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Le quotidien dans les quartiers populaires, un témoignage glaçant d’une jeune femme abusée à Cité Soleil
Nos partenaires du CET louent une maison pour héberger une dizaine de jeunes filles qui, comme celle qui témoigne ci-dessous, ont vécu des problèmes dans des quartiers chauds, . NB : En raison des contraintes de publication, les noms ont été modifiés. Je viens de Jérémie. J’ai 25 ans. Je vivais à Cité Soleil depuis 9 ans avec deux de mes cousines, Vanessa (Vava, 24 ans) et Hermione (Miyòn, 27 ans). Et une amie, Jesula. Dans ce quartier où le mot « horreur » prend tout son sens, nous avions appris à baisser la tête pour laisser passer la mort que nous côtoyions au quotidien. Nous avions appris à négocier, à disparaître, à ré-apparaître. Nous avions appris à survivre. À quatre dans cette pièce dans ce quartier insalubre de Cité Soleil, nous jouions à la « marèl » depuis des années avec la fatalité. Au mois de juillet dernier, nous avons perdu la partie. Ma mère est morte, j’avais 7 ans. Comme mes cousines et mon amie, je n’ai jamais connu mon père. J’ai deux frères qui ont immigré au Chili il y a quelques années. Aucune nouvelle depuis. J’ai été élevée à Jérémie par « Man Cayotte », ma tante, la mère de mes cousines. Elle nous a quittées il y a deux ans. Le diabète l’a emporté. Depuis, nous n’avons que « nous ». Nous sommes seules au monde. Quand j’ai loué l’unique pièce dans laquelle nous vivions « nan geto a », il y a quelques années, cela nous coûtait 4 000 gourdes par an. Pas de toilette de confort moderne. Nous partagions nos latrines faites de tôles trouées que nous passions notre temps à rafistoler. Dans une ravine, juste derrière, les voisins déversaient leurs détritus, dans un fourmillement de cafards et une puanteur suffocante quotidienne. En février 2022, notre « proprio » a augmenté le prix de notre loyer. Pour beaucoup d’entre vous, c’est une pitance. Pour nous, c’était une condamnation à mort. Vava et Miyòn travaillaient comme « bonnes » dans des maisons à Delmas. Pourtant, Miyòn est la seule d’entre nous à avoir terminé ses études classiques. « Sèl li ki filozòf ». Vava a pris des cours de cuisine et pâtisserie. Jesula et moi avons pris un autre chemin. Nous sommes des « bouzen ». Ce jour de juillet, la guerre entre les gangs faisait rage dans le quartier. J’étais à la maison avec Vava et Jesula. Miyòn n’était pas rentrée. Des membres de gang d’un quartier rival ont envahi la zone. Nous avons fait les gestes que nous avons appris à faire, presque par mécanisme, depuis des années. Éteindre les bougies et rester complètement dans le noir, nous barricader en mettant tout ce que nous trouvions devant la porte en tôle, nous allonger sur le sol au centre de l’unique pièce et attendre. Attendre, la peur au ventre. De plus en plus, les balles et les bruits de pas se rapprochaient. De plus en plus, les hurlements et les appels au secours semblaient juste à côté. On se serrait les unes contre les autres sur le sol, comme si cela pouvait nous protéger et nous rendre invisibles. Certaines détonations faisaient trembler la « maison » à peine solide pour tenir debout. Je sentais mon estomac se retourner, je retenais mon souffle tout en sentant que je manquais d’air et je priais « tous les saints et les anges » qui me montaient à l’esprit. Mais plus les bruits se rapprochaient, plus je comprenais que notre chance avait tourné. Vava pleurait à chaudes larmes en essayant d’étouffer ses sanglots. Jesula chuchotait mon nom, tout bas, en se cramponnant à moi, en me demandant « sa nap fè ? ». Je ne me rappelle plus si je pleurais, je n’ai en mémoire que les battements de mon cœur si violents que j’en avais mal à la gorge. « Jou sa a se te jou pa nou an ». Je ne sais plus combien de temps cela a duré avant qu’un groupe d’hommes armés ne défonce « la porte ». Ils ont commencé par nous marcher dessus. Nous avions tout éteint, il faisait sombre. Je pense qu’ils n’ont pas vu que nous étions sur le sol. Quand ils ont compris, ils se sont acharnés sur nous trois en nous donnant des coups de pied et en tirant un peu partout. Jamais je n’oublierai ce bruit de l’enfer des armes dans la tôle qui recouvrait la maison. Après