon Repos et Source Matelas (au nord) et également à Morne à Cabris. 146 véhicules de transports publics ont été détournés à Source Matelas, Gressier, Canaan, et 14 autres ont subi des tirs de projectiles. D’autres encore ont été incendiés à Port-au-Prince, principalement à Pernier (à l’est), Bon Repos, Carrefour Feuilles (au sud-est) et dans l’Artibonite, notamment à Liancourt et à Savien. Cette fin d’année 2023, la situation des chauffeurs de transports publlics est encore pire car les autorités de facto augmentent les taxes sur les transports en toute illégalité. Les bandits rançonnent quotidiennement les chauffeurs, au vu et au su des autorités policières. Plusieurs communes dans le département de l’Artibonite, entre autres, sont plus difficiles d’accès. L’Association des propriétaires et chauffeurs d’Haïti a annoncé que, ce 2 janvier, des corps sans vie ont été découverts près d’un véhicule de transports publics, incendié par des gangs à Mariani (entre Carrefour et Gressier). Depuis le 1er novembre 2023, des gangs armés contrôlent en toute impunité la zone de Mariani sur la route nationale N° 2 (vers et en provenance du grand Sud), y imposent des droits de passage et s’emparent des biens des voyageurs.
37 policiers ont été tués par les gangs armés en 2023
C’est un bilan communiqué par le Syndicat national des policiers haïtiens (SYNAPOHA). Plusieurs autres policiers ont été blessés par balles, particulièrement à Port-au-Prince. Ce syndicat n’a fourni aucun chiffre sur le nombre de leurs collègues arrêtés à cause de leur implication dans des actes de banditisme ou de malveillance. La situation est extrêmement compliquée. Mais la police déploie tous ses efforts pour permettre à la population de vaquer à ses occupations, tente-t-il de rassurer. « Il faut sortir la Police nationale d’Haïti des griffes de la politique. On ne peut pas parler d’une police forte dans ce contexte politique ».
Plus d’un millier de personnes tuées à Port-au-Prince en 2023 par les gangs armés, selon la Commission épiscopale
Il s’agit d’un décompte partiel de la Commission épiscopale nationale Justice et Paix pour l’année 2023. Pour le mois de décembre, 46 homicides par armes à feu ont été enregistrés. Du 20 au 25 décembre seulement, une dizaine de personnes sont mortes par balles. Pour sa part, la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (POHDH) critique l’insouciance du gouvernement de facto, au pouvoir depuis le 20 juillet 2021, face à l’aggravation de la crise sécuritaire
UNE SEMAINE EN HAÏTI
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1629 | mercredi 20 décembre 2023
TITRES DE LA SEMAINE
Suspension des activités du centre d’urgence de MSF à Turgeau
L’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) annonce la suspension, pour une durée indéterminée, de ses activités au Centre d’urgence de Turgeau (centre-ville de Port-au-Prince), après une attaque perpétrée le 12 décembre, par un groupe d’individus armés, contre l’une de ses ambulances. « Autour de 17h30, un convoi de deux ambulances quitte le Centre MSF de Turgeau pour un transfert. À quelques mètres à peine du Centre d’urgence, une dizaine d’individus armés surgissent d’une ruelle et font barrage au convoi, tapant sur le capot du véhicule de tête et tirant des coups de feu en l’air, avant d’aller inspecter l’intérieur de l’habitacle », selon l’organisation médicale. « Ils ordonnent ensuite à la seconde ambulance de faire marche arrière pendant qu’ils extraient le patient de la première, le rouent de coups et l’exécutent de plusieurs balles à bout portant avant de prendre la fuite ». « Pour pouvoir remplir notre mission, nos équipes ont besoin d’un minimum de sécurité. Nous ne pouvons pas fonctionner si l’intégrité de nos institutions médicales est menacée d’intrusion ou de tout type d’exaction », rappelle le chef de mission pour MSF, Benoît Vasseur. MSF juge inacceptable que ses ambulances soient violemment attaquées et des patients abattus en pleine rue. L’organisation affirme, malgré tout, continuer d’offrir des soins médicaux, gratuits et de qualité dans ses autres structures, à l’hôpital de Cité Soleil, à l’hôpital de traumatologie et des grands brûlés de Tabarre 36 et à la clinique Pran Men m de Delmas 33 qui prend en charge les survivantes de violences sexuelles. « Nos cliniques mobiles vont également poursuivre leurs interventions régulières dans divers secteurs de la capitale et sur les camps de personnes déplacées. Dans la péninsule du Sud, notre maternité de Port-à-Piment maintient, quant à elle, son accueil des femmes enceintes, où elles sont de plus en plus nombreuses à venir accoucher » .