une éternité à nous battre sauvagement, deux d’entre eux ont déchiré mes vêtements. L’un d’entre eux m’a installée sur lui et ils ont commencé à me violer. Ils ont introduit une arme à feu dans mon anus. Ils ont ensuite décidé de « mennen m nan baz ». Je ne sais pas ce qui est arrivé à Jesula et Vava. Je n’entendais que des gémissements, car ils nous intimaient l’ordre de nous taire tout en nous frappant. Je ne voyais rien et j’étais à peine consciente. Entre la peur et la douleur, j’avais l’impression d’être sortie de mon propre corps. J’ai été traînée pendant un bon moment jusqu’à une maison. Aujourd’hui encore, je ne saurais dire où elle se situait. Mon corps garde en mémoire d’avoir été violée au moins par sept hommes différents. Battue, insultée, je vacillais entre conscience et inconscience. Je m’attendais à les voir arriver aussi Va et Jesula. Mais j’étais seule. J’ai eu un répit, car un gang rival (il paraît que c’était mon quartier) les a « anvayi ». Quand j’ai repris connaissance, il faisait jour. Les bruits de balle avaient diminué et des gens (hommes et femmes) entraient et sortaient de la pièce. L’un d’entre eux, au visage allongé, m’a vomi dessus. Un autre a demandé « poukisa nou pa touye kalanbè a » ? Avant qu’un autre réponde « fòk mwen pyafe sou li pita ». À un moment, j’ai vomi. Là, sur le sol. Je n’avais même pas la force de soulever la tête. J’ai vomi. Je pense qu’à un moment, je me suis uriné dessus. Je m’en rappelle, car j’ai essayé de me retenir quand ça m’a transpercée comme un poignard, le bas du ventre. Je baignais dans mon sang, mon urine, mon vomi. Son vomi aussi. Je ne sais plus combien de temps s’est écoulé avant qu’une jeune femme n’ouvre la porte de la pièce où je me trouvais. Je me rappelle qu’il ne faisait pas encore tout à fait sombre. Elle m’a demandé ce que je faisais ici. À ce moment, j’ai compris qu’ils m’avaient laissée pour morte dans cette maison. Je n’ai rien répondu. Ma voix n’existait plus. Elle a appelé un jeune homme qui m’a soulevé en me criant : « Si w pa ka fe efò pou w mache, w ap mouri paske se nan “VA a” mwen pral pase ak ou. Se pou degaje w pou mache dwat ». Arrivés à un carrefour, une femme lui a demandé ce que j’avais, « li pran bal » a-t-il répondu. J’étais incapable de tenir debout. J’ai demandé à m’asseoir un moment et je me suis écroulée. Il est parti en courant, me laissant allongée au milieu de la rue. Je me souviens vaguement de la pluie qui a commencé à tomber, d’avoir compris que j’étais « nan zòn waf ». Après plus rien. Quand je suis revenue à moi, un groupe d’individus m’observait. Ils m’ont pris pour morte. Quand j’ai bougé, une femme âgée s’est écriée : « Li poko mouri non. » Elle m’a approchée pour me demander où j’habitais. Elle m’a soutenue et ramenée chez moi. J’ai été accueillie par mes cousines et Jesula, en larmes. Elles pensaient ne plus jamais me revoir. Elles avaient été battues, violées, mais elles étaient ensuite restées cachées dans la maison. Malgré une accalmie, les conflits continuaient. De temps en temps, on entendait des rafales d’armes à feu. Il n’y avait pas moyen de sortir pour nous rendre à l’hôpital. Jesula a appelé une organisation pour demander de l’aide. Une organisation qui savait aider les femmes dans la zone. Parfois, avec d’autres, elle distribuait de la nourriture, des produits de première nécessité et faisait des formations pour des femmes dans la zone. Pour demander de l’aide. Nous leur avons parlé, mais il n’y avait aucun moyen d’accéder à notre zone ou d’en sortir. Les conflits avaient momentanément cessé, mais les gangs barricadaient toutes les issues. L’organisation nous proposait de nous héberger quelque part pendant quelques jours. Mais nous étions prises au piège. Jesula et Vava m’ont donné de l’amox et de l’ampicilline. Miyòn a fait bouillir du « boujon maskreti » pour me laver le vagin. Elles ont pansé certaines de mes blessures. Mais elles étaient trop sévères. Je devais aller à l’hôpital. J’ai bu de la soupe. Ou quelque chose qui y ressemblait. Mon amie et mes cousines ont pris soin de moi. Autant que possible. Nous avons à ce moment décidé ensemble de retourner chez nous à « Chambelan », à Jérémie. Nous n’avions nulle part d’autre où