Assassinat et kidnapping de plusieurs personnes par le gang Gran grif à Mowo Pèy
Le 17 décembre, des bandits du gang Gran Grif de Savien (Artibonite) ont assassiné par balles un chauffeur de transport public et blessé des passagers à Kafou Pèy (Artibonite). Cette nouvelle agression intervient après l’assassinat d’un couple, âgés de 75 et 80 ans, et le kidnapping de plusieurs autres personnes dans la nuit du 13 au 14 décembre, à Mowo Pèy, également par le gang Gran grif. Plusieurs maisons ont aussi été pillées par ces malfrats et des riverains ont été contraints de partir pour échapper à la violence de ces individus. Les agents de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO) ne sont pas intervenus. Les activités commerciales, scolaires et la circulation automobile demeurent paralysées à Mowo Pèy. Entre janvier 2022 et octobre 2023, au moins 1 694 personnes ont été tuées, blessées ou kidnappées dans le Bas Artibonite, ont indiqué les Nations Unies, dans un nouveau rapport publié le 28 novembre. Le 17 décembre, des membres du gang 400 Mawozo ont assassiné par balles au moins 5 personnes, en ont blessé un grand nombre et incendié plusieurs maisons à Ganthier, près de la frontière à Malpasse/Malpaso. Cette attaque a poussé les habitants à alller chercher refuge à Fonds Parisien et à Thiotte.
Une augmentation de la fréquence des assassinats, des kidnappings et de violences sexuelles et sexistes en 2023, relève l’ONU
La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU et cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), l’Équatorienne María Isabel Salvador, déplore l’aggravation de la criminalité pendant cette année 2023, lors de son intervention par vidéoconférence à une séance informelle du Conseil de sécurité, le 18 décembre. Le Trinidadien Dennis Francis exige que cessent les violences sexuelles brutales, auxquelles sont soumises les femmes et filles en Haïti. Il appelle à mettre un terme à la violence débridée des gangs armés, en vue d’un retour à la normale. Un rapport publié par l’organisation féministe Nègès Mawon indique que 1 169 femmes et filles sont victimes de violences sexuelles, alors que 679 sont victimes de violences physiques, de janvier à novembre 2023 en Haïti. Au moins 14 cas de viols collectifs ont été enregistrés, au cours de deux massacres d’envergure à Bel Air et à Carrefour Feuilles (Port-au-Prince), des quartiers en proie à la violence armée, a fait savoir cette organisation. Selon un article publié sur ONU info, Dennis Francis a également déploré la fuite d’Haïti des forces vives de la nation. « Cette violence prive la population haïtienne de ses libertés et de ses droits, et étouffe la marche du pays vers le développement durable ». Il a aussi fait état de plusieurs écoles, transformées en refuges pour des personnes déplacées par la violence des gangs, ainsi que des parents kidnappés contre rançons en accompagnant leurs enfants à l’école. Des rapports alarmants mentionnent la perte d’environ 40 % des agents de santé, qui ont « quitté le pays dans l’espoir de trouver un avenir meilleur ailleurs ». Les hôpitaux, les personnels de santé sont désormais la cible de violences, signale l’ONU. Les gangs contrôlent 80 % de Port-au-Prince. Leur contrôle s’étend plus loin dans des zones rurales, auparavant considérées comme sûres – « tuant, violant, kidnappant et détruisant des biens ». La cheffe du BINUH souligne que la Police Nationale d’Haïti, sous équipée et en sous-effectif, est impuissante à lutter contre les gangs qui sont, eux, lourdement armés. Au cours de l’année 2023, plus de 1 600 agents en quête d’opportunités d’émigration ont quitté la police. Pendant que l’ONU pointe cette augmentation effrénée d’assassinats, de kidnapping, de multiples cas de violences sexuelles et sexistes, elle ne dit rien sur les institutions Étatiques, les autorités devant garantir les droits des citoyens contre les actes criminels, qu’elle semble plutôt soutenir..., font ressortir de nombreuses voix en Haïti.