aller. Nous allions rester quelque temps avec l’organisation et ensuite « ale nan peyi nou ». Miyòn n’arrêtait pas de me dire « fòk ou al fè remèd nan peyi w ». Mais j’étais trop faible, je ne pouvais même pas tenir debout et nous n’avions pas d’argent. Nous nous disions, quelques jours en plus, le temps que j’aille mieux et que la zone soit « débloquée ». Deux jours plus tard, Jesula a décidé de faire « yon sòti pou fè kòb la ». Ce jour-là, notre quartier a encore été attaqué. Cette fois, en pleine journée. Je n’ai pas été violée, car je portais encore un morceau de tissu entre les jambes et je saignais encore abondamment. Ils nous ont battus, ont commencé à agresser sexuellement Vava et Miyòn dans la maison. Ensuite, ils sont partis avec elles. « Ann ale ak chelèn yo », a-t-il-dit. Le lendemain, je me suis réfugiée dans une autre maison. Jesula m’a rejointe. Dans notre désespoir, nous avons encore appelé l’organisation. Elle a fait des « contacts » dans différents quartiers pour savoir où mes cousines avaient été emmenées. Les membres de l’organisation nous pressaient encore de laisser définitivement la zone en nous proposant de nous héberger pendant quelque temps. Mais je ne voulais pas partir sans elles. Nous sommes restées pour attendre. En espérant leur retour. Six jours plus tard, « Mako », un jeune homme qui nous rendait des menus services dans le quartier a découvert les corps de Vava et Miyòn, sur un tas d’immondices, « nan zòn waf » la. À moitié nus. Couverts d’immondices. Déjà en décomposition. Ils avaient assassiné mes cousines. Nous sommes allées voir les corps, mais nous n’avons pas pu les emmener. Les emmener où ? Comment ? Pour en faire quoi ? Je sais qu’un homme avec une « bourette » les a emmenés un peu plus tard. Jesula et moi avons fui le même jour. Aujourd’hui, je suis réfugiée chez un « client » en dehors de Port-au-Prince. L’organisation m’a hébergée quelques jours. J’ai vu des médecins et tout le « tralala ». On m’a donné un téléphone et de l’argent. Ensuite, je suis partie. Je parle plusieurs fois par semaine à quelqu’un de l’organisation, quand mon « client » n’est pas là. Il paraît que cela doit m’aider. On verra. Jesula a disparu. Me reprochant de ne pas avoir fait l’effort ultime pour quitter la zone pour épargner la vie de Vava et Miyòn. Oui, j’ai tué mes cousines. J’ai tué les deux jeunes femmes qui sont restées prendre soin de moi parce que je n’étais pas assez forte pour marcher. Aurais-je pu me dépasser pour laisser Cité Soleil à temps ? Aurions-nous pu négocier avec les « mèt peyi » pour quitter la zone ? Aurais-je pu sauver Vava et Miyòn ? Jesula dit que oui. Toute ma vie, je vivrai avec ce remords. Vous ne connaîtrez jamais les noms de mes cousines. Vous ne connaîtrez jamais le mien. Vous les auriez de toute façon oubliés tellement vite. Vous ne connaîtrez jamais les noms de ces milliers de femmes détruites, disparues, dans ce vaste tombeau à ciel ouvert. Vous nous aviez de toute façon, déjà enterrées vivantes, bien avant que ces hommes ne tuent nos corps, nos âmes, nos avenirs et nos espoirs. Nous sommes les morts sans nom, sans visage et sans valeur. Avions-nous même jamais vécu ? Aujourd’hui, je suis seule au monde. Jusqu’au jour où, moi aussi, je disparaîtrai. Dans votre silence et votre mépris. Rapport d’activités du Centre d’Éducation pour Tous Actualités Vous suivez l’actualité haïtienne de près d’après ce que nous rapporte Professeur Étienne. Vous nous envoyez même assez souvent des informations à partir des articles et des revues en ligne. C’est le moment de vous remercier au nom du CET. On sera assez brèves sur ce point. En Haïti, la situation d’insécurité est omniprésente et empire chaque jour qui passe. De plus en plus de zones sont envahies par les gangs armés qui y sèment la terreur obligeant les habitants de ces zones à s’enfuir. Chaque jour, on enregistre plusieurs cas de kidnapping. La population vit dans la peur sachant qu’à n’importe quel moment, tout peut arriver. Parallèlement, le coût de la vie augmente chaque jour et la misère s’accroît. De plus en plus de personnes rencontrent des difficultés à répondre à leurs besoins de base (manger, se loger, se vêtir). La capitale du pays, Port-au-Prince, est détachée du reste du pays par les frontières mises en place par les gangs : Martissant pour le Grand Sud et Croix-des-Bouquets pour le Nord. Voyager à l’intérieur du pays devient un luxe considérant que seules les voies aériennes sont plus ou moins sécuritaires. Ce qui rend difficiles les activités tant économiques que sociales entre Port-au-Prince et les autres départements. Port-au-Prince et sa population est presqu’asphyxiée. D’où l’augmentation de la misère. 1. Formation sur l’entrepreneuriat Les petits commerces tenus par des élèves et des étudiants fleurissent au sein des établissements scolaires. C’est le seul moyen pour eux de survivre parce que les parents sont au chômage, la vie économique s’éteint, la misère s’installe dans les foyers. Afin de mieux structurer ces activités au niveau des écoles, une séance de formation a déjà été réalisée sur l’entrepreneuriat. Les informations qui ont été partagées au cours de ces séances de formations ont été synthétisées à travers une brochure destinée à orienter les professeurs dans leurs interventions en lien avec l’entreprenariat auprès des élèves. Rédigée par le CET sous la direction de Sherly et de Schebna, cette brochure devait être bientôt publiée sur demande des participants qui ont applaudi l’initiative. Elle servira également à compléter le cours d’économie dispensé au niveau secondaire en ce sens qu’elle aidera les élèves à mieux planifier leurs activités de tout genre. Une aide financière est sollicitée afin de pouvoir l’éditer et l’imprimer. 2. L’école Pierre Labitrie PL fonctionne bien au point de vue académique, avec un effectif de 800 élèves une vingtaine de professeurs. La majorité des élèves ont accédé en classe supérieure à la dernière année scolaire mais les professeurs vivent une situation financière difficile : 3 mois sans salaire et ils viennent de découvrir que le maire principal leur a volé le bonus (équivalent d’un mois) pendant plusieurs années. Le paiement des arriérés est prévu par la mairie. La rentrée pour les profs se fera fin septembre et celle de tous les élèves début octobre. Il manque 5 douzaines de bancs. De plus en plus d’élèves sur la liste pour les uniformes et la directrice a transmis une liste d’une trentaine qui n’ont pas de livres et de chaussures non plus. Situation de plus en plus catastrophique pour les parents. Étienne fait des démarches pour augmenter la ration alimentaire pour l’école. S’il n’y avait pas ce plat chaud à l’école, ce serait la famine pour une bonne partie des élèves. L’électricité et le labo seront inaugurés après la rentrée des classes, vous aurez les photos à cette occasion. En plus de l’électricité, PL dispose désormais d’un labo informatique d’une douzaine d’ordinateurs flambant neufs, dont la moitié a été achetée par le CET. Il ne manque que l’installation des logiciels pour les rendre fonctionnels et aussi l’accès à l’internet pour faciliter les recherches par les profs. Les profs sont impatients. C’est l’occasion de remercier SH pour ce projet qui plaît à tout le monde ! La direction demande au CET une imprimante et une photocopieuse pour la salle d’informatique, ce qui permettra de taper les examens et de les imprimer sur place. Toutes ces opérations se font ailleurs jusqu’à maintenant. Elle demande également une formation pour le personnel enseignant et administratif en vue de préparer la rentrée. Pour l’année qui vient, on prévoit 6 formations de 2 jours chacune pour le personnel enseignant et administratif de Pierre Labitrie et de Pierre Maurice. La première se tiendra avant la rentrée des classes et portera sur la gestion d’établissement scolaire et des classes en période crise. Les autres sur les NTIC pour aider les profs à faire un bon usage du labo. Le peintre Macksan a commencé une toile ou une fresque avec des élèves de l’école mais le travail n’est pas achevé. Il n’est plus revenu. La directrice ou Professeur Étienne va le relancer à la rentrée scolaire. 