L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France
Une rédaction d’Alterpresse … avec le soutien de la Fokal
No 1629 | mercredi 20 décembre 2023
TITRES DE LA SEMAINE
- Suspension des activités du centre d’urgence de MSF à Turgeau
- Assassinat et kidnapping de plusieurs personnes par le gang Gran grif à Mowo Pèy
- Une augmentation de la fréquence des assassinats, des kidnappings et de violences sexuelles et sexistes en 2023, relève l’ONU
Suspension des activités du centre d’urgence de MSF à Turgeau
L’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) annonce la suspension, pour une durée indéterminée, de ses activités au Centre d’urgence de Turgeau (centre-ville de Port-au-Prince), après une attaque perpétrée le 12 décembre, par un groupe d’individus armés, contre l’une de ses ambulances. « Autour de 17h30, un convoi de deux ambulances quitte le Centre MSF de Turgeau pour un transfert. À quelques mètres à peine du Centre d’urgence, une dizaine d’individus armés surgissent d’une ruelle et font barrage au convoi, tapant sur le capot du véhicule de tête et tirant des coups de feu en l’air, avant d’aller inspecter l’intérieur de l’habitacle », selon l’organisation médicale. « Ils ordonnent ensuite à la seconde ambulance de faire marche arrière pendant qu’ils extraient le patient de la première, le rouent de coups et l’exécutent de plusieurs balles à bout portant avant de prendre la fuite ». « Pour pouvoir remplir notre mission, nos équipes ont besoin d’un minimum de sécurité. Nous ne pouvons pas fonctionner si l’intégrité de nos institutions médicales est menacée d’intrusion ou de tout type d’exaction », rappelle le chef de mission pour MSF, Benoît Vasseur. MSF juge inacceptable que ses ambulances soient violemment attaquées et des patients abattus en pleine rue. L’organisation affirme, malgré tout, continuer d’offrir des soins médicaux, gratuits et de qualité dans ses autres structures, à l’hôpital de Cité Soleil, à l’hôpital de traumatologie et des grands brûlés de Tabarre 36 et à la clinique Pran Men m de Delmas 33 qui prend en charge les survivantes de violences sexuelles. « Nos cliniques mobiles vont également poursuivre leurs interventions régulières dans divers secteurs de la capitale et sur les camps de personnes déplacées. Dans la péninsule du Sud, notre maternité de Port-à-Piment maintient, quant à elle, son accueil des femmes enceintes, où elles sont de plus en plus nombreuses à venir accoucher » .
Assassinat et kidnapping de plusieurs personnes par le gang Gran grif à Mowo Pèy
Le 17 décembre, des bandits du gang Gran Grif de Savien (Artibonite) ont assassiné par balles un chauffeur de transport public et blessé des passagers à Kafou Pèy (Artibonite). Cette nouvelle agression intervient après l’assassinat d’un couple, âgés de 75 et 80 ans, et le kidnapping de plusieurs autres personnes dans la nuit du 13 au 14 décembre, à Mowo Pèy, également par le gang Gran grif. Plusieurs maisons ont aussi été pillées par ces malfrats et des riverains ont été contraints de partir pour échapper à la violence de ces individus. Les agents de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO) ne sont pas intervenus. Les activités commerciales, scolaires et la circulation automobile demeurent paralysées à Mowo Pèy. Entre janvier 2022 et octobre 2023, au moins 1 694 personnes ont été tuées, blessées ou kidnappées dans le Bas Artibonite, ont indiqué les Nations Unies, dans un nouveau rapport publié le 28 novembre. Le 17 décembre, des membres du gang 400 Mawozo ont assassiné par balles au moins 5 personnes, en ont blessé un grand nombre et incendié plusieurs maisons à Ganthier, près de la frontière à Malpasse/Malpaso. Cette attaque a poussé les habitants à alller chercher refuge à Fonds Parisien et à Thiotte.
Une augmentation de la fréquence des assassinats, des kidnappings et de violences sexuelles et sexistes en 2023, relève l’ONU
La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU et cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), l’Équatorienne María Isabel Salvador, déplore l’aggravation de la criminalité pendant cette année 2023, lors de son intervention par vidéoconférence à une séance informelle du Conseil de sécurité, le 18 décembre. Le Trinidadien Dennis Francis exige que cessent les violences sexuelles brutales, auxquelles sont soumises les femmes et filles en Haïti. Il appelle à mettre un terme à la violence débridée des gangs armés, en vue d’un retour à la normale. Un rapport publié par l’organisation féministe Nègès Mawon indique que 1 169 femmes et filles sont victimes de violences sexuelles, alors que 679 sont victimes de violences physiques, de janvier à novembre 2023 en Haïti. Au moins 14 cas de viols collectifs ont été enregistrés, au cours de deux massacres d’envergure à Bel Air et à Carrefour Feuilles (Port-au-Prince), des quartiers en proie à la violence armée, a fait savoir cette organisation. Selon un article publié sur ONU info, Dennis Francis a également déploré la fuite d’Haïti des forces vives de la nation. « Cette violence prive la population haïtienne de ses libertés et de ses droits, et étouffe la marche du pays vers le développement durable ». Il a aussi fait état de plusieurs écoles, transformées en refuges pour des personnes déplacées par la violence des gangs, ainsi que des parents kidnappés contre rançons en accompagnant leurs enfants à l’école. Des rapports alarmants mentionnent la perte d’environ 40 % des agents de santé, qui ont « quitté le pays dans l’espoir de trouver un avenir meilleur ailleurs ». Les hôpitaux, les personnels de santé sont désormais la cible de violences, signale l’ONU. Les gangs contrôlent 80 % de Port-au-Prince. Leur contrôle s’étend plus loin dans des zones rurales, auparavant considérées comme sûres – « tuant, violant, kidnappant et détruisant des biens ». La cheffe du BINUH souligne que la Police Nationale d’Haïti, sous équipée et en sous-effectif, est impuissante à lutter contre les gangs qui sont, eux, lourdement armés. Au cours de l’année 2023, plus de 1 600 agents en quête d’opportunités d’émigration ont quitté la police. Pendant que l’ONU pointe cette augmentation effrénée d’assassinats, de kidnapping, de multiples cas de violences sexuelles et sexistes, elle ne dit rien sur les institutions Étatiques, les autorités devant garantir les droits des citoyens contre les actes criminels, qu’elle semble plutôt soutenir..., font ressortir de nombreuses voix en Haïti.