3. Intervention dans le Sud Par suite du séisme du 14 août 2021 qui a dévasté le Sud du pays, une dizaine de jeunes volontaires ont été mobilisés pour aller apporter de l’aide à la population sinistrée et à l’heure actuelle, certains d’entre eux sont toujours sur place parce que très sollicités. Le séjour des jeunes dans le Sud avait été prolongé vu l’accueil chaleureux des bénéficiaires et le travail efficace qu’ils réalisent. La plupart ont terminé les études universitaires ou professionnelles et sont au chômage. Ils sont bien contents d’être utiles là-bas. Mais on n’a gardé majoritairement que ceux qui sont de la région ou qui ont un lien quelconque à partir duquel ils peuvent être hébergés et nourris autant que possible. Plateforme LEKÒL Entre autres activités, ils ont assuré le soutien scolaire auprès des élèves à partir notamment de la plateforme Lekòl. Des jeunes volontaires ont contribué à former les responsables d’écoles ainsi que les professeurs sur l’utilisation de l’application. Ainsi, les élèves concernés (quelques centaines) ont accès direct au programme de formation et accèdent à des documents susceptibles de les aider à mieux réussir les examens et à mieux se former. Les résultats aux examens officiels ont prouvé l’importance et l’utilité de cette plateforme où l’on suit des cours avec la possibilité de s’auto-évaluer progressivement. L’énergie et l’accès à l’internet ont fait souvent défaut ; les responsables de LEKOL et du CET travaillent à la solution partielle de ces problèmes. Un projet de labo mobile avec énergie solaire est en cours pour l’année académique à venir. Les écoles ont ouvert leurs portes très tard et elles sont logées dans des hangars, sans matériel aucun. Sans livres pour la plupart. Nos jeunes volontaires ont relevé énormément de problèmes et ont fait des demandes que le CET ne peut satisfaire, faute de moyens. Y en a qui dépendent de l’État central, pas d’une association. On a retenu le projet de laboratoire mobile. Et on a décidé de lancer une levée de fonds pour pouvoir trouver les moyens qui serviront au financement du labo. La plateforme offre le programme académique, les cours, la possibilité d’auto-évaluation, etc. c’est déjà beaucoup et c’est très apprécié. 4. Concours de nouvelles La cérémonie de remise des prix pour la 6e édition du concours de nouvelles ainsi que le lancement de la 7e édition ont eu lieu. Vous avez déjà les articles et les photos. Cela a été un véritable succès. Vous avez certainement déjà reçu les images et vidéo concernant cet évènement. Cependant, les contraintes liées à l’atmosphère d’insécurité qui sévit dans le pays particulièrement la coupure entre Port-au-Prince et les autres départements du pays paralysent la diffusion de cette 7e édition du concours parrainé par Dany Laferrière au niveau de ces autres départements. On n’a pas les moyens cette année d’éditer les textes primés de la 6e édition. La vente-signature du recueil a toujours un grand succès au sein des écoles. On avait prévu de ne plus vendre à prix coûtant en vue de gagner un peu d’argent pour financer nos activités. C’est dommage qu’on n’ait pas pu le sortir. 5. On a participé à de nombreuses activités cette année tantôt comme organisateur principal, tantôt comme partenaire. C’est le cas pour le concours de jeunes leaders, du salon technologique des jeunes du collège Canado, etc. On a aussi organisé une dizaine de journées du livre à Port-au-Prince. Le cap a été mis sur St-Martial, cette année, une école partenaire de longue date et qui fonctionne tout près d’un quartier populaire en proie aux activités des gangs. C’est la plus ancienne école secondaire du pays (collège et lycée), limitrophe du quartier de Bel-Air dont certains membres de SH ont entendu parler. On a vendu aux élèves un millier de livres d’occasion à petit prix et la majorité de nos lauréats ont été conférenciers pour motiver les jeunes à lire. Professeur Étienne a déjà envoyé des articles de journaux en rapport avec toutes ces activités. S’il en manque, vous nous ferez savoir, on vous les enverra. Cette année, le soutien scolaire à PAP a pris la forme d’un grand projet de cours de rattrapage au bénéfice des écoles publiques des zones rouges où la rentrée scolaire a démarré avec plus de 3 mois de retard et où les cours sont constamment perturbés par les violences des gangs. Résultats fantastiques ! L’honneur revient aux JVC (jeunes volontaires du CET), actuels et anciens boursiers. Le public cible était les élèves du