L'ÉLECTRIFICATION DE L'ÉCOLE, UN PROJET ABOUTI GRÂCE À L'AIDE FINANCIÈRE DU COMOSEH
Pour la réalisation de l'électrification de l'école Pierre Labitrie, Soutien Haïti a obtenu une aide financière du COMOSEH (COntribution à la MOdernisation du Système Éducatif Haïtien ), qui regroupe des associations agissant pour l'éducation en Haïti. Le descriptif et le diaporama ci-dessous donnent une idée précise et globale du vaste programme réalisé par le COMOSEH de juin 2018 à juin 2021, dans lequel notre projet s'inscrivait.
Descriptif du programme
Le programme COMOSEH a pour finalité d’améliorer la qualité de l’éducation en Haïti et d’accompagner la rénovation de l’enseignement fondamental menée par le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP). Porté en consortium par le Collectif Haïti de France, le GREF, Haïti Futur, GRAHN Haïti et REFERANS, ce programme a mobilisé un réseau de 23 associations françaises porteuses de projets de modernisation en appui à 35 écoles haïtiennes.
Démarrée en juin 2018, la mise en oeuvre de COMOSEH a été réalisée en deux grandes phases: une première du 1er juin 2018 au 31 décembre 2019 et une seconde de janvier 2020 à juin 2021.Globalement, ce vaste programme a permis de renforcer l’accès à l’eau potable, l'installation de systèmes d’électricité solaire, la construction de blocs sanitaires, la mise en place de cantines scolaires au profit des élèves, l'installation de tableaux numériques interactifs (TNI) dans des écoles, la formation continue des maîtres et directeurs, ainsi que la sensibilisation des élèves aux questions d’hygiène, de santé et de protection de l'environnement.
Il sagit d'un partenariat qui s'appuie sur une vraie dynamique de complémentarité, de mutualisation des ressources et des expériences entre des acteurs ayant des expertises très variées et fortement engagés pour améliorer l'offre éducative en Haïti.
Plaquette du COMOSEH 2021
Descriptif du programme
Le programme COMOSEH a pour finalité d’améliorer la qualité de l’éducation en Haïti et d’accompagner la rénovation de l’enseignement fondamental menée par le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP). Porté en consortium par le Collectif Haïti de France, le GREF, Haïti Futur, GRAHN Haïti et REFERANS, ce programme a mobilisé un réseau de 23 associations françaises porteuses de projets de modernisation en appui à 35 écoles haïtiennes.
Démarrée en juin 2018, la mise en oeuvre de COMOSEH a été réalisée en deux grandes phases: une première du 1er juin 2018 au 31 décembre 2019 et une seconde de janvier 2020 à juin 2021.Globalement, ce vaste programme a permis de renforcer l’accès à l’eau potable, l'installation de systèmes d’électricité solaire, la construction de blocs sanitaires, la mise en place de cantines scolaires au profit des élèves, l'installation de tableaux numériques interactifs (TNI) dans des écoles, la formation continue des maîtres et directeurs, ainsi que la sensibilisation des élèves aux questions d’hygiène, de santé et de protection de l'environnement.
Il sagit d'un partenariat qui s'appuie sur une vraie dynamique de complémentarité, de mutualisation des ressources et des expériences entre des acteurs ayant des expertises très variées et fortement engagés pour améliorer l'offre éducative en Haïti.
Plaquette du COMOSEH 2021