Bac. Des bénéficiaires qui ont réussi aux examens officiels ont défilé dans les locaux du CET pour venir remercier, exprimer leur joie et demander l’adhésion aux JVC. Les cours de Maths envoyés par SH, cela fait quelques années ont beaucoup servi, ainsi que les récents envoyés à partir d’un lien. On attend d’autres encore qu’on va mettre sur la plateforme « LEKÒL » bientôt. Tous les cours déjà préparés dans n’importe quelle discipline sont les bienvenus. Sur demande de nos bacheliers, on a aussi lancé une autre activité appelée couramment « Préfac » qui sert à préparer les jeunes qui vont affronter le concours d’admission à l’Université d’État qui ne peut accueillir que 5 mille étudiants environ en première année dans tout le pays alors que le nombre des candidats qui y concourent dépasse 20 mille. Une grande demande pour une petite offre. Les professeurs sont encore les JVC mais des anciens boursiers qui ont déjà terminé leurs études universitaires ou presque. Les JVC, c’est une vraie banque de ressources de jeunes brillants. Certains ont pu bénéficier de visas étudiants pour aller poursuivre leurs études en France et quelques-uns au Canada. On vous enverra la liste des JVC en France si Professeur Étienne ne l’a pas fait encore. Août 2022 Pour l’administration du CET, Ashley Rochelle Percy et Schebna Sincère Information Radio-Canada du 12 juillet : la guerre des gangs qui se disputent le territoire, fait rage à Cité-Soleil, le plus vaste bidonville de Port-au-Prince.
Présentation de la plateforme LEKÒL Les 7 et 8 mai, c’était la 5ème édition du salon des compétences techniques, avec pour thème « la femme au cœur de la technologie pour un Haïti prospère et compétitif ». Le CET était présent à travers ses boursiers et surtout son réseau de jeunes volontaires de la plateforme éducative en ligne, LEKÒL, très remarquée au cours de ces journées. Des élèves des différents établissements scolaires ont défilé devant le stand de LEKÒL pour tester la plateforme électronique développée par les jeunes de notre réseau. Ils sont heureux d’en découvrir les avantages. Lire l'article du Nouvelliste consacré à l'événement.
Le 29 avril, la journée du livre, coorganisée par nos partenaires, le Centre d'Éducation pour Tous, l'Association des Professeurs de Français et de Créole en Haïti et le Centre pour le Promotion de l'Excellence pour la Culture et la Citoyenneté, a rassemblé lauréats et écrivains, autour du thème "la lecture, une richesse". Des lauréats du concours de nouvelles étaient à l’honneur. Ils motivaient les élèves à lire en partageant avec eux leurs expériences des livres et de la lecture. Le thème « la lecture, une richesse », mettait en exergue l’importance du livre pour la diffusion des connaissances et la construction de la personnalité, «seul moyen de s’enrichir sans exploiter personne» (Étienne Orémil, président de l’APROFH).
À lire un article du National. L'écrivain Gary Victor et l'écrivaine Emmelie Prophète n'ayant pu se rendre à l'événement, ont envoyé une vidéo.
Plusieurs fois reportée à cause de la crise, la sixième édition du concours scolaire de nouvelles a dévoilé ses 10 lauréats le 16 avril 2022, en présence, entre autres personnalités, de l'écrivain Gary Victor, de la ministre de la Culture Emmelie Prophète et d'Étienne Orémil, Président de l'APROFH. Les participants ont planché sur une suite à donner à un incipit de l'écrivaine canadienne, India Desjardins. Des lauréats, comme Nephthalie Colas, absents à l'événement, ont envoyé des vidéos, que nous postons ici.
La septième édition du concours, lancée lors de la cérémonie, proposera un incipit de l'écrivain académicien Dany Laferrière. Lire les articles consacrés à la remise des prix dans le journal Le National et dans le quotidien Le Nouvelliste. Lekòl pa ka tann, "l'école n'attend pas" : Le slogan a rythmé une marche pacifique le 7 février dernier pour exiger la reconstruction d'une centaine d'écoles sinistrées par le séisme du 14 août 2021. Nos partenaires, fortement mobilisés dans le cadre de SOS Grand-Sud, ont écrit au ministre de l'Éducation, Nesmy Manigat, et organisé un défilé dans les rues de Camp-Perrin.
À l'école Pierre Labitrie. |
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